Le mouvement commence à prendre de l'ampleur et on commence à obtenir des résultats.
Ainsi, le ministre de la "discrimination nationale" accepte d'étudier "positivement" au cas par cas les demandes de régularisation. Pourvu que ce ne soit pas un piège. Mais, en tout cas, gare à lui si ça se transforme en un piège. Ces gens là, ils aiment bien parler du "cas par cas". A mon avis, ils s'imaginent que s'ils les régularisent tous, massivement, cela va pousser d'autres clandestins à vouloir débarquer en France.
Autre point positif, les syndicats des patrons de l'hôtellerie, restauration, café, traiteurs, etc... souhaitent une régularisation, en masse de tous ces sans-papiers travailleurs grévistes.
Ce matin, en écoutant la radio, j'entends que les représentants du plus grand syndicat des inspecteurs du travail se sont aussi prononcés, eux-aussi, pour la régularisation de ces sans-papiers travailleurs.
Des patrons se sont également unis et ont créé un Groupement des entreprises pour la régularisation de leurs salariés qui demande également la régularisation de leurs employés sans-papiers.
Toutes ces raisons peuvent nous pousser à espérer que nos frères et sœurs qui se battent pour leur régularisation, obtiennent gain de cause.
Mais, la vigilance doit être de rigueur.
Régularisation des sans-papiers: une porte s’entrouvre
Employés sans papiers dans un restaurant parisien. (Archive AFP)
Alors que les grèves de salariés continuent, le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, se fait plus conciliant. Ses services ont rencontré hier les responsables CGT à l'origine du mouvement.
CATHERINE COROLLER
QUOTIDIEN : mardi 22 avril 2008
Après plusieurs jours de dérobade, le ministère de l’Immigration a décidé, hier, de se saisir de la question des salariés sans-papiers en grève depuis le 15 avril pour obtenir leur régularisation. Avec la volonté affichée de trouver une sortie de crise.
«Nous sommes face à un point de crispation. Il faut que nous regardions la situation. C’est pour cette raison qu'il faut se mettre autour de la table pour traiter ces dossiers, et voir lesquels entrent dans le champ d’application de la loi Hortefeux [qui permet la régularisation d’étrangers en situation irrégulière occupant des métiers dits «en tension», ndlr]», expliquait hier le chef de cabinet du ministre.
Les services de Brice Hortefeux, qui s’étaient contentés jusque-là de renvoyer la patate chaude aux préfectures, ont rencontré hier des responsables CGT, à l’origine du mouvement. «Nous avons eu l'assurance que les préfectures allaient étudier positivement les dossiers des salariés» a annoncé lundi soir Francine Blanche, secrétaire générale de la CGT, à la sortie de la réunion.
Au «cas par cas»
Officiellement, bien sûr, il ne s’agit pas d’une régularisation massive et sans conditions. Les dossiers des salariés sans-papiers doivent être transmis demain par le syndicat aux cinq préfectures concernées. Ces dernières se prononceront ensuite au «cas par cas». Selon quels critères ? «Il y a un certain nombre de critères qui découlent de l’article 40 de la loi», répond-on au ministère de l’Immigration.
Mardi dernier, ce même ministère avait prévenu que les travailleurs concernés devaient avoir «des compétences particulièrement recherchées sur le marché du travail». Sauf qu’une liste des métiers ouvrant la voix à une possible régularisation a été publiée en début d’année, et qu’il s’agit de postes plutôt qualifiés, ce qui n’est pas le cas de ceux qu’occupent la plupart des grévistes. «Il peut y avoir une appréciation locale de la tension», précisait hier le directeur de cabinet d’Hortefeux.
338 vendredi, 500 lundi
Le mouvement, qui a débuté il y a pile une semaine, ne donne aucun signe d’essoufflement. Vendredi, la CGT avait annoncé que 338 sans-papiers étaient en grève. Hier, ils étaient plus de 500. Samedi, neuf salariés d’un restaurant de Neuilly (Hauts-de-Seine), où Nicolas Sarkozy avait ses habitudes, ont rejoint la mobilisation. Et hier, une vingtaine de travailleurs sans papiers ont entamé à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) l’occupation d’un magasin asiatique, Paris Store, dont une filiale a été condamnée pour avoir embauché des étrangers en situation irrégulière.
La position du gouvernement devenait d’autant plus inconfortable que les deux principaux syndicats du patronat de l’hôtellerie-restauration, l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) et le Synhorcat (Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs) appellent depuis la semaine dernière à la régularisation des sans-papiers. Didier Chenet, président du Synhorcat, la souhaitant même «massive».
Lobby créé
Patron de Konex, entreprise de câblage informatique, Johann Le Goff a créé, de son côté, un «lobby» baptisé le Gers, Groupement des entreprises pour la régularisation de leurs salariés. Hier, ces patrons ont «demandé que des mesures rapides soient prises, car cette situation a de trop grandes répercussions sur [leur] économie».


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