L'immigration soninkée: ses aspects négatifs!

[Hadiya WAGUE]

Que ce sujet est passionnant !!! Beaucoup de choses à confirmer et à évoquer !!

Je partage parfaitement les points soulevés précédemment. A ces points j’aimerais également souligner :

La jalousie :
Eh oui !! Depuis un certain moment nous constatons à une jalousie de plus en plus croissante dans nos villages jusqu’à provoquer des morts entre frères de même mère, de cousins ou de même lignée. Cette jalousie se manifeste par la mésentente dans la famille. S’en suive une famille éclatée. Et l’on constate que certains n’hésitent à casser les autres, à leur poignarder de dos. Ajouté à cela le taux d’hypocrisie a fortement augmenté!!! qui d’ailleurs freine beaucoup notre solidarité. A tel point que les valeurs religieuse et culturelle sont bafouées !!

Le matérialisme :
Par commencé par nos mariages !! Rare sont ceux d’aujourd’hui qui ne comptent pas les biens du demandeur de main avant de donner leur accord. D’ailleurs il est jusqu’à présent très difficile pour une personne qui a échoué de choisir la femme qu’elle aime. L’information va tellement vite que les gens qui d’habitude devraient venir te dire bonjour ne le font pas et pourtant c’est des gens très proches. Les mariages les plus commentés sont ceux dont le mari aura offert le plus d’objets matérialistes !!! On donne de la considération par rapport à ce qu’ils ont et j’en passe ..pour ne citer que cela !!

La dépendance presque totale :
Par dépendance je veux dire que les personnes qui vivent au bled dépendent totalement des immigrés à tel niveau que dans certains cas ils sont pressés de vous appeler dès la fin du mois où connaissent plus que l’immigré quand est ce qu’il perçoit son salaire. Certains ne veulent même plus cultiver et préfèrent qu’on leur envoie de l’argent même pour leur besoins primaires.
Certains sont réduits purement à la consommation avec rien de production. Et quand on essaie de leur demander de commencer quelque choses ils te répondent que nous attendons que vous nous envoyez de l’argent pour vous rejoindre et une fois l’argent envoyé cela sert à payer des festivités et autres …

Je définie nos contrées comme une carcasse de voiture sans moteur. Comment voulez-vous que cette voiture roule ?
Pour rouler elle a besoin de son moteur qui représente l’argent envoyé par les immigrés !!

Nul part ailleurs :
Je dis bien nous ne sommes nul part ailleurs car comme le souligne très bien le post de Fodyé nous ne sommes pas du tout représenté dans nos pays d’origine et que pensez vous également qu'au niveau de la France par exemple nous le sommes réellement ?. Donc où sommes nous réellement ? je vous pose la question. Les dernières vagues d’immigrés comme les chinois et pakistanais réussissent mieux que nous et sont plus entrepreneurs que nous. Je veux dire que malgré ces années passées à l’occident nous ne pesons pas assez dans l’économie des pays où nous sommes présents. Je m’inquiète d’ailleurs avec cette ouverture de l’Europe vers l’Est ou la main d’œuvre ne coûte rien pour l’instant et en plus instruits et plus formés que nos compatriotes qui viennent du bled !! Allons nous connaître d’avantage de difficulté à trouver du travaille dans ce bas monde ? Nous nous devons de réveiller les consciences car personne ne le fera à notre place !!!

Conditions de vie :
Je déplore les conditions de vie que vivent nos parents dans les foyers et pourtant je les respecte beaucoup car ils se sont sacrifiés et il faut être courageux pour le faire. De nos jours peux de personnes en sont capables !!! mais seulement je n’arrête pas de me dire que cette situation pouvait être évitée. Le foyer à mon sens devait être un endroit temporaire pour le nouveau venu qui a besoin de repère et d’économie pour ensuite laisser la place à d’autres et leur donner la chance de s’intégrer également et ainsi de suite mais ce que nous constatons c’est qu’il y a des gens qui ont les moyens de trouver autre choses mais refusent catégoriquement de le faire en se justifiant comme quoi les appart sont très chers. Cette justification à mon sens n’est absolument pas valable. Au final de plus en plus de gens s’entassent dans les foyers et certains depuis 40 ans ne veulent pas quitter les lieux.

