J'aimerai bien que l'on parle ici de la cérémonie de circoncision en pays soninké.
Personnellement, je n’ai pas des bons souvenirs de la période de mon kutuntaaxu (circoncision). J’avais environ quatre ans. Le matin de la circoncision, mon père, ma mère et ma grand-mère paternelle, comme ils savaient que j’étais le plus jeune du groupe, étaient là pour me dire de ne pas pleurer que je serai désormais un grand homme, etc. Innocent, je regardai, mais je ne connaissais rien de tout ça. Tout ce dont je sais, c’est que j’étais le plus jeûne de groupe. Les gens n'acceptaient pas que je marche. On me changeait d'épaule à épaule. Il y avait dans le groupe de gens qui étaient mes aînés de plus de dix ans. Je me souviens encore que j’étais beaucoup choyé par tout le monde. À la sortie de la salle de l’opération qui avait lieu dans les locaux de lycée de Kaédi, je me souviens que c’est un de mes oncles maternels qui prenait soin de moi (honnêtement, je n’ai pas pleuré). La cérémonie avait donné lieu à des grandes festivités : Mon père nous avait donné un bouc. Mon oncle paternel nous avait donné aussi un bouc de robe noire (je n’ai pas oublié ce bouc parce qu’il m’avait terrassé). Guidés par notre baawo (le guide des circoncis) et d’autres jeunes, nous partîmes à tour de rôle s’installer en dehors de la ville de Kaédi égorger ces boucs et les manger. Je me souviens au retour de la maison, les jouvencelles nous apportaient du mil cuit dans l’eau que l’on appelle njonbu en soninké.
Voilà mes quelques souvenirs. J’invite tous ceux qui ont vécu cette période où la circoncision donnait lieu à des cérémonies inoubliables à nous narrer ici leurs souvenirs.