Bonsoir !

S’il est vrai, comme l’a dit Yakharé Tana, que les techniques traditionnelles des forgerons, tagu, ont encore des beaux jours devant elles, malgré le changement de contexte, il n’en reste pas moins que d’autres sont presque vouées à l’abandon. Je pense par exemple au tissage, mirinde. Cette activité est en perte de vitesse totale. Nombreux sont les jeunes de notre génération qui ne connaissent même pas les noms des différentes étapes à suivre pour faire un pagne.
Pour avoir dans l'ancien temps un pagne flambant neuf (Goro ňirame), il fallait que la femme, avant de remettre son produit au tisserand, miraana, passe par les étapes suivantes:

Gurusinde : Il fallait que le coton brut soit égrené, qui signifie l’enlèvement des grains dans le coton
Yesande : le cardage qui signifie le peignage des fibres textiles avant la filature
Urunde : c’est la phase de la transformation des fibres en fils
Gesunde : c’est la phase ultime du travail féminin qui consiste à préparer la disposition des fils pour faciliter la tâche au tisserand et aussi les évaluer.

Croyez-moi, et pour apporter de l’eau au moulin de notre frère Abdoul Gandéga, ces techniques sont presque tombées en désuétude. Vous allez me dire que c’est avec l’évolution de la technologie. Cette idée ne me convaincra pas, car dans ces cas pourquoi les gens continuent toujours à manger du pain traditionnel en France, alors que des fours électriques sont là. On ne doit pas tout abandonner. La personnalité d’un peuple dépendra jusqu’à la fin des temps de ses pratiques, de ses coutumes, de ses us etc. Allons donc à la rescousse de ce qui peut encore être sauvé. Bonne soirée.