C'est vrai Fodyé, dans l'ancien temps, sous l'arbre à palabres, les vieillards s'entouraient des enfants pour leur transmettre toutes les strates du passé à travers les contes, les paroles sages, etc.
Il est bien dommage que la colonisation ait mis fin à cette école. On peut remarquer que les anciens à travers cette formation sont plus enclins à l'exercice de la mémoire. Ils retiennent mieux que la génération de nos jours qui a recours à l'agenda pour se souvenir de tout.
C'est dire combien nos traditions locales transmises de bouche à oreille sont formatrices. C'est en ce sens qu'en 1962, devant le siège des Nations Unies, Amadou Hampâté Bâ, tira la sonnette d'alarme, en disant : "En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle". Effectivement, beaucoup de bibliothèques se sont brulées, au grand dam de la culture africaine. C'est vraiment dommage.
C'est pourquoi, il urge d'aller rapidement, et trés rapidement, à la collecte des traditions pendant qu'il est encore temps. Les personnes âgées détentrices de tels savoirs oraux ne sont aujourd'hui qu'une mince poignée. Je vous invite à lire ces phrases de feu Ousmane Moussa Diagana : " D'où urgence de happer les dernières grues couronnées, d'écoper les dernières gouttes d'eau necessaires à leur survie. Car que deviendrait un peuple s'il venait à ne plus savoir chanter? Où à ne plus pouvoir chanter? L'enjeu est aujourd'hui de taille. La littérature orale soninké se trouve prise dans un réseau de facteurs qui expliquent sa régression et son marasme"