Mme Diallo Kadiata et Mme Aïssata Dieng.
Jeunesse au Sénégal : Mme Kadiata :
Je suis née au Sénégal en 1959, dans un petit village du sud-est, situé à côté de Bakel. Nous étions au bord du fleuve Sénégal, qui marque la frontière avec la Mauritanie. Á l'époque, les maisons étaient construites en terre avec un toit de paille mais maintenant, c'est un village superbe, très touristique, où tout est fait en terrasse. C'est magnifique ! Il y a plein d'animaux : des vaches, des moutons…Mon nom de jeune fille, c'est-à-dire le nom de mon père, n'est pas Kadiata mais Boli. Il était chef du village. C'est en fait mon arrière grand-père qui l'a bâti. En dehors de sa fonction de chef, mon père était agriculteur. Il s'occupait de ses animaux. Nous sommes très nombreux dans la famille ! Á l'origine, mon arrière grand-père est venu avec sa femme et maintenant, nous sommes des centaines ! Mon père avait deux femmes. Avec ma mère, il a eu trois filles et un garçon. Nous sommes donc quatre frères et sœurs. Mais de l'autre côté, ils sont sept : trois garçons et quatre filles. Nous avons tous reçu la même éducation, même si certains sont allés à l'école et pas d'autres. Dans le village, l'école n'a été construite qu'il y a vingt ans. Ceux qui comme moi sont nés bien avant n'ont donc pas pu la fréquenter. Par contre, je suis allée à l'école coranique. On y apprenait à lire et écrire le Coran, à faire les prières. Les petites filles et les petits garçons y étaient mélangés. Jeunes, nous étions toujours ensemble. Ce ne n'est qu'après, vers quatorze quinze ans, que nous étions séparés.

Dans le contexte de l’aggravation de la crise économique mondiale en Afrique et du durcissement de la politique migratoire européenne, Serge Daniel, correspondant de Radio France International (RFI) en poste à Bamako au Mali, a mené une enquête de terrain passionnante de 2004 à 2008 sur les migrations des Africains en route vers l’Europe. Il a voyagé, vécu et échangé longuement avec les candidats à l’immigration "outre-mer" . Il a ainsi pu recueillir leurs espoirs, motivations, désillusions et réussites.
Vous avez probablement beaucoup entendu parler de la « régularisation au cas par cas des travailleurs sans-papiers ». Cette procédure s’adresse notamment aux étrangers qui travaillent depuis plusieurs années en France chez le même employeur, qui ont signé un contrat de travail, mais qui sont en situation illégale parce qu’ils n’ont pas de titre de séjour valide, et/ou pas d’autorisation de travail (ou une fausse). Cette régularisation est évidemment soumise à plusieurs conditions, telles que détenir une promesse d’embauche -de préférence sous CDI- et avoir une expérience ou une qualification dans l’un des métiers en pénurie de main d’œuvre répertorié sur une liste officielle.
