Le philosophe Ganda disait aussi ceci :
«Gajan ga salli muusin gujan kanma kalle ñan da ken dabaari », c’est-à-dire en français : « Quand on voit une souris faire sa prière sur un tapis de prière fait à partir de la peau d’un chat, c’est qu'un tel acte est la conséquence de la mort [du chat]».
Cette belle phrase a la même morale que l’adage populaire suivant : « Quand le chat est absent les souris dansent ». La morale de cette belle phrase soninkée, souvent entonnée par Ganda dans ses multiples cassettes, veut dire que c’est généralement en l’absence des puissants que les faibles se donnent un certain air de liberté. L’on sait très bien que les souris sont toujours les victimes des chats. Mais à l’absence du chat ou à sa mort, les souris se permettent de faire ce qu’elles ne peuvent jamais faire librement quand il était là. Cette morale s’applique aussi à nous les hommes. Très souvent, on a peur de dire ou de faire certaines choses à la présence d’une personne qui nous inspire le respect, la crainte, mais à son absence, on se permet de les faire. On calomnie toujours les puissants, mais on change de discours en face d’eux.
En réalité, Ganda était philosophe et sage ! Paix à son âme.