• Portail Soninkara.com
  • Forums Soninkara.com
  • Radio Soninkara.com
  • Centre Multimédia
  • Blogs
  • Galeries
  • Nous Contacter
  • Plan du site
soninkara

Rejoignez nous sur 1400684181 facebook square1400684195 twitter square1400684205 google square1400684219 youtube square color

  • Connexion
Close
Login to Your Account
S'inscrire
  • Accueil
  • Forum
  • Discussions Générales
  • Sujets Divers
  • "Fatous" : la mauvaise réputation

Affichage des résultats 1 à 4 sur 4

Discussion: "Fatous" : la mauvaise réputation

  • LinkBack
    • LinkBack URL LinkBack URL
    • À propos de LinkBacks À propos de LinkBacks
    •  
    • Favoris & Partage
    • Digg ce sujet!
    • Ajouter la discussion vers del.icio.us
    • Signet dans Technorati
    • Tweeter ce sujet
  • Outils de la discussion
    • Afficher une version imprimable
    • Envoyer un lien vers cette page par email…
    • S'abonner à cette discussion…
  • Display
    • Choisir le mode hybride
    • Choisir le mode arborescent
  1. 29/04/2011, 08h07 #1
    makalou
    makalou est déconnecté
    Junior Member Avatar de makalou
    Date d'inscription
    juin 2006
    Localisation
    94
    Messages
    3 844
    Envoyer un message via Skype™ à makalou

    Par défaut "Fatous" : la mauvaise réputation

    Fatous : la mauvaise réputation


    Jeudi 21 avril 2011 | Posté par Silvia Sélima Angenor

    Un parler fort de « mecs », un maquillage criard, des cheveux aux couleurs pétantes : certaines jeunes filles noires, regroupées en « bandes », jouent la provoc. Silvia s’est penchée sur ce phénomène.

    Le racisme, dans ma génération, on n’en parle que très peu. C’est quelque chose qui vient de très loin, qui serait uniquement le fait de certains Blancs. Or, une forme de racisme provient de nous-mêmes. Nous qui sommes tous français ou presque et qui, pourtant, nous décrivons en tant que Noirs, Arabes ou Asiatiques. Nous et nos expressions qui nous stigmatisent. Nous et nos a priori qui nous rabaissent. Nous et nos idées parfois arrêtées, qui nous empêchent de nous considérer en tant qu’égaux.
    Dans le collège où je me trouvais, à Noisy-le-Grand (93), sont apparues deux expressions tout droit venues de la cité du Pavé Neuf : « FDV », « FFF », non pas Fédération des valeurs, ni Fédération française de football mais, respectivement, Fatou Du Village et Fédération Fatous Fâchées. Fatou étant le diminutif du prénom Fatoumata, une variante africanisée du prénom Fatima. Dans mon collège du centre-ville, les filles dites noires étaient rares, hormis les Antillaises, qui étrangement n’étaient pas considérées comme « noires ». Donc peu de filles essuyaient ce genre de réflexions.

    Mais dans le collège du Pavé Neuf, toutes les Franco-Maliennes et Franco-Sénégalaises y passaient. Ces expressions avaient droit à des définitions. « Une Fatou, c’est une meuf qui met des faux cheveux ; quand elle parle, elle aboie. Elle ne sait pas se faire discrète. Elle est tout le temps dans les embrouilles, se tape et se bagarre comme un bonhomme », dixit un « camarade » de classe, fils d’un père ivoirien et d’une mère bretonne et algérienne. Les copains de cet élève s’étaient mis au diapason de ses propos et tous était noirs, et eux-mêmes avaient des sœurs, des cousines et des tantes noires. A cette époque-là, sortait un rap de Kizito, « Ghetto girl », satire des jeunes filles noires, faisant appel à ces dernières pour les mettre en scène dans un clip.

