Obligations et Rôle de l'imam

[Bawague]

Désolé de faire un petit HS, mais, je voulais rebondir sur ce hadith. Je pense que ce hadith authentique, que j'ai aussi entendu à plusieurs reprises, devrait faire réfléchir plus d'un dans la communauté Soninké.

Je commence par cette anecdote. C'est une histoire que j'ai entendue dans un foyer :
- C'était l'heure de la prière du Maghreb. Après l'appel du muezzin, l'on doit exécuter la prière. Malheureusement, l'imam était absent, son adjoint était absent. Les fidèles étaient un peu désemparés. Il y avait, parmi ceux qui étaient venus faire la prière, un jeune érudit, qui maîtrisait très bien le Coran et était très pieux au vu et au su de tout le monde. Certaines personnes dans l'assemblée ont proposé à ce jeune homme de diriger la prière étant donné que l'imam et son adjoint sont tous les deux absents. Lorsque le jeune homme s'avançait vers le tapis de prière de l'imam, d'autres personnes ont protesté en disant que ce jeune homme-là n'était autre qu'un ñaxamala et qu'ils n'accepteront pas qu'il dirige leur prière. Ils ont désigné un autre jeune pour diriger la prière, car, celui-ci était le petit-fils direct de l'imam absent. Mais, ce dernier a décliné l'offre, en expliquant qu'il n'était pas suffisamment instruit et n'est pas capable de diriger la prière.

Il s'en est suivi des altercations à l'intérieur de la mosquée. Des gens ont failli même se battre à cause de ça, dans la mosquée. Finalement, c'est le jeune ñaxamala qui dirigea la prière ce jour-là. Certaines personnes ont dû quitter la mosquée, sans prier, parce qu'elles ne voulaient pas être dirigées par un ñaxamala... dans la prière.

L'affaire peut paraître banale, mais, c'est grave. C'est même très grave. Il y a eu plein de conflits de ce genre dans pas mal de villages Soninké.

Moi, je me demande pourquoi, même sur des questions strictement religieuses, ce sont nos traditions qui s'appliquent avant la religion?

Il suffisait simplement d'appliquer les principes de la religion pour éviter tous ces problèmes qui se créent chaque jour dans notre société.

Je me demande pourquoi, dans notre société, on veut nous faire croire que tout s'hérite? Un fils de marabout doit être marabout, un fils de forgeron, forgeron, etc... Alors que la réalité de la vie quotidienne est là pour contredire toutes ces règles.

Peut-on appeler Moody un fils de marabout qui ne sait même pas réciter la Fatiha (et Dieu sait qu'il y en a) ou un Tage (lire Tagué) quelqu'un qui ignore tout du fer, du feu?

Salam
même si c'est HS c'est interessant quand même de souligner cela car c'est la realité que nous vivons quotidiennement et j'ai eu à rencontrer ces genres de problèmes d'imamat entre hoore et kome dans mon village.
ceci est devenu un conflit de génération entre jeunes de notre village car des jeunes komolenmus commencent à s'instruire maintenant et veulent coute que coute dirriger les prières dans les mosqués non pas pour leur degré de science mais pour dire voila maintenant nous sommes plus des komos .
(excusez moi de l'utilisation des termes ,ce n'est que juste pour eclaircir les choses mais pas pour offenser à quelqu'un)
je termine en paraphrasant un erudit "ce que ose faire un ignorant ,un erudit lui en a peur : tuwan balin ga saagu ke be ,tuwaanan ken ta saagu a yi"

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Salam
même si c'est HS c'est interessant quand même de souligner cela car c'est la realité que nous vivons quotidiennement et j'ai eu à rencontrer ces genres de problèmes d'imamat entre hoore et kome dans mon village.
ceci est devenu un conflit de génération entre jeunes de notre village car des jeunes komolenmus commencent à s'instruire maintenant et veulent coute que coute dirriger les prières dans les mosqués non pas pour leur degré de science mais pour dire voila maintenant nous sommes plus des komos .
(excusez moi de l'utilisation des termes ,ce n'est que juste pour eclaircir les choses mais pas pour offenser à quelqu'un)
je termine en paraphrasant un erudit "ce que ose faire un ignorant ,un erudit lui en a peur : tuwan balin ga saagu ke be ,tuwaanan ken ta saagu a yi"

