Diaryatou,chez les hayeranko,c'est comme ça;D;D
C'est rare de voire un hayeranké circoncis à moins de 20 ans krkrkrkr
Les souvenirs d'une circoncision ne peuvent jamais être effacés dans la mémoire d'un garçon si cette opération a été faite lorsque le garçon a atteint un certain âge.
Ainsi, je me souviens qu'à la veille de l'"opération chirugicale", car il faut l'appeler ainsi, mon grand-père maternel (Paix à son âme) m'avait raccompagné dans une autre maison où je trouvai d'autres copains de jeux et de mon "fedde" (classes d'âge). Officiellement, on nous avait rassemblés là pour soi-disant faire une fête. Je me souviens que le repas du soir était du sombi (bouillie de mil) bien chaud.
Le lendemain, tôt le matin, après avoir pris une douche, nous avons fait la queue en face d'une autre pièce dans la même maison où nous avions passé la nuit. Chose étrange, on était tous nus dans la file d'attente. On n'avait pas besoin de dessins pour comprendre qu'on allait nous couper le ... ;D d'autant plus qu'on entendait ceux qui rentraient, crier comme des malades.
Celui qui se chargeait de l'opération était habillé bizarrement. En tout cas, il faisait peur, on aurait dit qu'il portait un masque. Il tenait à sa main droite un grand couteau. 4 grands gaillards se chargeaient de maîtriser l'enfant à circoncire en tenant solidement les membres inférieurs et supérieurs de l'enfant. Boumou, le chirurgien se tenait en face de l'enfant, récitait quelque chose, puis passait à l'acte.
La douleur est indescriptible, car cette opération se faisait sans anesthésie, aucune.
Certains, sous l'effet de la douleur, insultaient même Bomou de tous les noms d'oiseaux qu'ils connaissaient.
Après l'opération qui est très rapide, les gaillards qui tenaient l'enfant le relèvent et le font plonger dans une baignoire. L'enfant est aussitôt sorti de cette première baignoire avant d'être replongé dans une seconde, qui, elle, devait être remplie d'alcool ou de mercurochrome :confused:
. Ils forçaient l'enfant à rester plusieurs minutes dans cette baignoire jusqu'à ce que l'hémorragie cesse.
Quant à Bomou, il continuait la même opération et le même rituel sur l'enfant suivant, en utilisant le même couteau.
Après le bain de la 2ème baignoire, place maintenant aux pansements. Là, c'est 2 autres personnes qui attrapent l'enfant sur les bras, une troisième personne applique le pansement. Après ce pansement, les parents ou tuteurs viennent récupérer leur enfant. Il paraît que dans le bon vieux temps, on faisait monter les enfants circoncis sur des chevaux, mais, nous, nous n'avons pas eu ce privilège ou cette torture (c'est selon).
Dans le bon vieux temps aussi, les enfants circoncis passaient toute la période de cicatrisation dans la brousse avec leur "bawo". Idem, nous, nous sommes restés dans les concessions. En ce qui me concerne, pour une raison que je ne sais pas, je suis resté dans la maison de mes grands parents durant toute la période de cicatrisation. C'était ma grand-mère qui s'occupait de moi et me faisait des plats spéciaux. L'après-midi, après la prière de l'ASR, tous nos "feddalenmu" se rencontraient dans la maison du chef de notre "fedde", habillés de nos tuniques blanches, chacun se trouvait un bon couteau de cuisine, un bâton, certains, des lance-pierre, etc. et puis, on prenait la direction de la brousse, mais, sans jamais s'éloigner des maisons. On était accompagné par contre d'un aîné qui était largement plus âgé que nous. On ratissait large à la recherche de poules, de coqs qui traînent, brefs de tout ce qui est mangeable. Quand on attrapait un coq, on s'en foutait à qui ça appartenait. On l'égorgeait et le déplumait sur place. Avant la prière du Maghreb, on était de retour dans la maison de notre chef de fedde. Ses parents nous concoctaient des plats avec notre butin de chasse.
Chose étrange, une fois, quelqu'un nous a surpris entrain de tuer son coq. Il est venu vers nous. On avait tous peur, certains ont commencé à courir. Mais, en réalité, il était venu nous encourager; il nous a même donné de l'argent.
Quand on partait en groupe faire notre petite "chasse", on chantait des chansons. Au retour, c'était pareil, surtout si nous ne rentrons pas bredouille.
