Allah a crée les cieux et la terre pour un objectif bien déterminé. Dès le départ, au moment où Adam et son épouse, paix sur eux, furent chassé du paradis pour avoir mangé (gouté) de « l’arbre interdit », le contact n’a jamais été coupé ou suspendu entre le ciel et la terre, Allah et les hommes.
Historiquement, ce contact fut assuré par les Messagers chargés de transmettre d’une manière on peut plus claire les recommandations de Celui qui est à l’origine de tout ce qui existe dans les cieux et la terre aux habitants de la terre, hommes et djinns confondus. Ce contact, après l’arrêt de la Révélation, fut maintenu par les Livres révélés : le Coran, pour les musulmans, la Bible, pour les chrétiens et la Tora pour les juifs. Dans le Coran, nous relevons ce verset – programme révélé à Adam annonçant ce qu’allait être le destin, en matière de souvenir, d’obéissance aux obligations du Seigneur, des hommes sur la terre : « Nous dîmes : descendez d’ici, vous tous ! Toutes les fois que Je vous enverrez un guide, ceux qui le suivront n’auront rien à craindre et ne seront pas affligé. Et ceux qui ne croient pas [à nos Messagers] et traitent de mensonge Nos révélations, ceux – là sont les gens du Feu où ils demeureront éternellement. » (Coran, 2 : 38 - 39).
Le rôle des Messagers depuis Adam, paix sur lui, à Muhammad, saw, fut d’appeler les hommes, chaque fois qu’ils se détournent du droit chemin, à l’Essentiel, à la Raison pour laquelle ils sont créés que celle d’adorer Allah. L’obligation de les suivre est plus d’une fois rappelée dans le texte coranique. Tous ces Messagers d’Allah, de Nouh à Muhammad en passant par Hûd, Salîh, Mûsa et Jésus ont clairement transmis le Message divin, n’ont rien négligé de leur Mission, ont affronté l’adversité de leurs peuples, comme nous pouvons le constater à travers ces versets coraniques : « Nous avions déjà envoyé Nouh à son peuple : je suis pour vous un avertisseur explicite, afin que vous n’adoriez qu’Allah. Je crains pour vous le châtiment d’un jour douloureux. Les notables de son peuple qui avaient mécru dirent : nous ne voyons en toi qu’un homme comme nous ; et nous voyons que ce sont seulement les vils parmi nous qui te suivent sans réfléchir… » (Coran, 11 : 25 -27) ; « et Nous avions envoyé aux Aad leur frère Hûd qui leur dit : ô mon peuple adorez Allah. Vous n’avez point de divinité en dehors de Lui… » (11 : 50) ; « et Nous avions envoyé aux Tamûd leur frère Salîh leur disant : ô mon peuple adorez Allah, vous n’avez point de divinité en dehors de Lui. De la terre Il vous a créés et Il vous la fait peupler (et exploiter) [….] Ils dirent : ô Salîh, tu étais auparavant un espoir pour nous. Nous interdirais –tu d’adorer ce qu’adoraient nos ancêtres ?
Cependant, nous voilà bien dans un doute troublant au sujet de ce à quoi tu nous invite » (11 – 61 – 62) ; « et Nous avions envoyé aux Madyan leur frère Suayb leur disant : ô mon peuple adorez Allah en dehors de qui vous n’avez aucune autre divinité [. …] Ils dirent : ô Suayb ! Est- ce que ta prière te demande de nous faire abandonner ce qu’adoraient nos ancêtres, ou de ne plus faire de nos biens ce que nous voulons ? Est –ce toi l’indulgent, le droit. » (11 : 84, 88) « et nous avions envoyé à Mûsa, avec Nos miracles et une autorité incontestable, à Pharaon et ses notables. Mais ils suivent l’ordre de Pharaon, bien que l’ordre de Pharaon n’avait rien de sensé… » (11 : 96 – 97).
Comme ces Messagers, le prophète Muhammad, durant toute sa mission, avait jour et nuit appelé les gens à retourner à l’adoration du Seigneur des univers. Sa mission était d’autant plus compliquée qu’il avait affaire à des mecquois idolâtres adorant plus de trois cents idoles placées dans la Maison sacrée d’Allah : la Qabah. Le contexte de la transmission du Message divin fut difficile. Tellement les adversaires de Muhammad, saw, étaient déterminés à lui barrer le chemin.
Dans son ouvrage qui s’intitule Muhammad, vie du prophète, Tariq Ramadan écrit à propos de cette adversité : « l’appel était désormais public, et même si les nouveaux convertis se formaient discrètement dans la demeure d’Al-arqam, ils n’hésitaient pas à en parler à leur parenté et plus largement autour d’eux. Les chefs de clans percevaient chaque jour davantage la nature du danger qui les guettait : c’était une claire rébellion contre leurs dieux et leurs coutumes qui, à terme, ne manquerait pas de mettre en péril leur pouvoir. Ils décidèrent d’abord d’envoyer une délégation chez l’oncle du prophète, Abû Talib,… Ils lui demandèrent de parler à Muhammad et de faire cesser la diffusion d’un message pour eux dangereux et inacceptable par ce qu’il s’en prenait directement à leurs dieux et à leurs ancêtres. […] Une nouvelle délégation vint voir le prophète et lui proposa des biens, de l’argent et le pouvoir. Il, saw, refusa une à une leurs offres et confirma que seule l’intéressait sa mission : appeler à la reconnaissance et à la foi en Dieu, l’Unique, quel qu’en soit le prix […] On faisait courir le bruit que Muhammad était en fait un démoniaque, qu’il brisait les familles, séparait les parents des enfants, les maris de leurs épouses, et qu’il était un propagateur de désordre… »
SOUMARE Zakaria Demba