Au Mali, le luth, n'goni est un instrument à trois ou quatre cordes assez répandu. Chez les Peul, il porte trois cordes et est appelé gaaci. Cet instrument, lorsqu'il est utilisé en musique de distraction, de mariage, de tabaski ou de ramadan, peut être accompagné d'autres instruments, de chants et des battements de mains. Il en est de même pour l'instrument monocorde molaaru, utilisé seul ou soutenu lors des représentations publiques par des calebasses, tunbudè, servant de tambour.
Chez les Soninké, où il porte trois ou quatre cordes ayant chacune leur nom propre; il est appelé ganbare. Il est accompagné de deux tambours à aisselles, dunduge, pour jouer la musique sunke,« causerie intime » qui est un genre musical assez représentatif du patrimoine musical soninké et produit à plusieurs occasions : baptême, circoncision, excision, mariage, tabaski, ramadan. L'instrument ganbare est aussi utilisé pour animer les manifestations des griots.
Chez les Tuareg, le luth à trois cordes appelé tehardent,est généralement jouée seule. Il peut être accompagné de calebasses à percussion pour produire le takanba,à l'occasion des baptêmes, des mariages et des réceptions. Utilisé seul en musique instrumentale et quelquefois accompagné d'une voix, c'est l'instrument évocateur par excellence de la guerre et de l'amour, deux thèmes fréquemment développés par les musiciens Tuareg. Les pièces musicales du tehardent les plus connues sont : yali (nom d'un lieu où Peul et Tuareg se sont battus), njeru (dédiée aux Peul nobles vivant en entente avec les Tuareg), mulay, (nom de Chérif), tangaani, (pièce de nostalgie et d'amour où il est dit que « le choeur ne pense qu'à ce qu'il aime »), et jaba (nom d'une île riche en burgu (herbe) que les troupeaux broutent à leur retour de transhumance du haussa).
Source : VirtualMuseum
Instrument fabriqué par Kabiné Sissoko en 1994.