1) L’ancien royaume du Gabou
L’empereur ou roi du Cabou est mentionné dans plusieurs sources anciennes européennes, quelquefois en même temps que d’autres rois mandingues ou « farims ». Ainsi, Alvarès de Almada dit qu’à la fin de la partie navigable de la Gambie, il y avait deux farims : au nord le « Farim d’Olimansa » et au sud le « Farim Cabo » auquel obéissaient le roi de Casamansa, tous les rois biafades et les Mandingues au sud do Rio Gambia [1]. Le Père Manuel Alvarès, en 1616, parle aussi des « Farims C comme empereurs ayant des rois mineurs ou « régulos » subordonnés, en indiquant le « Farim Cabo » et le « Farim Bras » [2].
Rélations de l'ancien Gabou avec Etats voisins
Le nom de Cabou, appliqué à un fleuve et non à un royaume, apparaît, pour la première fois, au commencement du XVIe siècle, avec Duarte Pacheco Pereira « .. .et ce fleuve de Guambea s’appelle aussi Guabuu dans la langue des Mandingues ; si l’on remonte le Guabuu, on a au Nord Jalofo et au Sud ou Midi le Mandingua... » [3]. Le fait que Duarte Pacheco Pereira mentionne le toponyme Cabou suggère qu’il aurait entendu dans la région le nom Cabou et qu’il l’aurait confondu avec le nom de Gambia donnée au fleuve. Pendant le XIXe siècle, le nom Kabou était appliqué au Rio Grande ou R. Koli, comme l’indiquent Mollien et Hecquard [4].C’est curieux de noter que le chroniqueur et géographe Joao de Barros, un demi-siècle après Duarte Pacheco Pereira, continuait à désigner le fleuve du nom de Garnbia alors que les habitants l’appelaient Gambu [5]. D’ailleurs, les Portugais, assez tôt, ont commencé à nommer le Rio Garnbia de Rio Cantor, du nom de la région (Cantora) de la rive sud à laquelle arriva Diogo Gomes, en 1460 [6] et où ils achetaient l’or [7] ; la région appartenait au royaume du Cabou, comme on le verra.
La tradition orale en question
L'aptitude à lire et à écrire a une importance considérable pour les sociétés humaines. Malgré l'invention de ces techniques en Afrique, c'est l'introduction de l'islam qui, bien avant la colonisation européenne, favorisa le développement de l'instruction dans cette partie du monde.
Mise en dépendance de l'Afrique
Auteur : Cheikhna Mouhamed Wagué (Doctorant en Histoire )
Située entre le 37° de latitude nord et le 35° de latitude sud et comprise en majeure partie entre les tropiques, l'Afrique est un continent chaud. Sa superficie totale est de 30 500 000 km2 avec une population estimée en 1998 à 720 000 000 d'habitants .
Par sa position géographique, l'Afrique est en butte aux conditions climatiques souvent défavorables avec l'aridité des zones désertiques et le déficit pluviométrique des régions sahéliennes.
Cependant, l'Afrique regorge d'immenses ressources minières (cuivre, cobalt, uranium, fer, etc.), énergétiques (gaz naturel, pétrole), hydroélectriques, halieutiques et végétales. Sur le plan humain, elle est un continent qui se caractérise par une forte jeunesse et un taux d'accroissement naturel élevé.
Aussi semble t-il souhaitable de jeter un regard rétrospectif sur son évolution pour mieux comprendre son état actuel. En effet, étant le berceau de l'humanité, donc berceau des grandes civilisations, l'Afrique connut une préhistoire, une antiquité et un moyen-âge brillants. En d'autres termes, des civilisations originales, des structures et des modèles d'organisation s'y étaient édifiés, assurant l'équilibre de la société, le développement des échanges, de l'agriculture, etc… Mais, avec le déclin des grands empires (notamment la défaite du Songhaï en 1591 face aux armées marocaines), l'Afrique fonctionnera comme une " périphérie " du centre capitaliste européen, et nord américain en formation dans son rôle de fournisseur de main-d'œuvre pour la mise en valeur du Nouveau Monde.
Ainsi, l'ère coloniale, héritière des siècles du commerce atlantique, sera marquée par le pillage des ressources du continent et son partage en zones d'influences notamment avec la conférence de Berlin en 1884-1885. Le pacte colonial ou l'économie de traite sera mis en œuvre pour satisfaire les besoins métropolitains en matières premières et écouler les produits manufacturés.
L'indépendance acquise, l'Afrique n'a pas pour autant rompu avec le cycle de la dépendance et de la marginalisation. Aujourd'hui, les nouvelles formes de la dépendance se traduisent par l'aide au " développement ", les plans d'ajustement structurel des institutions de Bretton Woods
Centre intellectuel de lAfrique Noire médiévale
Cette cité eut dès sa création un extraordinaire potentiel stratégique, étant donné qu’en plus de se trouver au bord du fleuve Niger, elle avait Gao à l’est, c’est-à-dire le centre névralgique des affaires avec l’Orient; et à l’ouest Walata, la porte menant aux mines de sel qui à cette époque pouvait valoir jusqu’à deux fois son pesant d’or. Au Nord, se trouvaient le Maghreb et la Mer méditerranée, et au sud des royaumes qui s’étendaient jusqu’à l’océan atlantique. Profitant de la protection offerte par l’Empire du Mali, puis ensuite celui des Songhaï, Tombouctou se convertit rapidement en un centre commercial, culturel et scientifique d’envergure exceptionnelle.
Naissance d’un empire
Dès la fondation de l’Empire du Mali par Soundjata Keita circa 1230, Tombouctou commence à avoir une importance de plus en plus grande. Mais la cité entre par la grande porte de l’Histoire universelle durant le règne de l’Empereur Kankan Moussa (qui régna de 1312 à 1337), frère et successeur de l’Empereur explorateur Aboubakar II. En 1324, Kankan Moussa entreprend son pèlerinage à la Mecque, avec une fastueuse escorte de plus de 60 000 hommes-soldats.