"Madi-Kaama Kanouté, philosophe et sage Soninké (sa vie et son oeuvre)" par Yaya SY

[Fodyé Cissé]

MADI-KAAMA KANOUTE PHILOSOPHE ET SAGE SONINKE (Sa vie et son œuvre), par Yaya SY.

BA MADI-KAAMA NI KO ? (Qui est le Père Madi Kaama ?)


« Ma damu jarinten walla, a wo niana, xa ma demu a toxo n’mukku ke ni hassi daxu ya ». Proverbe soninké : Je n’ai jamais vu le lion, c’est possible, mais je n’en ai jamais entendu parler relève de la jalousie).

Tout Soninkophone a plus ou moins entendu parler de Ba Madi-Kaama comme Diseur de « grandes paroles » et de « grands proverbes ». Mais que savons-nous de lui en cette aube du XXI ème siècle ?

Aller à la rencontre de Ba Madi-Kaama est l’aventure merveilleuse dans laquelle s’étaient engagés depuis 1988 la Radio Rurale de Kayes, Radio Sahel, et quelques pionniers courageux dont Demba Traoré, Issa Diakhité, Podet Bruno, relayés par l’association Madi Kaama-Musundo à partir de 1996.


C’est ce travail de « Témoin » (seedana) que nous tentons de prolonger ici et que nous souhaiterions voir vivement prolongé par d’autres, en particulier les jeunes Soninké.

Ba Madi-Kaama (BMK) serait né à Turuuru (selon un faisceau de présomptions…dans les années 1850), fils de Kaama Gaye Kanouté de Tuururu et de Sumiina Dado-Teme Siisaaxo de Xurute, il serait mort à Tiisi-Gonsoyi vers la fin des années 1920 lors d’une visite de courtoisie chez son ami Moodi-Mulle.
Il était de taille légèrement supérieure à la moyenne, de corpulence moyenne, marchant pieds nus et nasillant un peu. Il épousa trois femmes et eut six filles. On ne lui connaît pas actuellement de descendance mâle.



Il voyagea dans plusieurs régions soninké et au-delà dans le Mali le Sénégal et la Mauritanie. La situation troublée des régions soninké à la fin du XIX è Siècle l’y obligea un peu comme la majorité de ses contemporains : les Soninké étant en guerre à la fois contre les armées coloniales françaises et les troupes africaines d’Ahmadou, deux ennemis qui, eux-mêmes se battaient entre eux et souvent contre les Bambara ( …)


De condition « esclave », on discute encore de son origine noble. Homme simple, toujours jovial et boute-en-train de la jeunesse soninké, il était d’une grande probité morale et était toujours soucieux de la vérité et de la justice. Mais ce qui fonde sa sagesse infinie et qui nous le fait comparer ici aux plus grands philosophes de l’humanité, c’est sa capacité d’écoute et de distanciation par rapport à sa propre parole et à celle des autres, dans le seul souci de dire vrai et juste afin d’éviter autant que possible toute erreur d’appréciation et d’évaluation du réel.


C’est pourquoi BMK était considéré comme un signe, une étoile (nanma saane), un soninka-woli (clairvoyant), un soninka xanne wurugan daana a do a woyindana (l’homme qui sème langue soninké à tout vent pour la faire germer et apprécier partout et par tous).


Il a appris, disent les témoins en écoutant les anciens (ganinko), car la connaissance des généalogies et de certaines traditions nécessite une initiation et beaucoup de travail de mémorisation faute de pouvoir consigner le savoir par écrit.


Dans un souci de facilitation, nous avons subdivisé son œuvre en différents thèmes tout en sachant que ceux-ci sont difficilement classifiables et séparables.


Enfin, nous avons transcrit intégralement le travail de Fily Dabo Cissoko sur BMK avec le regret de ne pas avoir pu mettre la main sur les documents primaires soninké traduits en français qui lui auraient servi de support.
Nous avons fourni quelques documents supplémentaires dont l’un est recueilli lors d’un des concours organisés par l’association Madi-Kaama Musundo en 1997.
Bonne lecture à tous et à toutes.
Yaya SY

...:::::: Téléchargez le livre ::::::...

[Ibrahim Soukouna]

Salam

Voilà l'exemple d'un prédécésseur qui est devenu un grand soninké en s'intéréssant au soninkaxu jusqu'a cotoyer les anciens et voyager dans le monde soninké pour apprendre, ce qui a fait de lui ce qu'il a été(paix sur lui).

C'est une bonne initiative de mettre en valeur son vécu et ses oeuvres pour les préserver de l'oubli et surtout pour le bien du soninkaxou et des soninko pour qui il est un bon exemple.

Merci beaucoup.

