Le kutuntaaxu ou roye yugaaxu di (circoncision) en milieu soninké !

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

J'aimerai bien que l'on parle ici de la cérémonie de circoncision en pays soninké.

Personnellement, je n’ai pas des bons souvenirs de la période de mon kutuntaaxu (circoncision). J’avais environ quatre ans. Le matin de la circoncision, mon père, ma mère et ma grand-mère paternelle, comme ils savaient que j’étais le plus jeune du groupe, étaient là pour me dire de ne pas pleurer que je serai désormais un grand homme, etc. Innocent, je regardai, mais je ne connaissais rien de tout ça. Tout ce dont je sais, c’est que j’étais le plus jeûne de groupe. Les gens n'acceptaient pas que je marche. On me changeait d'épaule à épaule. Il y avait dans le groupe de gens qui étaient mes aînés de plus de dix ans. Je me souviens encore que j’étais beaucoup choyé par tout le monde. À la sortie de la salle de l’opération qui avait lieu dans les locaux de lycée de Kaédi, je me souviens que c’est un de mes oncles maternels qui prenait soin de moi (honnêtement, je n’ai pas pleuré). La cérémonie avait donné lieu à des grandes festivités : Mon père nous avait donné un bouc. Mon oncle paternel nous avait donné aussi un bouc de robe noire (je n’ai pas oublié ce bouc parce qu’il m’avait terrassé). Guidés par notre baawo (le guide des circoncis) et d’autres jeunes, nous partîmes à tour de rôle s’installer en dehors de la ville de Kaédi égorger ces boucs et les manger. Je me souviens au retour de la maison, les jouvencelles nous apportaient du mil cuit dans l’eau que l’on appelle njonbu en soninké.

Voilà mes quelques souvenirs. J’invite tous ceux qui ont vécu cette période où la circoncision donnait lieu à des cérémonies inoubliables à nous narrer ici leurs souvenirs.

[makalou]

Salam

Moi, aussi je devais avoir 4 ans. J'ai franchi cette étape de ma vie à Diawara. On etait une dizaine. Je n'ai pas un vaste souvenir de ce moment.
Tout ce que je sais. C'est que on a amené à dos de cheval jusque chez les Bomou ( Famille de forgerons de Diawara ). J'ai assisté au passage d'un bon nombre d'enfants. Ils criaient comme des fous. A mon tour, je n'ai pas fui mais j'ai eu à verser quelques larmes sans crier. Mes grand - frères etaient à mes cotés. C'est ce qui me donna du courage. Après, je fus ramener à la maison. Je mangeais tous les jours du Soupou de poulets. C'etait la partie agréable de l'affaire. Je mangais bien et j'étais choyé.
Plus grand, j'ai assisté à l'initiation de certains petits de mon quartier, je vous le raconterai plutard.

[makalou]

Salam

Contrairement à Diawara ou je fis mon initiation, Bakel presentait quelques particularités.
Déjà , les jeunes garçons etaient un peu plus agés. Il y avait un mélange de jeunes de differents âges dont les plus grands peuvent avoir 8 à 12 ans.
Dans le quartier N'diayega 1 ou j'ai vécu, les enfants etaient circoncis le matin loin des regards indiscrets. Mais auparavant, les jeunes avaient la trouille. Certains jeunes qui ont dejà franchi avec brio cette étape chambrent les non-cironcis.
Le jour de la circoncision, on entendait des cris de gros gaillards tandis que les plus petits ne versent que quelques larmes. Une fois l'opération effectuée, on les rendait visite et on les encourageait.
Quelques jours après, dés qu'ils recommencent à marcher sans douleur, on fait des Kassak ( danses et chansons initiatiques ) toutes les nuits.
La Kassak est une tradition Wolof qui a été adoptée par les Bakélois parce que les chansons sont en Wolofs.
Avant la nuit des Kassak, les jeunes accompagnés des circoncis allaient quemander de l'argent dans le quartier. Ils pratiquaient aussi une ruse qui consistait à gonfler un portefeuille billets empruntés à un adulte qu'il jetait sur la place publique. Ils se cachaient et guettaient leur piège. Des adultes, curieux ramassaient tout le temps ce portefeuille plein de billets de banque. Les jeunes accouraient vers eux en chantant : " A la tiotiow A la Bila thiow ". Je ne savais pas la signification de ce refrain mais à mon avis cela signifiait au voleur ! au voleur. L'adulte prit en flagrant délit aura certainement honte et les enfants reclameront alors un geste financier. Il arrive que cela dégénère avec certains adultes nerveux.
Ils gagneront par cette ruse de l'argent qui servira à alimenter les jeunes de repas succulents.
On pratiquait aussi un métier pas du tout catholique. Il s'agit d'aller voler des coqs au voisinage qui serviront à la soupe du soir des jeunes circoncis.
Toutes ces pratiques etaient reprimandées par les adultes mais les jeunes le faisaient.
La nuit, on allumait un feu de bois. Tous les jeunes se regroupent pour danser devant les circoncis. 2 grands garçons chanteront et attrapaient des jeunes qui danseront par la force au risque d'être chicotés par ces jeunes adultes. Chaque jeune etait en alerte pour ne pas se faire attraper.
On chante, on danse autour du feu. C'était marrant. Les Kassak peuvent durer une semaine voir plus. Aujourd'hui, cette pratique est presque tombée en désuétude.