Acceptons notre propre autocritique et corrigeons nos défauts pour mieux rebondir !!!

[miss ében]

Salam
Ce sujet est vraiment attrayant,
Vous avez trés bien cernés les aspects négatifs de l'exode soninké, la liste est longue, mais j'aimerais revenir sur un point soulevé par Fodié : l'eclosion de la cellule familiale.
Je le reprend car une anecdote me viens en tête à la lecture de son texte.
En effet, il y a quelques jours j'ai appris le décès d'une de mes tantes qui malheuresement trainait une maladie depuis plusieurs années, son fils qui vit ici à qui les oncles imploraients de partir auprés de sa mére, s'y refusait catégoriquement sous pretexte qu'il ne pouvait assumer financièrement son depart .
Aujourd'hui sa mére n'est plus, elle à quitté ce bas monde sans avoir pu le prendre dans ses bras. A quel prix ?

L'immigration à mis en peril une valeur des plus precieuse de notre soninkaxu qui est le soumpou (excusez moi pour l'ortographe).
Les liens familiaux que nous entretenons respectivement ne sont à la base pas facile assimiler car macha 'Allah les famillles sont grandes, et l'immigration ne fait que creuser ce fossé déjà present.
PEACE

[Fodyé Cissé]

Salam
Ce sujet est vraiment attrayant,
Vous avez trés bien cernés les aspects négatifs de l'exode soninké, la liste est longue, mais j'aimerais revenir sur un point soulevé par Fodié : l'eclosion de la cellule familiale.
Je le reprend car une anecdote me viens en tête à la lecture de son texte.
En effet, il y a quelques jours j'ai appris le décès d'une de mes tantes qui malheuresement trainait une maladie depuis plusieurs années, son fils qui vit ici à qui les oncles imploraients de partir auprés de sa mére, s'y refusait catégoriquement sous pretexte qu'il ne pouvait assumer financièrement son depart .
Aujourd'hui sa mére n'est plus, elle à quitté ce bas monde sans avoir pu le prendre dans ses bras. A quel prix ?

L'immigration à mis en peril une valeur des plus precieuse de notre soninkaxu qui est le soumpou (excusez moi pour l'ortographe).
Les liens familiaux que nous entretenons respectivement ne sont à la base pas facile assimiler car macha 'Allah les famillles sont grandes, et l'immigration ne fait que creuser ce fossé déjà present.
PEACE

Un jour, j'interviewais un sans-papier malien à la bourse du travail, par l'intermédiaire de la coordination 93 des sans-papiers. J'avais les larmes au yeux quand il m'a raconté son histoire. En partant du pays, sa femme était enceinte. Aujourd'hui, après 15 années passées dans l'immigration sans jamais rentrer chez lui, quand il appelle chez lui, c'est son fils qu'il n'a jamais vu qui décroche le téléphone, qui ne cesse de lui demander quand est-ce qu'il va rentrer. Son père et sa mère sont décédés sans qu'il ne puisse rentrer. etc...

Des histoires comme ça, il y en a des milliers.
Tout ça, ce sont les aspects négatifs de l'immigration.

[lass77]

excusez moi , il faut dire que certes l'immigration a des cotés positifs mais tres minces par rapports aux consequences qu'elle laisse notamment chez les soninké en particuliers. je ne rentre pas dans tous les details ici je note le phenomene d'eclatement des familles et le manque sans precedent des reperes des progenitures. A mon avis c'est une des grandes desolations des soninké en france.

[ja-net]

je ne partage pas ton opinion Lass77, certes les effets négatifs existent mais aller jusqu'à dire que le positif est très mince par rapport au négatif je trouve pour ma part que c'est exagéré.
D'ailleurs si les migrants soninké avaient de manière générale plus d'inconvénients que d'avantage à migrer ils ne le feraient pas. Pour terminer comment expliques tu que malgré la retraite certains ne rentrent pas?

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

excusez moi , il faut dire que certes l'immigration a des cotés positifs mais tres minces par rapports aux consequences qu'elle laisse notamment chez les soninké en particuliers. je ne rentre pas dans tous les details ici je note le phenomene d'eclatement des familles et le manque sans precedent des reperes des progenitures. A mon avis c'est une des grandes desolations des soninké en france.