[sumaarenkunda]

Xaranmoxo xa sunka xa do sooninkaaxu, yaaya si ken ma kutte su toxo, a duruxoto buru, a gedi golle be deberi, a gollen genmu buru, i da su faayi, a ga da foofo ko, a su tanwu, hrina o do yaaya si ku wuyi giilu, na sooninkara deni kaane,anniye be ga yaaya si ya katta sooninkara, harina anniyen tinmandi, safandun gemu, i yi faamini, foofo ya ga sooninkaaxun mulla,an ga na yaaya galle ke wuri ma an ga sawa, harna silaamaxu ke jiidi, n'o ku haqili sire saado kallen ga riini,kuuñinden wa katta sooninkara su, o wa ta tana

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Bonjour

Ce travail du Professeur Yaya Sy est incontesbalement de qualité. Il remet sur scène un homme qui a marqué notre langue et notre culture. Nous nous devons tous de remercier Yaya Sy pour avoir passé un très long moment à "concocter" la vie de ce philosophe, de ce conteur, de ce comédien, de ce sage. Qu'il soit vivement remercié de cet apport. A lire et à relire.

[Fodyé Cissé]

Nul doute que ce livre est le fruit d'un travail de recherches méticuleux. C'est aussi le fruit d'un travail de collaboration via l'outil Internet. En effet, toutes les personnes qui ont contribué aux recherches ayant abouti à ce document ont communiqué et échangé via Internet. Encore une fois, c'est la preuve que nous n'avons pas raté le train "Internet".

La communauté Soninké doit être toute reconnaissante à monsieur SY, lui qui a eu l'idée de faire ce livre sur la vie et l'oeuvre de Madi-Kaama, lui qui a utilisé sa plume et passé des heures et des heures pour écrire l'histoire. Les paroles s'en vont, mais les écrits restent, ne dit-on pas ?
Enfin, merci à M. SY pour avoir eu l'idée de proposer gratuitement et gracieusement ce livre à toute la communauté de Soninkara.

La deuxième personne à remercier, est, je crois, monsieur Demba Traoré de la Radio Rurale de Kayes, radio qui est gardienne de la mémoire de Madi-Kaama. En effet, l'association Madi-Kaama Musundo a vu le jour par son entremise. Monsieur Traoré n'a ménagé aucun effort pour transmettre tous les documents en sa possession afin d'immortaliser l'oeuvre de Madi-Kaama.

Je suis convaincu que ce livre participera à faire connaître l'oeuvre du philosophe Soninké aux générations actuelles et futures Soninké pour qu'elles sachent davantage d'où elles viennent.

Les Soninké ont connu de grands hommes, mais leurs histoires sont restées dans l'oubli, faute d'écrits.

Un grand pas vient d'être franchi.

[makalou]

Nul doute que ce livre est le fruit d'un travail de recherches méticuleux. C'est aussi le fruit d'un travail de collaboration via l'outil Internet. En effet, toutes les personnes qui ont contribué aux recherches ayant abouti à ce document ont communiqué et échangé via Internet. Encore une fois, c'est la preuve que nous n'avons pas raté le train "Internet".

La communauté Soninké doit être toute reconnaissante à monsieur SY, lui qui a eu l'idée de faire ce livre sur la vie et l'oeuvre de Madi-Kaama, lui qui a utilisé sa plume et passé des heures et des heures pour écrire l'histoire. Les paroles s'en vont, mais les écrits restent, ne dit-on pas ?
Enfin, merci à M. SY pour avoir eu l'idée de proposer gratuitement et gracieusement ce livre à toute la communauté de Soninkara.

La deuxième personne à remercier, est, je crois, monsieur Demba Traoré de la Radio Rurale de Kayes, radio qui est gardienne de la mémoire de Madi-Kaama. En effet, l'association Madi-Kaama Musundo a vu le jour par son entremise. Monsieur Traoré n'a ménagé aucun effort pour transmettre tous les documents en sa possession afin d'immortaliser l'oeuvre de Madi-Kaama.

Je suis convaincu que ce livre participera à faire connaître l'oeuvre du philosophe Soninké aux générations actuelles et futures Soninké pour qu'elles sachent davantage d'où elles viennent.

Les Soninké ont connu de grands hommes, mais leurs histoires sont restées dans l'oubli, faute d'écrits.

Un grand pas vient d'être franchi.

Salam

Je me joins à toi pour remercier les réalisateurs de ct ouvrage.
Je l'ai pas encore lu mais je les déjà téléchargé. Je l'imprimerai pour lire et comprendre l'histoire de ce Monsieur.
Un de mes Grand-mère, originaire de Diboly Mali, Championne de " Taali " ne cessait de sortir des proverbes de Madi Kama. Tous les jours, on avait droit à un proverbe sur les faits divers. Chaque erreur ou connerie de notre part nosu renvoyait à une proverbe de ce Monsieur.
Enfin, je vais pouvoir lire complètement et comprendre enfin ce que Grand-mère disait.