Le kallaaxu (le fait d'être beau-parent) et ses enjeux en milieu soninké!

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Bonjour!

Comme cela fait un bon moment que nous n'avons pas mis un sujet socioculturel soninké, je me permets de mettre un qui m'intéresse et qui a trait aux relations exceptionnelles entre beaux-parents et beaux-fils.

En milieu soninké, les relations entre beaux-parents et beaux-fils (ou belles-filles) sont empreintes de pudeur, de timidité, d'évitement, de respect sourcilleux, de retenue qui frisent parfois l'effacement des uns pour les autres. En milieu soninké traditionnel, il était par exemple inadmissible qu'un le beau-parent mange avec une belle-fille ou un beau-fils dans une même assiette. Il était aussi inadmissible qu'un beau-parent en visite chez ses beaux-fils dorme sous le même toit qu'eux. Une seconde solution était toujours cherchée. J'avoue que de telles considérations, même si elles ont perdu de leur rigueur sociale d'antan et continuent toujours d'exister, peuvent être problématiques pour des gens exceptionnellement pudiques. Qu'en pensez-vous? Bien à tout le monde.

[makalou]

Bonjour!

Comme cela fait un bon moment que nous n'avons pas mis un sujet socioculturel soninké, je me permets de vous mettre un qui m'intéresse et qui a trait aux relations exceptionnelles entre beaux-parents et beaux-fils.

En milieu soninké, les relations entre beaux-parents et beaux-fils (ou belles-filles) sont empreintes de pudeur, de timidité, d'évitement, de respect sourcilleux, de retenue qui frisent parfois des uns pour les autres. En milieu soninké traditionnel, il était par exemple inadmissible que beau-parent mange avec sa belle-fille ou son beau-fils dans une même assiette. Il était aussi inadmissible qu'un beau-parent en visite chez ses beaux-parents dorment sous le même toit qu'eux. Une seconde solution était toujours cherchée. J'avoue que de telles considérations, même si elles ont perdu de leur rigueur sociale d'antan, continuent toujours d'exister, peuvent être problématiques pour des gens exceptionnellement pudiques. Qu'en pensez-vous? Bien à tout le monde.

Salam
Eh Mr Wagué ... C'est un sujet d'actualité même. Tu le sais, je sais, et quelqu'un qui se reconnaitra le sait.
Comme tu l'as si bien remarqué , la timidité, la honte envahissent dés qu'on croise, rend visite ou parle avec ses beaux parents.
Autrefois, je rigolais quant je voyais les gens baisser la tete et muets devant leur belle famille. Mais aujourd'hui j'ai enfin compris cette relation. Personnellement, j'avais la forme quant je suis parti rendre visite à ma belle famille. Sur la route de leur ville, j'étais trop bavard. A chaque question j'avais la réponse.
Une fois la porte de leur maison franchie, un froid polaire m'envellopa. J'avais perdu ma langue, pourtant je connaissais les jeunes gens de cette maison. J'arrivais pas à fixer les gens. En repondant aux salutations, on m'attendait à peine. Je me comprenais pas moi même. Les premières heures furent fatidiques. Franchement c'était trop honteux. Ils m'ont bien accueillis mais moi je ne pensais qu'à rentrer chez moi car j'avais perdu ma langue, mes mains, mes pieds. c'était drole, pourtant cette belle famille est ma famille même si je ne les ai jamais rencontrés auparavant.
Un de mes amis serait rentré dans cette maison ce jour là me reconnaitrait pas tellement j'étais mou.
J'avais soif mais l'eau n'eut aucun effet sur ma soif. J'avais faim mais mon ventre était plein.
Pour clore , la honte est le sentiment le plus envahisseur dans ces moments là.
C'est un test d'examen à passer et il faut impéravtivement le reussir.

