S’il y a quelqu’un qui n’est pas du tout surpris du raz-de-marée obtenu par la coalition Bennoo Siggil Senegaal, c’est le Pr Abdoulaye Bathily. Le leader de la Ligue Démocratique (Ld) qui s’attendait à des résultats nettement plus favorables assimile le Président Abdoulaye Wade à un colosse aux pieds d’argile. A la suite de cela, il a exhorté le ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane Sy, à démissionner après les multiples dysfonctionnements notées lors du scrutin de dimanche passé.
L’As : Les résultats donnent largement victorieuse la coalition Bennoo Siggil Senegaal dans beaucoup de collectivités locales. Quelle est votre lecture ?
Abdoulaye Bathily : Comme première analyse, nous disons que le scrutin de dimanche dernier a été la démonstration du rejet par les populations de la politique désastreuse de Abdoulaye Wade et de ses méthodes de gestion. Il a mis en place un vaste dispositif de fraude en amont et en aval. Ce système de fraude a été exercé le jour du scrutin à travers la désorganisation volontairement mise en œuvre pour empêcher la transparence et la régularité des élections. C’est ainsi qu’il a été noté, sur l’ensemble du territoire national, des retards dans la mise en place du matériel de vote, les votes multiples, le transfert des électeurs, la prolongation du vote jusque tard dans la nuit. Malgré tout cela, l’opposition et les populations fortement déterminées sont parvenues à faire respecter leurs suffrages. Grâce à leur détermination, elles ont réussi à annihiler beaucoup de cas de fraude. Le raz-de-marée de la coalition Bennoo Siggil Senegaal aurait pu être beaucoup plus manifeste n’eût été les manœuvres d’Abdoulaye Wade et de son régime. Cela dit, c’est l’occasion de saluer la maturité du peuple sénégalais qui, sans verser de sang, sans mettre à feu le pays, a su s’opposer à une politique destructrice.

Au moment où le président de la République mauritanienne, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, sillonne une partie du pays afin de convaincre les populations locales à voter pour lui lors de l’élection prochaine à la magistrature suprême, des centaines et de milliers de citoyennes/ citoyens sont comme voués à eux-mêmes à Nouakchott. La vie devient, chaque jour, de plus en plus chère pour les pères et mères de famille dans un contexte mondial de crise économique. Tellement ils sont comme étranglés de partout par la rigueur des conditions de vie. Et nos autorités semblent ne rien voir de la misère quotidienne dont ils souffrent. Pour se rendre compte de la paupérisation de plus en plus inquiétante de ces derniers, il suffit de faire un tour, si rapide soit-il, dans les quartiers périphériques de la capitale, Nouakchott. Dans ces quartiers –ghettos, les habitants manquent de tout. Les droits les plus fondamentaux, les besoins les plus urgents (eau, électricité, hygiène) ne sont jamais suffisamment satisfaits. Les populations, impuissantes et résignées, ne savent plus à quel saint elles doivent se vouer pour se tirer d’affaires.
Le Français d'origine ivoirienne Tidjane Thiam, actuel directeur financier du grand assureur britannique, deviendra en octobre directeur général du groupe qui a vu ses comptes plonger dans le rouge. Les Français auraient-ils le vent en poupe outre-Manche ? Daniel Bernard vient d'être nommé PDG de Kingfisher (qui détient l'enseigne de bricolage Castorama), Xavier Rolet a été choisi pour succéder à Clara Furse au poste de directeur général de la Bourse londonienne (LSE), Michel Combes parti chez Vodafone pour diriger l'Europe... La liste vient tout juste s'allonger ce jeudi avec l'annonce de la nomination de Tidjane Thiam, un Français d'origine ivoirienne.