Problématique du voile islamique à L’école sénégalaise Un débat anachronique et mal venu (Xamle.net


Jeudi 20 Octobre 2011 - 07:41

(XAMLE.NET) - Le débat sur le port du voile islamique à l'école a commencé à se poser en France à partir des années 90
La journaliste Guislaine Ottenheimer nous en a fait l'écho dans le quotidien de Paris. Elle rapporte qu'à la mi-juin 89 la directrice d'un collège d'Epinal, voyant une gamine voilée suer , certainement, abondamment lui aurait intimé l'ordre d'ôter son foulard. Naturellement, la petite écolière refusa avec la dernière énergie.









Dans son compte rendu la journaliste s'empressait d'ajouter; " sous quel prétexte, s'offenser d'un couvre-chef même en plein hiver? On remarquera la bonne dose d'ironie de l'article.
Après cet incident du collège d'Epinal il y eut celui du collège Gabriel Havez dans l'Oise. Une affaire intéressante à plus d'un titre. En effet Gabriel Havez comptait 876 élèves dont 500 écoliers musulmans et 25 nationalités! Dans cet établissement scolaire aux fortes senteurs noires, arabes et juives, mais de plus en plus représentatif de la France actuelle, les petits écoliers musulmans seraient coupables d'une "extériorisation excessive de leur appartenance religieuse ou culturelle". Les israélites, eux, ne venaient pas à l'école le samedi matin. Ce qui fut considéré comme signe d'appartenance religieuse. Le samedi c'est le jour de la sabbat. La réaction des autorités de l'école ne se fit pas attendre devant tant de désordre religieux. Les écoliers fautifs furent, donc, sommés de se défroquer ou de rester à la maison.
Ces évènements seront le point de départ d'un débat permanent en France et l'aboutissement de cette controverse sera le vote, en 2004, de la loi sur les signes religieux à l'école.
Mais au-delà d'un débat sur la laïcité de l'école il semble que les Français sont dépaysés par la déferlante islamique, par la poussée des minarets, par la "menace islamique. Sans apporter une caution à ces attitudes, il est aisé de les comprendre dans un pays qui a donné plus de Papes à l'église catholique que l’Italie.
Au SENEGAL, par contre, un débat sur le port du voile à l'école est mal venu. Il est quand même recommandé à la femme africaine de porter un foulard de tête "musor". C'est donc avec peine que la presse a rapporté qu'une voilée a été interdite d'inscription au collège CARDINAL YACINTH THIANDOUM de Grand Yoff la raison invoquée le respect du règlement intérieur qui rend obligatoire le port de la tenue de l'école. le collège Anne Marie Javoueh vient à son tour d’exclure une fille encore à cause de son voile islamique. Cet argument, empiriquement, ne tient pas la route. Il est, en effet, facile de constater que beaucoup de lycées et collèges ont instituées les tenues scolaires que nos filles arborent fièrement avec leur voile. Il faut, aussi, rappeler qu'un règlement quel qu'il soit doit se conformer aux textes fondamentaux de la République. Le premier règlement d'une école sénégalaise est la loi d'orientation et toutes ses dispositions générales visent à promouvoir le respect et la reconnaissance mutuels. Ces mots "respect" et "mutuel" choisis par les rédacteurs de la charte fondamentale de l'école sénégalaise ne sont pas fortuits. le SENEGAL est un modèle de convivialité entre musulmans et chrétiens et jusque dans les écoles privées catholiques. Le Cardinal Hyacinthe Thiandoum, sa famille sont amis de la famille omarienne. Une amitié connue de tous . La famille musulmane Tall est toujours présente au pèlerinage catholique de Popenguine .Au regard de l'exception sénégalaise en matière de tolérance ou plus exactement de reconnaissance mutuel en matière religieuse et par respect de l'œuvre du parrain du collège de Grand Yoff, il faudrait se garder d’importer le débat sur le port du voile islamique à l'école. Un débat, du reste, anachronique et mal venu dans un SENEGAL pluriel mais uni.