Haaa lala que dire
Et s’ils avaient été musulmans ? A priori l’organisation d’une séance d’examen spéciale pour les grandes écoles à l’intention de candidats juifs très pratiquants est une peccadille. La loi prévoit déjà qu’on puisse adapter les dates d’examen à certaines contraintes des différents cultes. En intervenant, l’Elysée aurait seulement apporté un assouplissement supplémentaire en faveur d’une poignée d’étudiants. Mais imaginons que les bénéficiaires de ce petit passe-droit aient été, non des fondamentalistes juifs, mais des fondamentalistes musulmans.
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On entend d’ici le concert… Quoi ! L’Etat cède devant l’Islam, la République recule devant l’intégrisme, l’Elysée se fait complice du communautarisme, vade retro, mahometas ! Avec Marine Le Pen au créneau, ligues laïques en bataille, Guéant au parapet d’une laïcité intransigeante, Copé avec son débat en bandoulière, Zemmour déchaîné, Ménard éructant, bref tout le toutim des grandes orgues anti-musulmanes sonnant à plein jeu. Ainsi ces examens nocturnes apparaissent pour ce qu’ils sont : une boulette supplémentaire qui laisse à penser qu’il y a deux poids deux mesures dans la République, que les juifs sont favorisés, que la laïcité est à géométrie variable, que l’Elysée hiérarchise les religions. On voudrait embarrasser la communauté juive et favoriser en même temps, à force de désignation publique depuis un an, un communautarisme musulman qui n’existe pas encore, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Laurent Joffrin
(le jeudi 14 avril 2011)
Tchooo