
Dans notre pays, le mariage est soumis à l’accomplissement intégral de certains rituels. Le point final du processus est le "Kounkoli", le rituel de la dernière toilette sacrée de la nouvelle mariée. Cette conclusion est incontournable pour valider l'union du couple aux yeux de la communauté. Cette pratique fait partie des rituels de la préparation de la jeune fille à la vie conjugale.
Beaucoup de femmes s'y soumettent aujourd'hui sans en connaître la signification profonde. Tout mariage même célébré au plan civil et religieux, est considéré comme nul si la calebasse d'eau purificatrice n'a pas été versée sur la tête de la mariée. Le "Kounkoli" est la clé de la vie conjugale.
Cette cérémonie solennelle est organisée en fin de soirée dans la concession paternelle de la fiancée au milieu de toute sa parenté féminine. Ce jour restera à jamais ancré dans le souvenir collectif et dans l'esprit des mariés. C'est un jour de gloire. La jeune fille dont la tête et les deux pieds sont lavés rituellement au cours du "Kounkoli" rejoint le cercle des femmes, le club des épouses, le rêve d'une vie.
Le Mali est un pays multi-ethnique. Toutes ces ethnies suivent, plus ou moins, la même procédure en ce qui concerne les étapes consacrées pour sceller un mariage à Bamako. Lorsqu'un jeune homme décide de prendre femme, ses parents envoient le griot ou le démarcheur de sa famille auprès du père de celle dont il convoite la main. L'auguste émissaire accomplit sa mission en apportant un présent symbolique de 10 colas accompagnées d'un billet de 500 Fcfa ou de 1000 Fcfa. La réponse positive ou non est transmise quelques jours plus tard à la famille du jeune prétendant. Si elle est affirmative, le présent est accepté, dans le cas contraire, le griot le restituera.
En cas d'accord, le nouveau fiancé fera apporter, le plus tôt possible à son futur beau-père, 3 lots de 10 colas et une somme de 1 500 Fcfa. À partir de cet instant, les choses sont prises en main par la mère de la fiancée. En accord avec ses sœurs et belles-sœurs, elle fixera le montant de la dot. Elle varie entre 50 000 et 200 000 Fcfa selon les familles. Les parents du futur marié, en l'occurrence ses frères, apporteront un panier de colas et la somme arrêtée. Il faut souligner cependant qu'au sein de certaines familles, surtout lorsque le mariage se fait entre cousins et cousines, la dot n'est pas exigée. Elle est symbolique.
Entre-temps, la future belle-mère aura désigné la "mère protocolaire de la mariée". Cette mission de superviser toutes les étapes traditionnelles de la future union est dévolue à une sœur ou une cousine de la mère génitrice. Elle s'occupera de toute l'organisation du mariage. Le panier de colas et l'argent seront distribués dans toutes les familles alliées à raison de 5 à 12 colas et de 100 à 1000 Fcfa selon le degré de parenté et d'amitié. Cette distribution officialise les fiançailles. Souvent, la date du mariage est fixée au moment de ces retrouvailles de toute la lignée familiale de la jeune fille.
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Chez les Soninké, on n'épouse pas forcément la femme qu'on aime mais celle qu'on doit épouser. Celle-ci appartient nécessairement au même rang social même. Si pour des raisons de jonnu notamment on peut appartenir à une même classe sans être pour autant autorisé à se marier. Quand un jeune homme a l'intention d'épouser une fille, il s'en ouvre d'abord à son père et à sa mère. Généralement les parents vont consulter le marabout afin de savoir si le projet est de bon ou de mauvais augure. Il peut ordonner des sacrifices à faire pour obtenir la faveur de Dieu ou des esprits. C'est une fois passé ce cap strictement familial et souvent confidentiel que la demande en mariage est présentée à la famille de la fille.