    Ces filles-là qu’on qualifiait de « Fatous flinguées » et qui traînaient à vingt en bande, comme prêtes à taper la première fille qui les dévisagerait, sont aujourd’hui restées les mêmes pour certaines, on les appelle les « niafs », les « niafous » ou les « rahmata », des expressions tout aussi péjoratives que FDV ou FFF. C’est devenu pire en quelque sorte, depuis l’apparition des tissages et perruques, et depuis l’avènement des produits de beauté pour peaux noires et métissés. Le dénigrement est même poussé à son paroxysme lorsque l’utilisation de termes en langues étrangères se généralise dans le discours de tous les jeunes et prend petit à petit une connotation négative, voire raciste.
    Prenons le mot « k’hel », arabe, qui veut dire « noir(e) », « kehla » au féminin. Il semble dit du coin de la bouche avec un mépris si perceptible qu’il en honnit les personnes concernées et les laisse sans réponse. J’illustre : « Putain, les k’hels ils flairent mon frère ! (entendez : ils puent). Quand tu vois les k’hels, les meufs comme les bougs, hein, c’est pas possible, y’en a pas un qui est propre mon gars ! L’autre, là, la Fatou, un jour elle a pas de cheveux mon gars, le lendemain c’est Beyonce. » Ou encore : « Les k’hels ils changent de cheveux toutes les vacances, bah ouais ! Ça met du time à changer toute la couleur, enlever le plastique, etcs ! Ah ouais, après les vacances, c’est la transformation frère ! » Ce qui provoque généralement l’hilarité et même celle des personnes visées, dont le rire forcé cache peut-être la faiblesse de ne pouvoir répliquer.

    Pour être toujours plus coquettes que la voisine, certaines font grand usage de ces artifices et accessoires, étalent leurs atours et sont sans cesse critiquées par les lycéens. Des garçons noirs et arabes les rejettent, usant parfois de termes à caractère raciste. Elles voulaient plaire mais le plus souvent déplaisent, et rares sont celles qui sont épargnées par les quolibets. Résultat : le phénomène « Beyonce Coulibaly » comme le chantait Mokobé est déprécié voire exécré. Bien plus que de simples moqueries, les propos dépréciatifs les concernant mettent au final tous les Noirs, hommes et femmes, dans le même panier. Comme si cette peau renfermait un univers et un mode de vie qu’il est bon de dénoncer. Est pris maintenant celui qui croyait prendre. Les garçons noirs en mal de reconnaissance qui taillaient leurs « sœurs », paient maintenant le poids d’insultes venues d’ailleurs. Mais cela ne les empêchent pas de persévérer : ainsi ce prof noir à l’accent africain légèrement prononcé qui se fait traiter de « Mamadou » dans les intercours par ses élèves noirs du lycée.

    Que disent de tout cela des « non-Fatous » ? Sarah, franco-portugaise de 18 ans (beaucoup de collégiens et lycéens se définissent par leur « nationalité »), habite Corbeil-Essonnes (91) : « Les Fatous peuvent être sympas mais le problème est qu’elles font beaucoup de discrimination anti-blanches, elles restent trop entre elles et devraient s’ouvrir aux autres. C’est vrai qu’on entend beaucoup dire qu’elles se font remarquer sur leur façon de s’habiller et de parler. Mais moi aussi j’ai un style et une manière de rigoler qui peuvent être autant critiqués, pourtant je suis blanche. Chacun a sa personnalité. Mais je pense qu’elles ne se sentent pas à l’aise avec les Blancs. Peut-être ont-elles un complexe d’infériorité mais dans ce cas, à qui la faute ? A tous ceux qui ternissent l’image des gens de couleur en général. Perso, moi je kiffe les Noirs. Toutes les meufs kiffent les Noirs. »
    La remarque de Sarah est révélatrice. Cette jeune fille a comme intériorisé cette vision qui place le Blanc continuellement en faute, suite à son passé colonial. On a d’un côté des jeunes Noires complexées en raison d’une féminité à ce point niée dans le processus de socialisation qu’elle en devient excentrique, et de l’autre un discours pareil à celui de Sarah (« à qui la faute ? ») qui « excuse » des comportements révélateurs d’un malaise.
    Pour Mariame, une Franco-malienne de 16 ans, de Noisy-le-Grand (93), « une fatou c’est une fille qui crie dans les transports en commun, qui s’affiche, qui pue, qui est sale, qui garde son tissage pendant quatre mois, qui fait du boucan toute la journée et quand elle se maquille on dirait qu’elle a mis un masque ! Entre autres, c’est une personne qui fait des trucs « chelous ». Pourtant moi aussi j’ai déjà été traitée de fatou, mais il y a « fatou » et « fatou ». La première c’est la petite moquerie parce que je suis noire, entre nous c’est devenu une habitude dans le langage des gens de généraliser. Et à mon avis, ça c’est à cause du film « Fatou la malienne » (sorti en 2001). Les gens se sont emparés de cette expression et voilà ! Ce qui me dégoute c’est que ce soient des Noirs qui ont commencé, maintenant tout le monde se permet de d’employer cette expression. Tu vas voir un Chinois dans la rue, il est capable de sortir ça, alors qu’à la base il ne se le permettrait pas. Maintenant les Arabes ont repris cette expression aussi. Aujourd’hui, l’image de la fille noire, elle est tuée. Même celles qui sont normales. Parce que t’as les Noires maliennes, sénégalaises, comoriennes, et puis les Noires camerounaises, zaïroises et ivoiriennes. Ce ne sont pas les mêmes ! Et c’est remarquable, ces dernières mettent du tchoko (crème éclaircissante, ndlr) ou encore des mèches rouges, bleus ou jaunes. » Mariame établit ici une différence entre les Noires musulmanes (maliennes, sénégalaises, comoriennes) et les Noires non-musulmanes (camerounaises, zaïroises et ivoiriennes).

