En conclusion de cet exposé, je voudrais souligner deux choses :

Premièrement, la poignée de mains entre un homme et une femme étrangers l’un à l’autre n’est permise que s’il n’y a pas de désir ni de crainte de séduction. S’il y a lieu de craindre la tentation d’un côté comme de l’autre, si le désir ou quelque plaisir d’ordre sexuel accompagnent l’acte, alors la poignée de mains est sans aucun doute illicite. Plus généralement, si l’une de ces deux conditions, que sont l’absence de désir et l’absence du risque de séduction, venait à manquer entre un homme et une de ses proches parentes définitivement interdites en mariage, comme sa tante maternelle, sa tante paternelle, sa sœur de lait, la fille de son épouse, l’épouse de son père ou la mère de son épouse, alors la poignée de mains devient illicite. Plus généralement encore, si ces deux conditions venaient à manquer entre un homme et un jeune adolescent, alors la poignée de mains devient illicite également. Dans certains milieux et pour certaines personnes, serrer la main à un jeune adolescent est en effet encore plus dangereux que serrer la main à une femme.

Deuxièmement, la poignée de mains doit se limiter au strict nécessaire comme dans la situation décrite dans la question initiale. C’est le cas notamment des proches et des alliés qui sont des gens que l’on fréquente souvent et avec qui on a des liens forts. Il est préférable de ne pas accorder une poignée de main à n’importe qui, par obstruction aux prétextes de la tentation, pour s’écarter de toute situation douteuse, pour emprunter la voie la plus précautionneuse, et pour prendre exemple sur le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dans la mesure où il n’y a aucune preuve explicite stipulant qu’il ait serré la main à une femme étangère. Il est par ailleurs préférable pour le musulman pratiquant et la musulmane pratiquante de ne pas tendre la main en premier. Mais si on lui tend la main, qu’il ou elle la tende alors.

Nous avons émis ce verdict afin que ceux qui en ont besoin en usent sans avoir le sentiment d’avoir trahi leur religion, et sans qu’ils ne fassent l’objet de réprobation de la part de ceux qui les verraient agir ainsi. Car cette question admet l’ijtihâd.

Et Dieu est le plus Savant.