Samedi 6 janvier, vers dix heures trente, dans le somptueux cadre de la salle de cérémonie de la case à Nouakchott, la belle voix de la grande diva Halima Demba, plus que le thermomètre,particulièrement bas ce soir, fait frissonner les centaines de spectateurs présents. Au même moment, un jeune couple, le marié en caftan bleu et la mariée parée d'un étincelant boubou noir (cette couleur, sortie des mains des teinturières mauritaniennes, brille) avancent vers le podium. C'est l'entame de la nuit de la tradition marquant le retour du styliste mauritanien, Moussa Cissé, chez lui, après une dizaine d'années d'absence.
Après les mariés, place au défilé. Les boubous traditionnels portées par Néné Sakho, Oumou Bocoum et les autres, fruit de la dextérité séculaire des teinturières mauritanienne et de la touche du créateur, Moussa Cissé, ont brillé plus que les projecteurs de la case et les flashs des photographes. Gara en Soninké, Goobou en Poular, Sbagha en hassaniya et THioub en Wolof, quel que soit le nom choisi, s'habiller d'un boubou, d'un caftan ou d'un voile, oeuvres des habilleuses de la nation, est la chose la mieux partagée par les mauritaniens. Pendant plus d'une heure, il a été donné au nombreux public de la case de voir le meilleur de l'artisanat mauritanien au cours de cette soirée parrainée par, Dimi Mint Abba, Thiedel M'baye et Halima Demba.