[Fodyé Cissé]

Moi, j'avais 4ans et demi, voire 5 ans.
Le forgeron qui nous a circoncis s'appelait Bomou (je m'en souviendrai toujours ).
Ah des souvenirs.
Cheikhna, j'y reviendrai plus tard insha ALLAH, quand j'aurais un peu plus de temps.

[makalou]

Moi, j'avais 4ans et demi, voire 5 ans.
Le forgeron qui nous a circoncis s'appelait Bomou (je m'en souviendrai toujours ).
Ah des souvenirs.
Cheikhna, j'y reviendrai plus tard insha ALLAH, quand j'aurais un peu plus de temps.

Salam

Une question ? Y a t-il des Bomou chez vous( Dans vos villes ou villages ) ? Ou c'est juste le nom que vous donniez juste à la personne qui exerce cette activité.

A Diawara et à Bakel, ils portent bel et bien ce nom de famille ( BOMOU ).
Peut - être c'est par habitude que les Soninkes ont collé ce nom à toute personne qui effectue cette opération.

[Fodyé Cissé]

Salam

Une question ? Y a t-il des Bomou chez vous( Dans vos villes ou villages ) ? Ou c'est juste le nom que vous donniez juste à la personne qui exerce cette activité.

A Diawara et à Bakel, ils portent bel et bien ce nom de famille ( BOMOU ).
Peut - être c'est par habitude que les Soninkes ont collé ce nom à toute personne qui effectue cette opération.

Non, à ma connaissance, il n'y a pas de nom de famille BOMOU à Waoundé. C'est juste qu'on l'appelait comme ça, le circonciseur. D'ailleurs, pour faire peur aux enfants turbulents (qui ont déjà été circoncis), on les menace d'appeler BOMOU (et là, tout de suite, tu vois l'enfant qui se calme, qui regarde autour de lui si le "méchant" circonciseur était là ou pas ).

[Hadiya WAGUE]

Je ne me souviens guère de cela car dans notre famille la tradition était de le faire assez ôt d'habitude avant que l'enfant ait un an. Un seul d emes frère l'a fait à 3 - 4 ans au village. Je me souviens vaguement ! tout ce que je peux dire c'est qu'on les reconnaissait rien que par les habits qu'il portes (Blanc, Jaunes et Bleu avec des Chapeau). Une fois circoncis ils avait un guide qui les accompagnait en brousse jusqu'à la cicatrisation. Les mamans étaient chargé de leur ramener à manger au lieu de leur campement.

Ce serait bien qu'une personne ayant vécu cela dans le village nous raconte comment cela se passe. il y avait qui avait été tourné à Tuabou sur les circoncis et que la télé Sénégalaise mettait régulièrement cela me faisait marrer d'entendre les paroles Soninké.

[makalou]

Je ne me souviens guère de cela car dans notre famille la tradition était de le faire assez ôt d'habitude avant que l'enfant ait un an. Un seul d emes frère l'a fait à 3 - 4 ans au village. Je me souviens vaguement ! tout ce que je peux dire c'est qu'on les reconnaissait rien que par les habits qu'il portes (Blanc, Jaunes et Bleu avec des Chapeau). Une fois circoncis ils avait un guide qui les accompagnait en brousse jusqu'à la cicatrisation. Les mamans étaient chargé de leur ramener à manger au lieu de leur campement.

Ce serait bien qu'une personne ayant vécu cela dans le village nous raconte comment cela se passe. il y avait qui avait été tourné à Tuabou sur les circoncis et que la télé Sénégalaise mettait régulièrement cela me faisait marrer d'entendre les paroles Soninké.

Salam

Hadiya, il me semble que c'était à Bakel cette émission.
C'est ce qu'on appelait Dianicolomba... J'ai assité 2 fois à cette fête de circoncision mais j'étais trop petit. Je me souviens vaguement des jeunes habillés comme tu l'as dit avec une épée et à dos de cheval. Ils allaient sur les grottes accompagnés des vieux. Ils revenaient habillés en blanc, jaune ou noir... et les filles leur donnait du riz au lait. C'etait un moment de fête. Des chevaliers venaient d'autres villages et cela durait presque toute une journée.
Mariremme en sait beaucoup plus que moi... Moi, j'avais 10 ans pas plus... C'est juste de vagues souvenirs.

[MARIRENME]

Salam,
Hadiya a bien raison , c'est bien à Tuabou avant les 1ères journées culturelles de Bakel en 1986,le film était "tiyaabu biiru" bien des années avant le "dianicolomba" de Bakel. Un ami m'a promis la copie du film , dès que je l'ai je le remettrai à Mr "Derick CISSE" pour le mettre en ligne.
Je vais regarder dans mes archives pour vous raconter la "DERNIERE GRANDE CIRCONCISION" de Bakel avec des garçons de 18 à 25 ans avec les barbes qui commençaient à pousser pour certains.

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Moi, j'avais 4ans et demi, voire 5 ans.
Le forgeron qui nous a circoncis s'appelait Bomou (je m'en souviendrai toujours ).
Ah des souvenirs.
Cheikhna, j'y reviendrai plus tard insha ALLAH, quand j'aurais un peu plus de temps.

Fodyé, on attend toujours ta contribution dé.

Je voulais aussi ajouter que la pratique de circoncision est aussi appelée sallinde dans certains endroits du pays soninké.