Re-bonjour !
Les déboires inhérents à l’immigration se font aussi sentir dans le pays d’installation. Un pays comme la France où les Soninkés, à en croire les statistiques sociologiques, représentent la majorité de l’immigration noire africaine, les immigrés soninkés ne sont pas sans connaître le revers de la médaille.
Comme toujours, je me focaliserai ici sur l’aspect culturel qui me tient particulièrement à cœur. Sur ce plan, reconnaissons un échec de la part de certains immigrés qui n’ont pas pu ou n’ont pas su transmettre avec bonheur une éducation saine à leurs enfants. Nombreux sont les premiers immigrés qui étaient plus emportés par l’appât du gain que par la transmission des valeurs culturelles et linguistiques soninkées aux enfants. Leur condition de travail n’est pas excuse sérieuse et ne peut pas les exonérer de cette responsabilité parentale vis-à-vis de leurs enfants. Certains enfants ont grandi sans être réellement au courant de la rationalité et de la logique soninkées, ce qui explique aujourd’hui certains conflits entre parents et enfants lors des choix matrimoniaux, entre autres domaines. Les enfants qui ne sont pas préparés au fait que leur culture ne leur permet par exemple pas de se marier avec un Thierry, une Camille ou avec quelqu’un d’un statut social différent se trouvent entre le zist et le zest face à la farouche opposition des parents à de telles unions extracommunautaires ou indésirables.
Parallèlement, nous voyons aussi que ce manque de transmission de nos valeurs conduit certains à ne pas hésiter à vivre maritalement avec leurs conjoint(e)s, à la grande mortification des parents qui n’avaient pourtant pas vu venir cette « catastrophe sociale et identitaire ». D’autres, par manque de repères à cause de l’absence du père pour des raisons professionnelles, s’encanaillent dans la nature.
Sur un autre plan, certains parents n’ont pas du tout assuré. Je parle de la religion. Nombreux sont les enfants nés dans l’immigration qui n’ont jamais côtoyé une école coranique. Je parle en connaissance de cause. Les enfants, ayant fréquenté que les institutions dites républicaines et laïques, remettent souvent la religion au second plan, ce qui est un autre talon d’Achille de l’immigration.
Je tiens à faire un appel qui me vient du cœur à tout le monde de faire attention pour ne pas commettre les mêmes erreurs, reproduire le même schéma. La fréquentation des institutions françaises et européennes ne doit pas nous détourner de notre culture, de notre religion, car les deux choses peuvent aller de pair, sans que l’une transgresse l’autre. Heureusement, qu’il y a une grande prise de conscience qui se remarque d’ailleurs à travers notre cher forum.
Pour clore mon intervention, je tiens à m’excuser auprès de ceux qui se sentent froissés par mes posts. Mon but n’est pas de m’attaquer à qui que ce soit, mais, bien au contraire, de donner des pistes de réflexions pour une gestion heureuse de l’immigration soninkée à laquelle j’appartiens moi-même. Bonne immigration à tout le monde.
Je dédie ces posts à tous ces immigrés, Soninkés ou non, vaillants comme le lion dans la forêt, qui défient tous les jours le froid, la neige, les affres de l’exil et de la solitude pour mieux vivre et faire vivre leurs parents. Je leur rends un hommage dépourvu de toute complaisance.