Tu as raison, ces conflits latents font surface dans pas mal des villages soninkés. Même si l'imamat ne doit pas être une dynastie où le fils succède au père,il faut tout de même que ces gens sachent que l'on ne se désigne pas soi-même imam, que ce n'est pas parce qu'on a fait des études religieuses qu'on devient de facto imam. Il y a plein d'autres critères qui entrent en jeu. Le fait qu'ils considèrent qu'en devenant imams, ils montreront aux autres qu'ils ne sont plus komo, leur interdit d'être imam en islam. On ne doit jamais prendre son rôle d'imam comme une préséance ou une ascension sociale, une montée en flèche statutaire. L'imamat est une responsabilité religieuse. Dès l'instant qu'on l'amalgame avec des considérations personnelles, statutaires, professionnelles, il sort du cadre de l'imamat. L'imamat ne peut pas être considéré comme une revendication identitaire, un moyen d'affranchissement social, tout cela relève du bricolage individuel et social et doit être sur un terrain autre que l'imamat. Oui ces komolenmu, comme on les appelle chez nous, ne doivent pas être désignés comme imams, même s'ils avaient des connaissances religieuses solides et bien établies, dès l'instant qu'ils continuent à nourrir de tels arguments sociaux au grand dam des arguments religieux et critères de choix. Il faut qu'ils sachent et intègrent déjà que prendre la direction d'une prière en groupe exige une certaine sagesse sociale, une grande humilité, et j'en passe. Ce n'est jamais par violence sociale ou le fait de faire sa propre promotion qui donne le droit d'être imam. Il en faut plus que tout ça, car être imam, c'est de pouvoir réunir les fidèles derrière soi, dans la mosquée. C'est de faire l'unanimité. Si la désignation de quelqu'un fait fuir les fidèles de la mosquée, cela doit être aussi évité. Le but de l'imamat c'est l'union et non la désunion.

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Désolé de faire un petit HS, mais, je voulais rebondir sur ce hadith. Je pense que ce hadith authentique, que j'ai aussi entendu à plusieurs reprises, devrait faire réfléchir plus d'un dans la communauté Soninké.

Je commence par cette anecdote. C'est une histoire que j'ai entendue dans un foyer :
- C'était l'heure de la prière du Maghreb. Après l'appel du muezzin, l'on doit exécuter la prière. Malheureusement, l'imam était absent, son adjoint était absent. Les fidèles étaient un peu désemparés. Il y avait, parmi ceux qui étaient venus faire la prière, un jeune érudit, qui maîtrisait très bien le Coran et était très pieux au vu et au su de tout le monde. Certaines personnes dans l'assemblée ont proposé à ce jeune homme de diriger la prière étant donné que l'imam et son adjoint sont tous les deux absents. Lorsque le jeune homme s'avançait vers le tapis de prière de l'imam, d'autres personnes ont protesté en disant que ce jeune homme-là n'était autre qu'un ñaxamala et qu'ils n'accepteront pas qu'il dirige leur prière. Ils ont désigné un autre jeune pour diriger la prière, car, celui-ci était le petit-fils direct de l'imam absent. Mais, ce dernier a décliné l'offre, en expliquant qu'il n'était pas suffisamment instruit et n'est pas capable de diriger la prière.

Il s'en est suivi des altercations à l'intérieur de la mosquée. Des gens ont failli même se battre à cause de ça, dans la mosquée. Finalement, c'est le jeune ñaxamala qui dirigea la prière ce jour-là. Certaines personnes ont dû quitter la mosquée, sans prier, parce qu'elles ne voulaient pas être dirigées par un ñaxamala... dans la prière.

L'affaire peut paraître banale, mais, c'est grave. C'est même très grave. Il y a eu plein de conflits de ce genre dans pas mal de villages Soninké.

Moi, je me demande pourquoi, même sur des questions strictement religieuses, ce sont nos traditions qui s'appliquent avant la religion?

Il suffisait simplement d'appliquer les principes de la religion pour éviter tous ces problèmes qui se créent chaque jour dans notre société.

Je me demande pourquoi, dans notre société, on veut nous faire croire que tout s'hérite? Un fils de marabout doit être marabout, un fils de forgeron, forgeron, etc... Alors que la réalité de la vie quotidienne est là pour contredire toutes ces règles.

Peut-on appeler Moody un fils de marabout qui ne sait même pas réciter la Fatiha (et Dieu sait qu'il y en a) ou un Tage (lire Tagué) quelqu'un qui ignore tout du fer, du feu?

Fodyé, je pense que tu as tout dit, car les réponses justes et judicieuses à tes propres questions se trouvent dans ton propre post. L'imamat appelle l'instruction. Tout le reste relève de ce que j'appelle du bricolage social.