Le verbe est toujours serti dans un franc-parler. Tiken Jah Fakoly, qui retrouve la Côte d'Ivoire détruite par cinq ans de guerre, après cinq ans d'exil, a mis ses pieds dans le régime de Abdoulaye Wade en lui reprochant sa gestion patrimoniale du pouvoir. En vrai «Africain» qu'il est, il ne s'est pas empêché de dire dans cet entretien accordé avant son spectacle de mercredi, ses vérités sur les maux de son pays, l'Afrique.
Tiken cinq ans après votre exil, comment avez-vous trouvé votre pays ? J'ai retrouvé un pays un tout petit peu dégradé. Les routes au Nord et au Sud sont presque inexistantes. Un pays dégradé, c'est normal. Si pendant cinq ans, les gouvernants n'ont fait que financer des armes tant au Nord qu'au Sud, il n'était pas alors question que des projets de développement soient ficelés. Mais, je pense que notre pays peut repartir à zéro parce qu'il est le pays le plus apprécié d'Afrique. La nature lui a donné énormément de ressources. Ces cinq ans de guerre, c'est comme un Cd et on appuie sur le bouton pause pour dire stop à un moment donné. Nous étions donc en pause. Il y a vraiment des choses, qui se sont dégradés mais la Côte d'Ivoire reste debout.

Amadou Bagayogo et son épouse Mariam Doumbia ont présidé le 11 mars 2007 l'ouverture officielle du salon de coiffure « Dimanche à Bamako ». Ce nouveau salon qui emprunte le nom de leur oeuvre « Dimanche à Bamako » se trouve à Daoudabougou face à l'ambassade d'Algérie. Il est une initiative de Sadio Kanté, une journaliste malienne qui pense qu'Amadou et Mariam en chantant « Dimanche à Bamako » font ressortir des aspects sociaux de Bamako le dimanche jusque-là inaperçus.
L'aire d'influence mandingue, qui englobe le Sud de la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Nord de la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, est un fabuleux creuset de musiques. Ce sont incontestablement les plus répandues et les mieux connues des musiques africaines en France. Les peuples de ces régions -- Malinké, Bambara, Soninké, Peuls, Dioulas, etc. -- ont su enrichir, chacun à leur manière, un fond traditionnel musical raffiné, aussi puissamment ancré dans une même culture ancestrale qu'un tronc de baobab dans la terre de la savane. La structure de la société y est sans doute pour beaucoup. Depuis le XIIIème siècle, la caste des griots est attachée à celle des nobles. Conteur, poète et musicien, le griot remplit aussi les fonctions d'historien généalogiste des grandes familles, de chroniqueur de guerre, de conseiller, de diplomate, de gardien des us et coutumes Amadou Hampâté Bâ décrit magistralement ce que représente le griot mandingue au début de ce siècle, et son rôle primordial dans le maintien de traditions qui alimentent encore l'inspiration des musiciens modernes, descendant ou non de familles de griots1.
Ali Farka Touré à l'honneur à Essakane - Au Mali, la saison des festivals démarre aujourd'hui avec le Festival au désert d'Essakane (Tombouctou, du 11 au 13 janvier 2007), Cette année, cette rencontre musicale, artisanale et touristique, sera marquée par une soirée d'hommage à Ali Farka Touré, le monstre sacré du blues, douloureusement arraché à notre affection le 8 mars 2006. La programmation artistique de cet événement culturel et touristique dure trois jours pleins. Les temps forts de la journée mettent en exergue les traditions locales et la programmation sur les grandes scènes