    A la question « Est-ce que tu penses que les fatous ont conscience de ce qu’elles représentent ? Et si elles en sont fières ? », Mariame répond : « Oui et non. Quand elles sont en groupe, elles se sentent fortes et normales donc elles en sont fières. Mais quand elles sont seules avec des gens différents d’elles, je pense qu’elles n’assument pas et essuient des remarques qui parfois doivent grave les blesser. »
    Un dédoublement de la personnalité, en somme. Phénomène d’adolescents, peut-être, en recherche d’identité. Peut-être aussi qu’à force d’être montré du doigt, on choisit de se conformer à l’image que les autres attendent qu’on leur offre, au lieu d’être réellement soi-même. Combien de fois n’avons-nous pas été surpris lorsque celles qui tiennent une rhétorique acerbe en public se révèlent toutes douces en privé.

    Silvia Sélima Angenor, Bondyblog
    • Partager
      • Partager ce post sur
      • Digg
      • Del.icio.us
      • Technorati
      • Twitter
    www.bakelinfo.com
    FB : bakelinfo departement de Bakel
    Réponse avec citation Réponse avec citation

  2. 29/04/2011, 10h54 #2
    Mandiaye
    Mandiaye est déconnecté
    Member Avatar de Mandiaye
    Date d'inscription
    février 2011
    Localisation
    val de marne
    Messages
    54

    Par défaut

    Ce qui est le plus triste dans tout ca c'est que c'est entre noirs que l'on se donne ces surnoms humiliant de "Fatou" , "Niafou" ou je ne sais quoi. C'est normal que les autres reprennent ces expressions.
    Ca fait mal au coeur de voir que le prenom de sa mére, de sa soeur ou de sa cousine, à une connotation négative.
    • Partager
      • Partager ce post sur
      • Digg
      • Del.icio.us
      • Technorati
      • Twitter
    S'il n'ya pas de solution...c'est qu'il n'y a pas de probléme.
    Réponse avec citation Réponse avec citation

  3. 29/04/2011, 14h47 #3
    makalou
    makalou est déconnecté
    Junior Member Avatar de makalou
    Date d'inscription
    juin 2006
    Localisation
    94
    Messages
    3 844
    Envoyer un message via Skype™ à makalou

    Par défaut

    Citation Posté par Mandiaye Voir le message
    Ce qui est le plus triste dans tout ca c'est que c'est entre noirs que l'on se donne ces surnoms humiliant de "Fatou" , "Niafou" ou je ne sais quoi. C'est normal que les autres reprennent ces expressions.
    Ca fait mal au coeur de voir que le prenom de sa mére, de sa soeur ou de sa cousine, à une connotation négative.

