Epris d'amour pour sa jeune voisine, les visites chez sa tante Khady deviennent prétextes pour se rapprocher de sa dulcinée. Tackoden trouvait ce blédard gentil, sérieux et mignon. Alors elle se dit pourquoi pas ? » A une condition, Tackoden veut du temps. « Pour apprendre à le connaître, être sûr de ses intentions. Un an après les deux jeunes gens se marient.

Depuis, cinq années ont passé. Elle est agent d'accueil en milieu hospitalier, lui menuisier. Le jeune couple habite un confortable studio dans le XIe arrondissement de Paris où ils élèvent leurs deux enfants. Un style de vie que le blédard n'aurait pas imaginer vivre.

Tackoden dit « Je ne pensais pas me marier un jour avec un blédard. Comme toutes les filles, je me disais que s'ils s'intéressent à nous c'est parce qu'ils veulent les papiers. Après avoir obtenu leurs papiers, ils divorcent et vous jettent. C'est ce qui est arrivé à ma cousine. »
Autre obstacle à ce type d'union : la différence des mentalités. Les hommes du bled sont réputés plus strict. Tu ne sors pas, tu ne t'habilles pas comme ça, pourquoi est-ce que ce collègue t'appelle... Il y en a, c'est vrai, qui sont comme cela. Mais pas plus que des jeunes nés ici. Cela dépend des individus et des personnalités. »

En attendant, elle ne regrette pas son choix, pas plus que son époux. Leur ménage connaît les joies et les soucis communs à tous les couples, ni plus ni moins. « Les hommes ont tous les mêmes défauts, qu'ils soient noirs, blédards ou autres ! ».