Comme Ja-net, je ne partage pas non plus ton point de vue. S'il est vrai que l'immigration a nombre d'aspects négatifs, force est noter qu'on ne peut guère dire que ses effets positifs sont minces. L'émigration et l'immigration sont ce recto et ce verso qui font partie de la culture soninkée. Si les effets négatifs étaient tels que tu le dis, on ne parlera plus des Soninkés de nos jours. Ils seront tous engloutis. Car de tout temps, ils ont émigré et, ce depuis, la dislocation de l'empire de Ghana au milieu du 12eme siècle.

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Un jour, j'interviewais un sans-papier malien à la bourse du travail, par l'intermédiaire de la coordination 93 des sans-papiers. J'avais les larmes au yeux quand il m'a raconté son histoire. En partant du pays, sa femme était enceinte. Aujourd'hui, après 15 années passées dans l'immigration sans jamais rentrer chez lui, quand il appelle chez lui, c'est son fils qu'il n'a jamais vu qui décroche le téléphone, qui ne cesse de lui demander quand est-ce qu'il va rentrer. Son père et sa mère sont décédés sans qu'il ne puisse rentrer. etc...

Des histoires comme ça, il y en a des milliers.
Tout ça, ce sont les aspects négatifs de l'immigration.

Salam aleykoum!

Je me permets d'apporter mon point de vue sur ce thème qu'est les aspects négatifs de l'immigration.
Tout d'abord je tiens à souligner que beaucoup de vos propos étaient très pertinents. Pour ma part, ce que je retiens comme principaux aspects négatifs de l'immigration c'est principalement le fait qu'il y ait cette coupure qui peut parfois durer des années entre l'immigré et sa famille restée au pays; les nombreux appels téléphoniques, l'envoi de courrier ou de cassette audio restant les seuls moyens pour garder contact et montrer à ses proches que malgré la distance une pensée leur est destinée.
S'il y a vraiment une chose de triste liée à cette immigration je dirai que c'est le fait de ne pas être auprès de ses proches, de ne pas pouvoir partager les moments important de la vie ( mariage , naissance, décès...).
J'ajouterai qu'en tant qu'enfant d'immigré tout cela à des répercussions inévitables sur notre propre mode de vie et sur notre mode de pensée.
De plus, la transmission des valeurs culturelles, traditionnelles et linguistiques se trouve indéniablement affectée par l'immigration.

Bonjour!

Honnêtement, c'est triste. Et vous avez effectivement raison de souligner cet aspect qui est la conséquence de l'immigration illégale. Mais, en ce qui me concerne, je pense que les gens doivent réfléchir quand même. En tout cas, les gens doivent choisir entre rester des années et des années dans l'immigration clandestine et de retourner au pays. Je sais que ce n'est pas facile. Mais on ne peut pas non plus vivre toute sa vie dans une telle anxiété. Mais, pour ne pas faire du hors sujet, je ne vais pas m'étaler ici sur ce point.

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Bonjour !

Cher frère Hadiya, sans revenir sur les points médiocres consécutifs à l’immigration que tu as pédagogiquement développés, je me bornerai à apporter de l’eau à ton moulin, en reprenant quelques aspects pour les développer à ma modeste façon :

Le matérialisme et l’opportunisme

Il est effectivement aujourd’hui question dans nos contrées d’un matérialisme de grande envergure qui trouve en partie ou en totalité son explication dans le phénomène migratoire. D’aucuns, reléguant les valeurs soninkées d’antan au dernier maillon de vertus, ne jurent que par l’argent. Au pays, nombreux sont les gens qui n’hésitent plus à demander ouvertement de l’argent à un immigré, qu’il soit travailleur ou étudiant, acte que ne faisait et ne fait encore tout Soninké qui se respecte. Malheureusement, ces gens, à cause de la dépendance qui résulte de l’immigration, ont rompu, hélas, avec nos vraies valeurs : ne pas quémander, ne pas se prosterner devant quelqu’un parce qu’il a de l’argent, etc.