    Salam

    Tu n'es pas fatou, toi ? lol.... J'ai noté que les blédards sont ceux qui cataloguent le plus les filles Soninkés de Souche de Fatou... Peut-être c'est en réponse à " Blédards ".
    • Partager
      • Partager ce post sur
      • Digg
      • Del.icio.us
      • Technorati
      • Twitter
    www.bakelinfo.com
    FB : bakelinfo departement de Bakel
    Réponse avec citation Réponse avec citation

  4. 29/04/2011, 22h46 #4
    miss ében
    miss ében est déconnecté
    Senior Member Avatar de miss ében
    Date d'inscription
    août 2007
    Localisation
    75009
    Messages
    1 134

    Par défaut

    De toute façon il n'y a que nous pour faire ce genre de chose, cette expression "fatou" est devenue tellement familière, mais j'avoue que lorsque je vois mais soeurs de gare du nord tenir les mur dans des tenues qui dépasse l'entendement, je ne suis pas étonné qu'on ai inventé un terme pour les définir, trop c'est trop way !

    PEACE
    • Partager
      • Partager ce post sur
      • Digg
      • Del.icio.us
      • Technorati
      • Twitter
    Personne ne peut passer une chaîne à la cheville de son compagnon humain sans finir pas se nouer l'autre bout autour du cou.

    Frederick Douglass
    Réponse avec citation Réponse avec citation

« Discussion précédente | Discussion suivante »

Discussions similaires

  1. Quel avenir pour le "Taalibaaxu", "Xaralenmaaxu" dans le monde Soninké ?
    By makalou in forum Religion
    Réponses: 7
    Dernier message: 18/08/2011, 13h11
  2. Pourquoi les jeunes de France mettent-ils le "RA" à la place du "XA" en Soninké
    By Fodyé Cissé in forum Soninkan nxanne
    Réponses: 36
    Dernier message: 08/07/2011, 18h23
  3. Le mariage entre "KOME"et "HORE"
    By tima in forum Espagne
    Réponses: 239
    Dernier message: 15/10/2009, 13h40
  4. "Agathe Cléry" : Elle est blanche, raciste et elle va devenir "noire"
    By Fodyé Cissé in forum Littérature, Cinéma
    Réponses: 20
    Dernier message: 15/12/2008, 14h57
  5. "la nuit rwandaise"- le film "shooting dogs" ce soir 21h sur arte
    By ziina in forum Littérature, Cinéma
    Réponses: 0
    Dernier message: 14/04/2008, 18h19

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas soumettre de nouveaux sujets
  • Vous ne pouvez pas soumettre ded réponses
  • Vous ne pouvez pas soumettre de pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages
  •  
  • BB code is oui
  • Les smileys sont activés : oui
  • La balise [IMG] est activée : oui
  • [VIDEO] le code est oui
  • Le code HTML peut être employé : non
  • Trackbacks are oui
  • Pingbacks are oui
  • Refbacks are oui

Forum Rules

A propos de nous
Soninkara.com est un site qui est fait entièrement par des bénévoles. Nous faisons appel à toutes les bonnes volontés soucieuses de l'interêt de promouvoir la culture Soninké de nous aider à alimenter ce site. Ce site entend constituer, sur Internet, une grande banque de données contenant autant d'informations que possible sur tout ce qui concerne l'histoire, la langue, la société, la culture et les traditions Soninké, et on peut dire qu'il (le site) est sur la bonne voie. Mais, c'est si chacun apporte sa pierre à l'édifice que nous arriverons à cet objectif le plus rapidement possible. Aussi, nous sollicitons toute personne detenant des documents ou images ayant trait à la culture Soninké et desirant les voir publiés sur ce site de nous contacter soit par leformulaire de contact : ou soit directement par email sur webmaster@soninkara.com . Il en va de même pour toute personne pouvant nous orienter vers des gens susceptibles de nous aider à enrichir ce site.
Rejoignez nous
SONINKARA
Déclaration à la CNIL n°: 818358
  • Nous contacter |
  • Soninkara |
  • Archives |
  • Haut de page
Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 16h39.
Soninkara.com © Tous Droits Réservés!


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71