La mort est l'occasion pour le clan affecté de compter ses amis, ses alliés et aussi ses adversaires. Elle est, par les lamentations des pleureuses, l'occasion de magnifier la vie du défunt. En pays soninké, on ne meurt pas anonymement.
À l'agonie, le mourant est couché sur son côté droit, la tête tournée vers le sud et le visage vers l'Est. Une fois qu'il a rendu l’âme, les femmes de la concession commencent des lamentations suffisamment fort pour se faire entendre. En des temps où la valeur guerrière était une référence sociale, plusieurs coups de fusil étaient tirés.

Quand les identités sociales s’affrontent, la coexistence devient difficile au Fouta Toro. Les Soninkés face aux mutations contemporaines du XXe siècle.
L'organisation sociale et politique des Soninké repose essentiellement sur la hiérarchie. Chez les Soninké, chaque personne occupe dans l'organisation de la structure sociale une place qui est fonction de l'ordre qu'il occupe dans l'échelle de la hiérarchie sociale. On ne devient pas chef du village, roi, chef des guerriers ou artisan par simple mérite, encore moins par choix individuel. Mieux, on ne peut même pas être pressenti par les autres pour une fonction dont on n'a pas à la naissance la présomption d'attributs.