Cette histoire me fait penser à une autre: Il s'agissait d'une petite fille à Gassambery (à seulement 3 kilomètres de Waoundé) qui avait des dons et qui soignait n'importe quelle maladie. On aurait cru que tous les malades du monde entier avait convergé vers ce petit village le transformant en une grande ville.
Je pense qu'on risque de connaitre le même phénomène avec cette autre histoire si les autorités maliennes ne font rien pour recadrer les choses.

La poche de la Falémé est depuis près de trois mois un incroyable site d’attraction avec la subite apparition d’une source d’où jaillit une eau aux qualités curatives certaines. « Tous ceux qui se sont baignés avec se sont retrouvés complètement guéris de leurs maladies qu’ils traînaient depuis des lustres » soutient-on dans la contrée.

Mouling Takhé, comprenez « faites doucement pour vous asseoir » en langue Sarakholé (Soninké), c’est le nom de cette petite bourgade malienne frontalière au département de Bakel et particulièrement à l’arrondissement de Kéniéba, qui demeure sous les projecteurs de l’actualité dans la région de Tambacounda et pratiquement toute la sous région ouest africaine. Il y a de cela près d’un trimestre, une source charriant une eau miraculeuse de par ses vertus curatives y a jailli. Des témoignages recueillis sur place indiquent que des malades qui se sont baignés avec cette eau se sont vus complètement remis de leurs maladies qu’ils ont traînées depuis des lustres. « Mon frère qui a perdu la vue l’a juste retrouvée après s’être lavé avec cette eau » nous a confié, très enthousiaste, un septuagénaire de la contrée. Une dame souffrant depuis fort longtemps de problèmes gastriques aigus signifiera en avoir fini depuis qu’elle a fait usage de l’eau de cette source. Une autre qui exhibait même son garçon d’une douzaine d’années, laissera entendre que celui-ci était malvoyant au point d’abandonner l’école, a lui aussi retrouvé la vue. Suffisant pour expliquer cet incroyable rush des populations venues de tous les horizons, particulièrement de la région malienne de Sikasso, de la république de Guinée, de la Mauritanie, de la Gambie, du Fouta et des autres régions du Sénégal pour acquérir cette eau.

Seulement, raconte-t on sur place, personne ne doit s’aventurer à commercialiser cette eau de source. Tous les jours, des dizaines de véhicules remplis de bidons de 20 litres y font la navette, malgré le caractère très enclavé de cette poche de la Falémé. Trois possibilités s’offrent aux voyageurs pour accéder à Mouling Takhé, passer par la commune malienne de Diboli ou traverser Kidira pour dévorer ensuite quelques 70 à 80 km de pistes parsemées de cratères et enfin, passer par le pont de Sanokholé. Curieusement à Mouling Takhé et au tour de la source, il y fait un froid polaire obligeant les pèlerins à allumer de petits feux dans le village où ils aménagent des espaces pour dormir. Comme dans le cas d’un puits surexploité, il arrive que le débit de l’eau baisse, et en ce moment, des consignes sont données pour laisser un peu la source au repos.

Par Boubacar Dembo TAMBA | SUD QUOTIDIEN