Salam wa aleykoum
je suis d'accord avec Roumbalove, pour soutenir une personne dans l'épreuve il faut la connaitre. il faut connaitre ses raisons d'être dépressif et sa philosophie, ses croyances, etc.
et puis il y a plusieurs façons d'écouter sans juger. ce n'est pas toujours aider quelqu'un que l'écouter car ça peut faire du bien de se confier à un ami mais si c'est seulement pour pleurer sur son sort sans prendre des mesures, sans passer à l'action, au contraire, la personne ira encore moins bien. au début, elle se sent soulagée mais au contraire elle ne fait que s'engluer dans un état d'esprit dépressif et en plus ce genre d'humeur est contagieux à la longue.
c'est différent de se confier, se lamenter ou se plaindre...
c'est une écoute active et constructive qui est vraiment utile. et même si on aime beaucoup la personne et qu'on voudrait l'aider il faut savoir si on est la bonne personne, celle qu'il faut et celle dont notre ami a besoin... mais le moteur c'est que ça doit être constructif, et éviter de laisser notre ami se complaire dans son malheur.
et puis l'écoute active c'est aussi de bien observer ton ami et le voir évoluer et lui parler en fonction de son état d'esprit au moment précis où tu lui parles. car d'un jour à l'autre les personnes dépressives peuvent beaucoup changer. donc c'est délicat. et puis être à l'écoute c'est aussi faire abstraction de ce qu'on ressentirait et ce qu'on ferait à sa place parce que Dieu donne a chaque personne exactement ce qu'il est capable de supporter. ce qui est rien pour l'un, c'est énorme pour l'autre et inversement. donc, si c'est vraiment super dur pour notre ami, ça ne sert à rien de vouloir trop diminuer les problèmes. c'est un élan naturel, qui part d'une bonne intention mais en réalité, souvent, la personne se sentira incomprise.
souvent les gens ont besoin de se sentir reconnus dans leur malheur. (je ne sais pas pourquoi). et diminuer les problèmes, au lieu de les soulager, ça leur donne l'envie d'en rajouter une couche pour se sentir reconnus et compris.
c'est plus "sage" de ne pas diminuer ou relativiser, c'est-à-dire ne pas "mesurer" quoi que ce soit. si la personne a mal, l'accepter sans le commenter... comme ça, la personne passe plus vite à l'étape suivante.
c'est surtout une écoute active et constructive. si notre ami a mal, alors il a mal. c'est pas en lui disant que c'est pas grave qu'il aura moins mal. en général, ce dont les gens ont besoin c'est de savoir qu'ils ont des amis qui les aiment, sur qui ils peuvent compter d'une part, et d'autre part, c'est de conseils pratiques et concrets.
mais au stade où la personne veut mourir, il faut vraiment comprendre que cette personne va très mal et se sent très seule. ce n'est pas la même chose, la déprime et la dépression.
on ne peut pas prendre le risque de dire si la personne va sauter le pas ou pas.
si on veut mourir c'est qu'on a aucun espoir. ça veut dire qu'il n'y a rien qui nous retient sur cette terre. c'est très grave.
on sait très bien qu'au contraire, l'être humain a l'instinct de la survie. il s'accroche et plus la vie est dure plus il s'accroche. alors si au contraire il abandonne, c'est très grave.
par exemple, on dit "un seul être vous manque et tout est dépeuplé". on a tous rencontré quelqu'un qui vit ça tel quel. pour lui ou elle, plus rien ne compte. il a perdu la personne qu'il aimait le plus alors la vie n'a plus aucune saveur. c'est comme s'il lui manque l'air pour respirer.
en réalité, ça passe avec le temps mais si on dit ça à la personne, c'est comme si on lui donne le coup de grâce. au lieu de le consoler. on est en train de lui dire que la personne qui est partie va complètement disparaitre. car au moins la douleur, c'est un peu le prolongement de la personne qui est partie...
pour dire que c'est très délicat et que si on ne sait pas quoi dire, des fois, il faut mieux se taire. car si la personne est blessée et se replie sur elle-même ça sera pire.
savoir qu'il y a quelqu'un qui l'aime et qui est là, c'est déjà beaucoup pour beaucoup de gens.
ALLAHU ALEM