Salam
c'est un fait que l'inconscient collectif est resté figé sur une image du "français" qui ne correspond à aucune réalité.
est-ce que le problème se résume à ça ? est-ce que ce n'est pas seulement UN point touchant au problème ?
Toute relation est un rapport inter-personnel.
je ne sais pas ce que c'est d'avoir la peau noire, par contre, je sais ce que c'est d'avoir la peau blanche (je suis consciente que les difficultés rencontrées quand on a la peau noire sont bien différentes et ne sont pas comparables). et certaines situations peuvent se voir sous plusieurs angles différents. avant de continuer, je tiens à préciser que j'aborde le sujet au niveau humain et social et non au niveau matériel (trouver un boulot et un appart).
même quand on a la peau blanche et qu'on a un patronyme chrétien, ça reste compliqué de vivre en France. il ne suffit pas de ça pour que la vie soit rose et qu'on ne soit pas rejeté du groupe principal. Etre "français" (dans le sens de ne pas être mis en marge) au jour d'aujourd'hui exige de se soumettre à un nombre considérable de règles, dans l'habillement, la façon de parler, manger, etc.
un peu comme il existe tout un protocole qui accompagne un évènement dans la culture soninké, par exemple, la semaine de noces : avant, pendant et après, il y a un grand nombre de règles, des choses qui doivent se faire. celui qui ne les connait pas ou ne les applique pas court le risque de se mettre en marge du groupe de référence.
dans l'entreprise en France, il y a aussi des règles et peu importe l'origine ou la couleur ou que-sais-je, s'il ne se conforme pas à ces règles, il sera mis à l'écart.
c'est très facile et rapide d'être mis en marge d'un groupe.
et j'ai remarqué également que les personnes, dont les parents sont d'origine étrangère, qui réussissent le mieux matériellement sont celles qui se considèrent elle-même comme français, qui ne revendiquent rien de particulier et qui considèrent normal d'avoir droit à tout ce dont à droit un français. c'est-à-dire qu'au lieu d'exister dans le regard de l'autre et se définir dans le regard de l'autre, elles existent à travers leur propre regard. Et ces personnes peuvent aussi bien être très proches de leur culture parentale comme très éloignées, les deux existent.
il ne s'agit pas de politique, d'histoire ou d'économie mais de psychologie et de sociologie. l'être humain est complexe, la vie en groupe est complexe et le groupe social se constitue autour d'un grand nombre de règles. Celui qui ne se conforme pas à toutes ces règles court le risque d'être mis en marge, voire complètement rejeté. et ça se retrouve dans plus ou moins toutes les cultures.
voilà, je voulais simplement élargir le débat maintenant qu'il est établi que les français sont figés sur une image du "français" qui n'existe plus aujourd'hui.
donc les deux points qui ressortent, selon moi, c'est l'aspect psychologique de savoir se trouver et se définir dans son propre regard, et l'aspect sociologique qui est la rigidité des normes sociales présente dans tout groupe social. et quelles sont les solutions ?
et je voulais aussi savoir, sans aucune malice, si moi j'allais vivre dans un PETIT village au Mali, que j'y vive pendant 30 ans, que mes enfants y naissent, que je me lève la nuit avec les autres pour recueillir l'eau de pluie, que j'aille au puits comme tout le monde, que je manie le pilon avec dextérité, que je parle couramment le soninké : est-ce que mes enfants seront considérés comme français ou comme malien ?