Je pense que ces filles-là voient plus de mariages dans les films à la télé que de K7 de mariages de filles Soninké de France. Et puis, ce n'est pas un phénomène qui existe seulement chez les Soninké. Mais, ce qui me frappe, c'est la propagation de ce phénomène surtout dans les villages les plus réculés.

Il y a encore 10 ans, à Waoundé, moi, je ne voyais pas de filles célébrer leur mariage avec à la clef une cérémonie à la "Toubab" le jour même de leur "leguindi koota". D'habitude, elles se cachaient pour ne pas que le fiancé la voit à cause du "Yaagu" qui peut être aussi une vertu. Mais, maintenant, à force de vouloir faire comme les "Toubab", tous ces tabous ont sauté en éclat. C'est la future mariée, bras-dessus / bras-dessous avec son fiancé qui sont assis côte à côte dans la cérémonie en attendant les cadeaux des ami(e)s et cela, le jour même où la fiancée doit rejoindre son futur mari.

Il est évident que toutes ces moeurs d'acculturation commencent toujours dans les capitales avant de s'exporter dans les villages.

Maintenant la nouvelle tradition, c'est de mettre la mariée dans une voiture pour l'accompagner au domicile de son mari, même si ce domicile est en face, à 2 pas seulement. J'ai vu des gens louer des "calandos" (appelation de voitures dégringollantes qui ne risquent pas d'avoir leur contrôle technique en France ) pour transporter la mariée juste 2 à 3 minutes, le temps de sortir d'une maison pour entrer dans la maison voisine.

Il y a beaucoup de détails qui frisent le ridicule dans la célébration du mariage et quand on vérifie bien, ce sont des traditions empruntées que les gens appliquent mal.