Il est clair que leur savoir-faire et toutes leurs techniques ancestrales sont en voie de disparition.

Dans la société Soninké, le savoir des métiers artisanaux se transmettait de père en fils et souvent, ce sont certaines familles qui en sont les seules détentrices. Le forgeron enseignait à toute sa descendance le métier de forgeron, le coordonnier faisait pareil. Mais, nous sommes aujourd'hui dans une forme de grande mutation qui vient bouleverser les règles établies dans la société Soninké. On peut voir donc certaines familles, forgerons depuis des siècles, ne compter plus qu'une seule personne excerçant le métier, tous les fils ayant émigré ou faisant d'autres métiers.

Que voulez-vous, eux aussi, ont le droit de s'adapter au monde, trouver d'autres stratégies pour essayer de subvenir aux besoins de leurs familles.

Que faire pour que ces métiers ne disparaîssent pas ?
D'abord, je ne crois pas que les Soninké sont les seuls confrontés à ce problème. Quand on regarde souvent le JT de 13H00 de TF1, on voit souvent des reportages sur des métiers en voies de disparition dans le fin fond de la France. Que le monde change, c'est tout à fait normal, et c'est une évidence, mais, les hommes doivent trouver des stratégies pour que leur patrimoine culturel ne disparaisse pas totalement avec toutes les mutations que connaît le monde.

Moi, je pense que les Soninké, ou les états dont ils dépendent doivent mettre en place une structure censée veiller sur le patrimoine culturel comme ces ONG qui s'occupent des espèces en voies de disparition. Cette structure peut, par exemple, essayer de financer des écoles qui apprennent ces métiers artisanaux et les font pérenniser. Ainsi, même en 2050, celui qui veut, peut aller apprendre à faire des tonge ou des fanti dans telle ou telle école au Haïré ou dans le Djafunu.

Quand je disais plus haut ceci : "Que voulez-vous, eux aussi, ont le droit de s'adapter au monde, trouver d'autres stratégies pour essayer de subvenir aux besoins de leurs familles.", je pensais justement à une personne (Aly Kanté, décédée dans un accident de voiture sur l'axe Dakar -> Waoundé, que la terre lui soit légère). Cette personne était un grand forgeron reconnue sur toute la région de Waoundé. il avait pu trouver un moyen d'adapter son savoir-faire ancestral aux réalités de ce monde. En effet, il avait une cantine dans le village artisanal de Soumbédioune (Dakar) où il vendait aux touristes ses oeuvres.