Allah a créé les hommes et les djinns, le ciel et la terre ainsi que tout ce qui existe entre eux pour un objectif bien déterminé, pour L'adorer sans rien Lui associer comme le rappelle les versets : « je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent » (Coran, 51 : 56) ; « n'ont -ils pas médité en eux -mêmes ? Allah n'a créé les cieux et la terre et ce qui est entre eux qu'à juste raison, et pour un terme fixé... » (Coran, 30 : 8). De fait, l'adoration du Seigneur des univers doit s'accompagner de la crainte. Les fidèles, hommes et femmes confondus, dans leurs pratiques religieuses quotidiennes (cinq prières), mensuelles (jeûne du mois de ramadan) ou annuel (pèlerinage, Zakât) doivent conjuguer les deux sentiments de la responsabilité de répondre de leurs obligations vis – à-vis de leur Créateur et la crainte révérencielle témoignant de leur totale soumission aux commandements d'Allah.

Les théologies islamiques de la libération (4)
L'Homme, sa vie durant, est tiraillé entre des épreuves de nature différente allant de la perte d’un être cher aux difficultés de la vie, des questions existentielles aux interrogations sur la création des univers, de l'aondance des richesses matérielles à la privation. Dans son ouvrage qui s’intitule La Notion de la patience dans le Coran, le penseur Yûsuf Al-Qardâwî constate à ce propos : « il y a de la patience à l’égard des épreuves de la vie terrestre et des drames. Nul n’échappe à cela : ni l’être pur ni l’impur, ni le croyant ni le mécréant, ni le maître ni l’esclave, car ceci est lié à la nature de la vie elle-même et à celle de l’homme. On ne connaît personne qui ait été épargnée par les douleurs morales, les maladies du corps, la perte d’êtres chers, la diminution de biens, le mal fait par autrui, la dureté de la vie ou les mauvaises surprises du destin. » Et c’est effectivement dans ce sens qu’Allah a dit dans le Coran : « certes Nous vous éprouverons par quelque terreur, par la faim, par une diminution de vos biens, dans vos personnes, dans vos récoltes. Annonce [Muhammad (SAW)] la bonne nouvelle à ceux qui patientent, à ceux qui, lors qu’un malheur les frappe disent : nous sommes à Allah et c’est à Lui que nous retournerons… » (Coran, 2 : 155 – 157).