L’Afrique ne devra son bonheur qu’à ses seuls fils conscients
Né à Kati en 1897, Mamadou Konaté se destina tout de suite à l’enseignement. Brillant élève de l’école normale William Ponty (Sénégal), il devait consacrer toute sa carrière à l’enseignement au Soudan(actuelle république du Mali. Nommé instituteur, il enseigne dans différents établissements du Soudan (Bafoulabé, Matina, Kolokani). La renommée qu'il acquit dans ses fonctions et l'aptitude pédagogique dont il fit preuve lui valurent d'être appelé à la direction de la grande école régionale de Bamako, charge qu'il occupa pendant treize années consécutives. Entre 1919 et 1946, Mamadou KONATE est maitre d’école. Il avait compris que le rôle de l’instituteur n’était pas seulement d’enseigner et d’éduquer les enfants, mais aussi et surtout d’éclairer, guider et défendre les hommes et son pays dans le cycle normal de l’évolution du temps. Il disait souvent que tout homme, quel qu’il soit, s’il mésestime sa propre valeur, et celle de son milieu, restera la proie des dures épreuves. Et parlant de l’intellectuel Africain, il déclarait avec conviction que ce dernier ne méritera pas la patrie s’il n’emploie son savoir qu’à la recherche d’un salaire, d’un prestige. Il aimait beaucoup prophétiser que l’Afrique ne devra son bonheur qu’à ses seuls fils conscients de ses multiples forces inexploitées : forces des hommes, forces de la société, forces de ses terres, de ses eaux et de son soleil ardent ! Aussi, il crée le syndicat des instituteurs de Bamako, dont il est longtemps le secrétaire général. Le cercle de sa renommée s'élargit, et ses compatriotes le poussent bientôt à accepter d'autres responsabilités, au conseil général de Bamako et au grand conseil de l'Afrique occidentale française (AOF). La seconde guerre mondiale ébranle une nouvelle fois les fondations du pouvoir colonial français - le Soudan fournit vivres, soldats, argent en quantité - et la montée du mouvement nationaliste se poursuit.