Une personne faisait le tour de nos maisons pour nous changer les pansements tous les jours. Il utilisait apparemment de la poudre de l'écorce d'un arbre qu'on appelle "diébé".
Durant toute la période de cicatrisation (10jours à 2 semaines), on était choyés et on en profitait pour faire des tonnes de caprices.
Je me souviens que lorsqu'on sortait du kutuntaaxu, une grande fête avait été organisée dont un "dimmu" (danse) devant la maison du chef de notre fedde.
krkrrkr,sacré hayeranké;D
D'apres ta description on a eu le meme chirurgien Bomou;D
Avec moi la douleur etait indescriptible,au lieu d'un couteau c'etait un ciseau,on dirait un tailleur qui coupe un un tissu,je ne l'oublierai jamais ces trois coups de ciseau sans anesthesie biensûr;D
Au premier coup de ciseau,j'ai eu l'impression qu'on m'a planté quelque chose dans la tête,j'ai failli pleurer mais on m'a dit qu'un homme ne pleure pas patati patata.....pour etre honnete j'ai dit "aie" pas plus ;D
Fodyé,de là je vois la marre de larme que t'avais versé ce jour là krkrkr
N'importe quoi! Moi pleurer ;D, Nannnn!
J'ai regardé Bomou droit dans les yeux. Il a eu peur. Je lui ai dit: "Bah alors, qu'est-ce que t'attends pour faire ton travail". J'ai pris le couteau, puis j'ai fait le travail moi-même, et, je lui ai rendu son couteau. ;D
Moi, je n'ai peur de rien, même pas de Bomou le sallindaana :-) !!!
Ah ça alors;il faut qu'on fasse une commission de gaajaganké pour verifier si ton travail a eté bien fait;D;D
Vous les hayeranko;vous etes atypiques;c'est la premiere fois que j'entends ça;un homme qui se circoncit lui meme;D;chapeau hayeranké mais je doute de la qualité de ton travail;prepares toi tu aura la visite de notre comission;il y'aura rectifictaif à faire
Makalou fera patit de la comission,donc prepares toi ;krkrkr
Salam,
Voici brièvement une partie de la circoncision qui avait lieu autrefois à Bakel et villages environnants.Tous les futurscirconcis se retrouvaient à Bakel et cela avait lieu après les récoltes de cultures de saison de pluies durant la période de froid. Tous les villages sont informés de la date retenue et les familles préparaient toutes les tenues des circoncis , une robe longue sans manche de couleur jaune,blanche ou noire (chaque famille avait une couleurpour s’identifier) pour les premiers jours et un pagne traditionnel fait par les tisserands que les mamans mettaient dans l’indigo pour la sortie ainsi que des perles multicolors attachées autour du coup ou de la taille.Les futurs circoncis sont en général âgés de 15 à 20 ans voir 25 ans car certains se mariaient juste après leur circoncision en profitant du mois de « HARAANE » pour demander la main d’une cousine.
Les préparatifs peuvent durer 40 à 50 jours pour que rien ne manque à un circoncis,la population de Bakel se voyaient doubler dès la veille du jour tant attendu avec la venue des circoncis et de leurs parents qui peuvent venir de lointain villages pour participer à la fête.
La circoncision n’était pas annuelle , il pouvait avoir 3 à 4 ans d’intervalle entre deux groupes qui pouvaient atteindre 150 à 200 garçons.Une veillée culturelle était organisée pour l’occassion avec des chants et des danses qui vont durer jusqu’aux premiers chants des coqs , le moment où les futurs circoncis se retirent accompagnés de leurs « BAAYO » pour rejoindre la MONTAGNE SACREE où a lieu les supplices des uns et des autres. La fameuse montagne sacrée est située derrière l’actuel cimetière catholique où sont enterrés les soldats tombés pendant l’attaque du marabout Mamadou Lamine Dramé en 1886 .Les forgerons attendent les garçons avec leurs couteaux bien aiguisés et tout le produit servant à soigner les blessures. Le morceau coupés du pénis sera attaché à la tenue du circoncis à la hauteur de la poitrine.
Par groupe de 10 à 15 les nouveaux circoncis dévalent la montagne et au bas de la montagne les attendaient toute la population avec chants et danses en cette douce matinée et ils enfourchaient au coté de cavalier pour rejoindre la tête de rangée de la centaine ou plus de jeunes filles joliment habillées pour la circonstance de « BELIFATA » qui les attendaient et chacune avait déjà préparé le fameux « JANBU » à base de riz sauvage,de lait de vache et de miel qu’elles proposent aux circoncis par leur propre main comme une maman qui fait manger son enfant.
