Ali,
C'est intéressant cet aspect que tu viens de souligner. En réalité, quand un conflit éclate au sein d'un couple, il revient, en milieu soninké, aux responsables moraux de la société, soro siru, de convoquer les représentants de deux parties dans le but de les inviter à la réconciliation, car, dans notre milieu, le conflit ne se résume pas qu'aux deux membres qui constituent le couple. D'habitude, ils arrivent à trouver un terrain d'entente. Mais si par malheur, le point de non-retour est atteint et que rien ne peut désormais empêcher le divorce, la femme est souvent la plus grande perdante dans l'histoire. Car elle perd souvent la garde de ses enfants. Souvent on ne lui laisse que celui ou celle qui ne s'est pas sevré(e). Les cas évoqués par ja-net sont exceptionnels en pays soninké. Là, les coutumes soninkées font entorse au droit musulman, notamment malékite, qui veut que l'éducation des filles soient confiées à leurs mères jusqu'à leur mariage et que le père assure la charge de leur éducation. Or en milieu soninké, si on ne retire pas les enfants à la femme, on l'assiste très rarement dans leur éducation au cas elle aura par miracle leur garde. Tout cela veut dire que la société soninkée a sa propre logique en cas de divorce.