J'ai grandi dans une cité, je commence par les aspects négatifs:
- L'isolement: j'avais la plupart de mes amis (de primaire, de collège) dans la même cité, on était pas enclin à sortir ailleurs, on restait dans la cité, ou on zonait dans les alentours sans jamais aller bien loin.
Le phénomène d'imitation faisait que les jeunes de la cité adoptaient les mêmes habitudes (façon de parler, de s'habiller, de se comporter, etc). On était un peu dans notre "petit village" avec ses codes et ses manières. Il faut dire que rien ne nous poussait à sortir de la cité car on avait tout à proximité (commerces, écoles, permanences administratives, centre social pour les activités sociaux- culturelles etc..)
- L'absence de modèle de rigueur: les cas de réussite, de mobilité sociale existent dans les cités mais restent exceptionnels.
Les "grands" de ma cité étaient pour la plupart sans emploi après des échecs scolaires répétés. "Quand l'ascenseur social est en panne" peu de gens ont, comme Aziz Senni,le courage de prendre les escaliers et préfèrent se lancer dans la facilité, même si celle-ci glisse parfois sur les pentes de l'illicéité.
Mis à part celà, la cité a beaucoup à offrir sur le plan des relations humaines: les solidarités, l'entraide sont des notions assez fortes. De même que la modestie et le partage. De plus, les petits "caïds" des cités ne sont pas des gens irrécupérables comme les médias veulent bien nous le faire croire, beaucoup s'assagissent une fois qu'ils ont trouvé un emploi.
Les médias ne nous apportent strictement rien à nous montrer des CRS en proie à des jets de pierres ou des voitures brulant sur le bitume, surtout lorsque l'on sait que leur instrumentalisation par le pouvoir politique est assez forte en ces temps d'échéances électorales.