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Salam
Eh Mr Wagué ... C'est un sujet d'actualité même. Tu le sais, je sais, et quelqu'un qui se reconnaitra le sait.
Comme tu l'as si bien remarqué , la timidité, la honte envahissent dés qu'on croise, rend visite ou parle avec ses beaux parents.
Autrefois, je rigolais quant je voyais les gens baisser la tete et muets devant leur belle famille. Mais aujourd'hui j'ai enfin compris cette relation. Personnellement, j'avais la forme quant je suis parti rendre visite à ma belle famille. Sur la route de leur ville, j'étais trop bavard. A chaque question j'avais la réponse.
Une fois la porte de leur maison franchie, un froid polaire m'envellopa. J'avais perdu ma langue, pourtant je connaissais les jeunes gens de cette maison. J'arrivais pas à fixer les gens. En repondant aux salutations, on m'attendait à peine. Je me comprenais pas moi même. Les premières heures furent fatidiques. Franchement c'était trop honteux. Ils m'ont bien accueillis mais moi je ne pensais qu'à rentrer chez moi car j'avais perdu ma langue, mes mains, mes pieds. c'était drole, pourtant cette belle famille est ma famille même si je ne les ai jamais rencontrés auparavant.
Un de mes amis serait rentré dans cette maison ce jour là me reconnaitrait pas tellement j'étais mou.
J'avais soif mais l'eau n'eut aucun effet sur ma soif. J'avais faim mais mon ventre était plein.
Pour clore , la honte est le sentiment le plus envahisseur dans ces moments là.
C'est un test d'examen à passer et il faut impéravtivement le reussir.

Quel joli témoignage mon gars. L'essentiel, tu as réussi ton test probatoire et ils t'ont accordé la main de leur fille. Mais j'avoue que ce test est chaud dé, mon frère. Parfois, ce sont mêmes les beaux-parents qui patinent, qui perdent le nord quand ils sont en face de leurs beaux-fils ou belles filles, au point de prendre des vessies pour des lanternes. C'est en ce sens que le sociologue Ousmane Wagué disait que "Le fait d'être beau-parent est synonyme de mort" en milieu soninké: "kallu ni kalle". Effectivement, on est comme un mort vivant à cet instant. Je comprends que tu sois devenu mort-vivant en Normandie, sous la pluie certainement en plus, ce qui n'arrange pas les choses. Je connais bien le coin mon frère.

[Marigatta WAGUE]

Makallou wollahi c'est un sujet d'actualité dé. Moi, je ne peux pas encore répondre comme j'ai pas de beaux-parents. La balle est dans le camp de débutants. " qui se sent morveux se mouche". Les anciens allez-y partagez vos expériences.

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Makallou wollahi c'est un sujet d'actualité dé. Moi, je ne peux pas encore répondre comme j'ai pas de beaux-parents. La balle est dans le camp de débutants. " qui se sent morveux se mouche". Les anciens allez-y partagez vos expériences.

Makallou, il t'attaque dé.

[makalou]

Quel joli témoignage mon gars. L'essentiel, tu as réussi ton test probatoire et ils t'ont accordé la main de leur fille. Mais j'avoue que ce test est chaud dé, mon frère. Parfois, ce sont mêmes les beaux-parents qui patinent, qui perdent le nord quand ils sont en face de leurs beaux-fils ou belles filles, au point de prendre des vessies pour des lanternes. C'est en ce sens que le sociologue Ousmane Wagué disait que "Le fait d'être beau-parent est synonyme de mort" en milieu soninké: "kallu ni kalle". Effectivement, on est comme un mort vivant à cet instant. Je comprends que tu sois devenu mort-vivant en Normandie, sous la pluie certainement en plus, ce qui n'arrange pas les choses. Je connais bien le coin mon frère.