C’est le lieu de souligner que ce matérialisme a atteint son summum dans certaines familles, à telle enseigne que les parents, d’intelligence rétive et mus par l’appât du gain, ne se gênent même plus d’affirmer ou de montrer au vu et au su de tout le monde leur préférence opportuniste pour l’enfant immigré, parce qu’il aide plus la famille, au détriment des autres frères et/ou sœurs qui n’ont pas eu la chance ou la malchance d’émigrer. Cette attitude irresponsable et malhonnête de la part de certains parents sème de l’embrouillamini au sein d’une même fratrie, à un point que des propres frères peuvent devenir des ennemis jurés. C’est de la folie non? Tout celui qui a connaissance de cette attitude désastreuse et injuste de la part de certains parents opportunistes comprendra pourquoi certains jeunes gens n'hésitent plus à se lancer dans des pirogues vétustes pour défier la grandeur de la mer, dans l'espoir d'atteindre l'Europe.

Heureusement qu’il y a des parents consciencieux, responsables et qui, par amour pour Allah et pour son Prophète SAW, ont renoncé à toutes les vanités de ce bas monde, se consacrant à la prière, aux œuvres pies et à leurs propres affaires, n’attendant rien de personne.

Il faut vraiment être faible d’esprit pour se prêter à ce jeu mesquin. C’est la raison pour laquelle, les immigrés doivent vraiment faire attention quand ils se rendent en Afrique. Mon jeune frère, un autre inconditionnel de ce forum, m’a raconté une histoire qui m’a sidéré et qui résume vraiment l’état d’esprit mercantile et matérialiste qui a droit de cité chez nous. Il me disait qu’ils étaient aux cimetières à Kaédi pour accompagner quelqu’un à sa dernière demeure. Au moment où ils étaient sur le point de prier sur le défunt, quelqu’un l’a aperçu dans le groupe. Et ce dernier a tout de suite oublié qu’il était là pour une noble cause, en se livrant à un chapelet de salutations interminables et de questions opportunistes et inutiles. Mon frère, ne pouvant plus supporter des incongruités pareilles, hâta les pas vers mon père, comme s’il lui posait une question, histoire de se soustraire à ces avances opportunistes, pendant qu’une autre personne, son semblable, son proche parent, devait être mise dans les abysses de la terre pour affronter les questions de deux anges gaillards que sont Munkir et Wannakir. Ah quelle histoire, kaba buye comme le disait le chanteur ZAO. C’est dire qu’à cause de ce matérialisme et les réalisations des immigrés, certaines personnes n’ont plus d’honneur à défendre quand ils sont en face d’eux.

Autre chose : ce matérialisme affecte aussi les rapports entre les jeunes filles et les garçons. Nombre des filles du bled préfèrent se marier avec ceux qui sont en occident qu’avec ceux qui sont sur place. On voit parfois des jeunes filles qui refusent d’épouser des hommes, mais, dès qu’elles entendent que ceux-ci ont eu le visa, reviennent sur leur position. Parfois ces filles obtuses d’esprit sont aidées dans leur incohérence par leurs propres mères, sans scrupules. A preuve, il est à remarquer depuis un certain temps quand un célibataire quitte l’occident pour des vacances au pays, les salutations des jouvencelles avec lesquelles il n’a ni de près, ni de loin d'affinités se font de façon étonnante, comme si c’était un défilé de mode. Des plats bizzares de bienvenue de la part de leurs mamans complices créent davantage la gêne. Il faut vraiment faire attention, quand on sait que c’est le moment où leurs charlatans font le pied de grue et font le meilleur chiffre d’affaires.

Des propres cousins, très sérieux, qui sont restés au pays, nous disent souvent ceci : « les filles ne nous aiment plus, elles n’aiment que vous qui êtes en Europe, aux USA ou au Canada, etc. ». Fodyé écoute bien la cassette faite par les jeunes filles soninkées de kaédi, que je suis entrain d’écouter en cet instant même.

Il y a une jolie chanson qui est à la fois un cri d’alarme et un appel à la raison : Elles y disent que :

Faranci xanuye heti xanuye
Aimer quelqu’un parce qu’il est en France n’est pas de l'amour

Ameriki xanuye heti xanuye
Aimer quelqu’un parce qu’il est aux USA, n’est pas non plus de l’amour

Sondonmen xanuye ňa ni xanuye
Le vrai amour, c'est ce qui vient du fond du cœur

Cette chanson est une vraie invite à la raison, tant l’immigration et ses effets président à certains choix matrimoniaux, ce qui amène certains hommes à se poser la question de savoir si les filles avec lesquelles ils veulent se marier les aiment vraiment, où c’est parce qu’ils sont à l’étranger qu’elles se sont consenties à les épouser. évidement, ne mettons pas tout le monde dans le même sac, au point de tomber dans les écueils des généralisations hâtives.