Ainsi de suite jusqu’aux derniers circoncis qui se dirigeront vers la forêt pour y vivre les premiers jours d’adulte. A partir de ce moment ils ne verront aucune femme , ils resteront entre homme et subiront tous les supplices et les enseignements du savoir vivre , le savoir être dans la communauté.On leur fera manger de tout , des mets mélangés et parfois mal cuits.
Ils chasseront pour survivre , ils chanteront et danseront toutes les soirées sous l’œil des « SELBES » , après deux à trois semaines dans la forêt leur première visite est redoutée dans le village car ils prennent toute la volaille qu’ils trouvent sur leur parcours et d’autres habitants en leur offrent aussi.
Par groupe les SELBE iront prendre les pagnes qui serviront de tenues de sortie après le seul bain qu’ils ont eu à prendre durant ces semaines. Les derniers à être guéris retourneront voir le forgeron pour les soins. Cette entrée dans le village est aussi fêtée que la veille de la circoncision .
C’était ainsi jusqu’à l’année où le drame arriva ; cette année là le nombre des circoncis reste à préciser car le chiffre varie entre 100 à plus de 150 circoncis qui sont tous morts pour avoir sucer les graines des deux « TAMARINS JUMEAUX » qui étaient juste à l’angle de la sortie de la montagne sacrée vers la forêt. Ce n’est que arrivaient en pleine forêt que tous les circoncis se plaignaient de douleurs au ventre et un à un ils rendaient l’âme sans que le BAAWO , les SELBE et tous les autres encadreurs n’y puissent rien.
Seul un circoncis a survécu au drame, qui était orphelin de père mais aussi fils unique de sa famille. Il fut retenu à la forêt jusqu’après enterrement des morts et le lendemain en début de crépuscule il fut accompagné chez lui.
On trouva sa mère préparer le couscous pour le dîner. Après le départ des accompagnateurs , la maman dit à son fils : POURQUOI TU ES REVENU… ? TA PLACE EST PARMI TES COMPAGNONS,VA LES RETROUVER ET NE REVIENS PAS.
Et c’est ainsi que le garçon retourna sur ses pas et alla sucer une graine des Tamarins Jumeaux avant d’aller s’étendre entre deux tombes de ses camarades où on le retrouva mort le lendemain matin.
Depuis cette année les circoncisions de groupe ont cessé dans Bakel. Les tombes qui étaient clôturées par de gros cailloux ont disparus petit à petit à cause de l’érosion et du manque d’entretien. En 1986 , le thème central des premières journées culturelles était la circoncision autrefois à Bakel et coïncidait au 100è anniversaire de l’attaque du fort de Bakel.
Bonjour!
Paix à l'âme de tous ces enfants intoxiqués. Comme quoi, les gens devaient s'abstenir de sucer les fruits d'un arbre inconnu. Mais quand on est enfant, on est dans l'insouciance totale. Et on ne peut nullement contourner le destin. Puisse Allah les accueillir dans le Paradis.
L'acte de la maman est regrettable, car si elle n'avait pas poussé par honneur le seul rescapé du groupe à la mort, ce dernier aurait pu être une mémoire vivante pour les autres victimes et un bon informateur pour ceux qui veulent en savoir plus.
Quoi qu'il en soit, on sait la circoncision, sous cette forme, n'existe presque plus à travers bon nombre d'endroits du pays soninké. Franchement, merci beaucoup. J'ai personnellement aimé les différents apports à ce sujet presque tombé en désuétude depuis quelques décennies. Bien à vous tous.
Salam
Il paraît chez vous... Vous exigez que les jeunes filles de votre age soient présentes le jour de votre Sallinde. C'est votre anesthésie paraît t-il ?
Dans le Gajaaga, Mariremme a bien relaté la façon dont la circoncison se faisait autrefois.
Tu as l'acte de bravoure du dernier survivant des
" Koutountos" . Si c'était un Hayranke, il allait changer de pays...
Grand,
Très émouvant ! Paix à leur âme.
J'espère qu'un jour parmi les Soninkés ou une tierce personne intéressée par notre culture immortalisera toutes ces prations par des films pour les futures génération...