Wagué ... en tout cas je ne dis pas le contraire. Tu es la physiquement mais dans ta tête tu es ailleurs.
Je peux attester que les beaux parents aussi ressentent un peu de honte. En effet, ils sont obligés de te faire parler afin de rompre la timidité et te mettre à l'aise. Je me rappelle qu' à chaque fois que je levais la tête, je croisai un regard volé. On peut dire que c'est la phase d'accolement dans le processus conduisant à la à la diapédèse ( cours de biologie ).
Chacun veut laisser une bonne impression, en essayant d'être poli et respectueux, de surcroît poli tout en voulant se connaitre profondement. Les beaux parents regardent tous tes gestes.

Un conseil: Si jamais , vous n'avez pas trouvé l'un 2 et qu'elle rentre par la suite dans le salon pour vous saluer, il faut tout faire pour vous lever et tendre la main en premier, ne vous laisser pas envahir par la honte au point de ne pouvoir bouger. C'est une bonne manière de se vendre. Ils apprecient et te colleront l'etiquette d'enfant poli.
Tib's Cam's j'espère tu as noté ce passage .

Cheikhna : Walaye tu as raison. Il pleuvait... Cette fraicheur , accompagné de la honte m'a rendu inerte . En tout cas ,j'ai eu mention très bien parce que j'ai eu les echos de cette rencontre autour de moi. Modestie mis a part, il parait j'ai tout tué... C'est normal suis pas Hayranké.

[makalou]

Makallou, il t'attaque dé.

salam

Non , les cousins ça attacki pas dé ça dit la wérité.
Mais vu qu' à Kaédi les gens sont trop courtois, en plus Les Wagué, Tandia, Marega, Koita sont les liens de parenté etroits en général ça ne sera pas trop glacial. Tu trouveras toujours un cousin ou cousine dans cette maison qui te taquinera et te mettra à l'aise.
Il faut foncer dé... il y a d'autres solution.
C'est l'homme qui a peur sinon y a rien comme dit Youssou N'dour.

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

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Cheikhna : Walaye tu as raison. Il pleuvait... Cette fraicheur , accompagné de la honte m'a rendu inerte . En tout cas ,j'ai eu mention très bien parce que j'ai eu les echos de cette rencontre autour de moi. Modestie mis a part, il parait j'ai tout tué... C'est normal suis pas Hayranké.

Makallou, fais gaffe, tu ne sais pas si tes beaux-parents te lisent dé. Il ne faut pas qu'ils disent tiens lui-là, il ne nous avait pas montré sa vraie face . Tant que tu n'as pas ta femme avec toi, ta mention trés bien n'est pas enore acquise totalement dé . Donc doucement.

[makalou]

Makallou, fais gaffe, tu ne sais pas si tes beaux-parents te lisent dé. Il ne faut pas qu'ils disent tiens lui-là, il ne nous avait pas montré sa vraie face . Tant que tu n'as pas ta femme avec toi, ta mention trés bien n'est pas enore acquise totalement dé . Donc doucement.

Certes mais voila quoi... ça n'enlève pas la mention.
je sais jouer le jeu

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

salam

Non , les cousins ça attacki pas dé ça dit la wérité.
Mais vu qu' à Kaédi les gens sont trop courtois, en plus Les Wagué, Tandia, Marega, Koita sont les liens de parenté etroits en général ça ne sera pas trop glacial. Tu trouveras toujours un cousin ou cousine dans cette maison qui te taquinera et te mettra à l'aise.
Il faut foncer dé... il y a d'autres solution.
C'est l'homme qui a peur sinon y a rien comme dit Youssou N'dour.

C'est plus fou à Kaédi. Car tout le monde est parent et habite un seul quartier. Et vu que tout le monde est parent, si tu te maries avec une fille d'une famille, tu deviens kallu à tout le monde. Du coup, si tu es quelqu'un de pudique comme moi, soit tu restes enfermé chez toi, soit tu plie bagage pour respirer un peu.
Mais comme tu le dis, c'est l'homme qui a peur, sinon ya foye. Il faut avancer, mais c'est chaud quand même.