C’est vrai j’ai de l’admiration devant mes parents, devant ces hommes et ces femmes, avec très souvent un salaire de misère, ont élevés leurs enfants dans la dignité avec un frigo jamais vide et toujours là pour aider les leurs de manière régulière, tous les mois ils envoient leur cotisation. En plus de cela, ils aident leur famille restée a pays à faire face à d’autres charges « imprévues », mariage, décès, hausse du prix des denrées… Un simple coup de fil et le soninké de France répond présent, il se débrouille et trouve une solution pour envoyer de l’argent. Je caricature un peu mais c’est ce que je constate autour de moi
Honnêtement je ne sais pas si je pourrai faire cela. Il m’arrive d’envoyer de l’argent de manière ponctuelle, je le fais parce que ça me fait plaisir et parce que c’est aussi un devoir en tant que musulman. Mais je ne pense pas que je répondrai toujours à l’appel, je préfère donner de bon cœur si je peux plutôt que de donner par obligation (même si les personnes qui le font ne l’interprète pas comme une obligation mais plutôt comme une devoir) ! C’est peut être un peu égoïste…
Par contre, ce que je me sens prête à faire, dans la mesure de mes possibilités, c’est financer des projets. Je préfère que l’on me présente un projet avec les tenants, les aboutissants, une étude du marché, les moyens matériels, financiers et humains nécessaires… C’est vrai que cela est possible à travers des associations villageoises (où l’on peut réunir des moyens financiers et matériels) mais les projets n’aboutissent pas toujours ou du moins ont du mal à se pérenniser. Je pense qu’il y a deux maux à l’origine.
D’une part, comme l’ont soulignées de nombreuses personnes précédemment, il y a un problème d’organisation, de méthodologie. Il faut parfois davantage de rigueur et privilégier les compétences aux liens de famille ou d’amitiés.
L’autre problème plus important est le manque de motivation, de mobilisation, des personnes sur place. Les projets qui fonctionnent sont ceux qui associent les personnes concernées. Tout amené sur un plateau doré met les personnes dans une situation de consommateur plutôt que de producteur. Il y a tant d’exemples, des hôpitaux ont été crée et les habitants volent les lits pour les installer chez eux ou pour les revendre.
Il faut faire confiance aux habitants, ils sont tout à fait capables de participer à l’élaboration du projet ainsi qu’à sa mise en place. Lorsque l’on se bat pour un projet, que l’on a conscience des éventuelles difficultés, je pense que l’on se bat plus et que l’on peut supporter l’idée de ne pas avoir tout de suite de profit. Il est vrai qu’une sensibilisation de la population est sans doute nécessaire, apprendre à monter des projets, à réfléchir sur du long en terme, en années parfois… La diaspora aurait un rôle d’aide, de conseil.
Le plus beau serait de voir, des soninke sur place se réunir en association où l’on retrouverait motivation, savoir faire et savoir être à la recherche de financement pour monter leurs projets. Ces personnes feraient appel à des associations à l’étranger et d'autres partenaires pour les aider à concrétiser lesdits projets mais elles resteraient actrices et non spectatrices. Les habitants seraient à l’initiative et forcément ça ne peut que mieux fonctionner.
On doit réfléchir ensemble et tout au long de ce sujet on peut relever les projets qui ont été expliqués et il est temps de passer à l’action comme l’a si bien expliqué Makalou et d’autres à travers des exemples avec la contribution des populations sur place.
Désolée d’avoir été longue. En tout les cas ce sujet m’a donné envie de m’investir, d’apporter ma modeste contribution.