Pour être plus juste, ajoutons à tous ces paramètres négatifs, qu’il y a aussi des garçons cupides qui n’ont en tête que l’idée de se marier avec des jeunes filles soninkées de nationalité française pour pouvoir être là. C’est triste et même dur de le souligner, mais le fait existe, même si je me dois de mettre en garde contre les généralisations outrancières. D’autres jeunes, plus « cons », déjà mariés au pays, une fois qu’ils aient eu la chance de venir ici par je ne sais quel moyen, s’ingénient, pour des raisons administratives, à se remarier, tout en cachant à la nouvelle femme l’existence d’une première union conçue au pays. D’autres encore dès qu’ils se mettent en règle ici, commencent à créer tous les soucis du monde à leurs femmes, s’ils ne partent pas se remarier de façon inélégante et indécente au pays. Je trouve cette autre résultante de l’immigration très malhonnête et irresponsable, car si l’islam permet la polygamie, il exige à ce qu’elle se fasse dans les règles de l’art.

Je me dois de conclure ce très long post, qu’il faut toujours apprécier la personne à sa juste valeur pour ne pas tomber dans les généralisations nuisibles. A chacun en bonne conscience de faire bien la part des choses.

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

L’immigration déséquilibre certains couples !

Dans certains couples, heureusement pas tous, l’on voit que le rôle du mari, dans une société virilocale et patrilinéaire comme la nôtre, est réduit à sa simple expression, à cause de certaines femmes qui, une fois qu’elles découvrent que les lois du pays d’installation jouent en leur faveur, ne pensent qu’à les utiliser contre leurs maris qui les ont fait venir ici et qui leur ont permis de se mettre en règle. En ce sens, je comprends bien la réponse de Demba Tandia, dans l’interview qu’il accorda à soninkara.com, à savoir qu’il ne veut pas faire venir sa femme en France. Beaucoup d’hommes se sont résolus à l’idée de ne plus se dépenser pour un regroupement familial qui peut parfois tourner mal. Même si je ne suis pas d’accord avec eux, je les comprends parfaitement. Autant je suis contre qu’on maltraite sa femme, autant je suis contre qu’on inflige à son mari toutes les difficultés du monde. La chose qui m’horripile le plus, c’est quand on expulse le mari de chez lui en cas de divorce et qu’il n’ait plus parfois la possibilité de voir ses propres enfants comme il le souhaite. Ce sont là des actes qui blessent à jamais tout Soninké qui se respecte, qui n’a pas piétiné ses propres os, comme le dit le proverbe soninké que voici : a gama danpi i xottundi. Et malheureusement, il s’agit là d’une autre tare de l’immigration, permise par les lois.

A ce sujet, invitons Elodie RAZY : « En droit français, malgré les évolutions récentes, lors des divorces, la garde des enfants est le plus souvent confiée à la mère. On observe un grand décalage entre deux logiques qui s’affrontent : une logique familiale migratoire inscrite dans un système de parenté unilinéaire (filiation patrilinéaire) et une logique étatique et juridique de type bilatérale ou indifférenciée dans la théorie, mais plutôt idéologiquement unilinéaire dans les faits en cas de séparation (filiation matrilinéaire).»

Malheureusement, certaines obtuses d’esprit utilisent cette loi contre leurs maris, alors que toute femme qui se respecte et qui a une once d’humanité n’a pas à faire souffrir un homme qui l’avait fait venir, certes naguère, et qui, de surcroît, est le père de ses enfants, et cela, même en cas de divorce. S’il faut sans doute respecter stricto sensu les lois du pays d’immigration, il n’est nullement non plus interdit de respecter ses propres valeurs coutumières, ses traditions, ses humanités, et j’en passe. Ce n’est pas parce que la femme a pignon sur rue et adossée aux assistances sociales, aux tribunaux, etc., qu’elle doit se dépouiller de son pagne de femme pour porter le pantalon d’homme, pour parler au sens figuré. C’est dommage que certaines femmes n’ont encore pas compris cette grave erreur sociale qui n’est en réalité possible que dans un contexte migratoire.

