Les enfants d’immigrés, quelles relations entretiennent-ils avec leurs racines

[Hadiya WAGUE]

En ce qui me concerne je le vois sous deux angles.

Socio-économique :

Concernant ce point je (en tant immigré dont les parents sont au pays) pense qu'en tant que enfants on a tendance à se focaliser uniquement à ses propres parents raison pour la quelle nous acceptons le sacrifice de les soutenir financièrement et puis nous avons été éduque aussi dans ce sens. Et le plus souvent on envoie l'argent là où vivent les parents même si aujourd'hui si on me le demandait je pouvais rester solidaire avec la famille resté au village même si mes parents n'y sont plus car pour moi, sans regarder les multiples dérives que cela prends aujourd'hui, cela correspond à un modèle social comme celui qui se propose à vous ici en France mais à échelle plus petite c'est à dire familiale. C'est le modèle de la solidarité ! Avant dans une même famille certes il y avait des riches et des pauvres mais il était très difficile de reconnaître les uns des autres ou savoir si tel pere de famille donne plus d'argent que l'autre. Toute la famille mangeait la même chose. Du moins étant petit je ne le constatais pas. Ceux qui travaillent donnent par rapport à ceux n'en ont pas et ainsi tout le monde peux manger. Ce n'est pas de l'assistanat pour moi. Prenons l'exemple d'ici vous comprendrait que le système se base sur cela ceux qui travaillent payent les impôts et soutiennent en quelque sorte certaines dépenses de la sécurité sociale (en 2008 je lisais 55 Milliards d'impôts sur revenu = 57 milliards de dépenses sociales et quand je dis dépenses sociale tout est dedans RMI, Alloc etc...) donc si les travailleurs ne payent pas d'impôts imaginez ce que serait la France ! C'est ce modèle social que nous avons aussi. Les enfants financent les familles une fois les parents âgés. Ce qui correspond au système de retraite d'ici les jeunes travaillent pour financer le système de retraite. La aussi vous voyez que les modèles se rapprochent. Maintenant on ne peut ne pas être dans un modèle. En tout cas perdre le modèle c'est perdre le fondement de la solidarité soninké. Même si je reconnais qu'on est loin de cette compréhension des choses de nos jours ==> je trouve cela dommage est ce à causes des multiples dérives lié aux matérialismes entre autres ? maintenant on ne peut faire que si on se sent vraiment dans la famille et qu'on connaissent l'étendu et la dimension de sa famille;

Ce rapport sera forcément différent avec mes enfants nés ici (je veux dire surtout enfants des capitales et villes européennes) car il leur sera très difficile d'avoir cette dimension familiale et accepter cette solidarité. Depuis des années nous ne mesurons pas les mutations qui nous guettent ==> nous tendons vers l'individualisme pur et dur à l'occidental. un seul facteur peut permettre à certains enfants de revenir aux fondamentaux c'est l'attachement à sa famille même si on vit ailleurs et dans ce cas je ne pense pas que cela puisse dépasser 10%.


Lien de parenté et culturel :

Les liens de parenté en pâtissent forcément car étant éloigné de la famille large il sera difficile de bien la concevoir tant que celui qui fait le lien est toujours vivant le lien peut se maintenir mais le jour où ce lien n'est plus si les enfants n'ont pas compris le cordon ombilical qui leur lie aux autres je suis persuadé qu'ils couperont le lien.

Quand à la culture je ne m'inquiètes pas tant qu'il y aura sa promotion, des livres et autres certains s'intéresseront et d'autres non cela dépendra des enfants et de leur attachement à la culture. Une choses est sur la sauvegarde de la culture soninké de fait mieux à l'etranger qu'au niveau local !

[Malièna]

Pour ma part issue de la 3ème génération je suis née en France et il est vrai que je n'envois de l'argent qu'à mes parents et à 3 de mes oncles quand ils sont ds le besoin. Mes cousines reçoivent des cadeaux quand je vais au Mali ou que mes parents ont faits un aller-retour.

Mon mari né au Mali issu de la 2 ème génération envoie plus régulièrement à toute sa famille, appel... soit un tiers de ses revenus.
Quand nous avons abordé le sujet, je lui ai dit que c'était normal et que même si c'étais un tiers de son salaire nous travaillons tous les deux dc cela ne pose pas de problème. Sachant que s'il arrête de le faire c la catastrophe pour la famille.

Mon père issu de la 1ère génération s'occupe toujours de la famille là-bas même en retraite. Le problème est bien en effet qu'une fois qu'il ne sera plus là ...
La question va donc se poser et je sais pas si c'est égoiste mais je me vois pas m'occuper régulièrement d'eux comme il l'a fait...