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À propos du rôle social des tontines, l’économiste Seydi Ababakar Dieng note que :
« Pour beaucoup, une motivation essentielle des réunions « tontinières » est de lutter contre la solitude, de « se retrouver en famille ». Ceci est surtout vrai pour les femmes : certaines arrivent sans même connaitre le français ; elles avaient l’habitude d’une grande indépendance au pays (la plupart des femmes font du petit commerce et se déplacent librement). Or l’installation en France modifie complètement leur mode de vie à travers l’isolement et la dépendance vis-à-vis du mari puisqu’elles n’ont aucune source de revenus. La tontine apparait comme un des seuls lieux d’intégration possibles. Elle n’est qu’un prétexte pour se rencontrer, échanger des expériences, passer un moment convivial, ou encore prier ensemble. L’épargne est ici un moyen de maintenir les solidarités sociales ; la motivation financière ou économique existe mais elle n’est que secondaire ».
Source : S.-A. DIENG, « Le comportement financier des migrants maliens et sénégalais de France », Revue d’économie financière, n°49, 1998, p.114.