[Sokhna Astou]

Salam

En fait je suis nouvelle sur le forum et je suis tombée un peu pard hasard sur ce sujet. Mais penses tu vraiment que le déséquilibre parmi les couples n'est possible que dans un contexte migratoure uniquement?
On sait bien que chez nous, les lois sociales (dictées par la religion, par les coutumes),tout comme les lois juridiques, penchent vers une dominante patriarchale. Pour autant, on assiste aussi bien en France qu'au Sénégal, au Mali, ou ailleurs, à des cas de femmes qui "portent le pantalon d'homme" au sens figuré pour reprendre tes propos. Est ce qu'on peut réellement mettre ce changement sur le dos de l'immigration seule? Je pense que cela serait un peu naif de penser exclusivement ainsi, dans le sens ou on assiste chez nous à des phénomènes similaires. Ce changement parmi les couples, et dans la sphère familiale d'une manière générale, est peut être a rattaché à quelque chose de plus global, à une série de changements profonds et multiples ( urbanisation, scolarisation, et aussi immigration comme tu l'as bien souligné)

Ce n'est que mon point de vue de petite nouvelle!

wa salam

L’immigration déséquilibre certains couples !

Dans certains couples, heureusement pas tous, l’on voit que le rôle du mari, dans une société virilocale et patrilinéaire comme la nôtre, est réduit à sa simple expression, à cause de certaines femmes qui, une fois qu’elles découvrent que les lois du pays d’installation jouent en leur faveur, ne pensent qu’à les utiliser contre leurs maris qui les ont fait venir ici et qui leur ont permis de se mettre en règle. En ce sens, je comprends bien la réponse de Demba Tandia, dans l’interview qu’il accorda à soninkara.com, à savoir qu’il ne veut pas faire venir sa femme en France. Beaucoup d’hommes se sont résolus à l’idée de ne plus se dépenser pour un regroupement familial qui peut parfois tourner mal. Même si je ne suis pas d’accord avec eux, je les comprends parfaitement. Autant je suis contre qu’on maltraite sa femme, autant je suis contre qu’on inflige à son mari toutes les difficultés du monde. La chose qui m’horripile le plus, c’est quand on expulse le mari de chez lui en cas de divorce et qu’il n’ait plus parfois la possibilité de voir ses propres enfants comme il le souhaite. Ce sont là des actes qui blessent à jamais tout Soninké qui se respecte, qui n’a pas piétiné ses propres os, comme le dit le proverbe soninké que voici : a ga ma danpi i xottun di. Et malheureusement, il s’agit là d’une autre tare de l’immigration, permise par les lois.

A ce sujet, invitons Elodie RAZY : « En droit français, malgré les évolutions récentes, lors des divorces, la garde des enfants est le plus souvent confiée à la mère. On observe un grand décalage entre deux logiques qui s’affrontent : une logique familiale migratoire inscrite dans un système de parenté unilinéaire (filiation patrilinéaire) et une logique étatique et juridique de type bilatérale ou indifférenciée dans la théorie, mais plutôt idéologiquement unilinéaire dans les faits en cas de séparation (filiation matrilinéaire).»

Malheureusement, certaines obtuses d’esprit utilisent cette loi contre leurs maris, alors que toute femme qui se respecte et qui a une once d’humanité n’a pas à faire souffrir un homme qui l’avait fait venir, certes naguère, et qui, de surcroît, est le père de ses enfants, et cela, même en cas de divorce. S’il faut sans doute respecter stricto sensu les lois du pays d’immigration, il n’est nullement non plus interdit de respecter ses propres valeurs coutumières, ses traditions, ses humanités, et j’en passe. Ce n’est pas parce que la femme a pignon sur rue et adossée aux assistances sociales, aux tribunaux, etc., qu’elle doit se dépouiller de son pagne de femme pour porter le pantalon d’homme, pour parler au sens figuré. C’est dommage que certaines femmes n’ont encore pas compris cette grave erreur sociale qui n’est en réalité possible que dans un contexte migratoire.