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  • Lisez ces passages choquants du discours de Sarkozy à Dakar!

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Discussion: Lisez ces passages choquants du discours de Sarkozy à Dakar!

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  1. 13/08/2007, 16h45 #31
    Hadiya WAGUE
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    Le discours inacceptable de Nicolas Sarkozy, par Boubacar Boris Diop


    Il est peut-être écrit quelque part qu´entre Paris et ses anciennes colonies d´Afrique noire rien ne doit se passer selon les normes admises par le reste du monde. La brève visite de Nicolas Sarkozy au Sénégal aurait pu passer inaperçue : elle lui a au contraire servi de prétexte à un discours inacceptable, que jamais il n´aurait osé tenir hors du pré-carré, devant le plus insignifiant de ses pairs. En Tunisie et en Algérie, il a bien compris qu´il ne lui serait pas permis de se comporter comme en pays conquis.

    Par Boubacar Boris Diop, Intellectuel, Ecrivain et Journaliste sénégalais











    Il n´a d´ailleurs pas eu droit au Maghreb à l´accueil populaire, folklorique à souhait et dégradant, qui lui a été réservé à Dakar. Dans cette atmosphère rappelant le temps des commandants de cercle, il a prononcé une sorte de discours sur l´état de l´Union… française, sans même qu´on puisse lui reprocher de s´être trompé d´époque. Car il ne faut pas s´y laisser prendre : bien qu'il ait prétendu s´adresser à l´Afrique entière, Sarkozy n´est pas naïf au point de s´imaginer que la voix de son pays porte aussi loin que Johannesburg, Mombasa ou Maputo. Si les intellectuels de cette partie du continent ont, pour une fois, prêté attention aux propos d´un président français, c´est parce qu´on leur en avait préalablement résumé le contenu. Depuis quelques jours, ils le découvrent par eux-mêmes avec stupéfaction en même temps que les réalités de la Françafrique.
    On comprend leur colère : même dans les pays francophones où on croyait avoir touché le fond depuis longtemps, tout le monde est d´avis que cette fois-ci la mesure est comble.
    Etre un chef d´Etat relativement jeune et inexpérimenté ne donne à personne le droit d´être aussi puéril. Lorsqu´on dirige un pays important, on ne peut pousser trop loin le jeu du “moi-je-ne-suis-pas-comme-les-autres”. Ce manque d´humilité d´un homme que l´on dirait encore choqué d´avoir si aisément atteint son but l´a amené à aligner, devant un auditoire particulièrement averti, les plus désolants clichés de l´ethnologie coloniale du dix-neuvième siècle. La science politique s´intéressera peut-être un jour à ce cas de figure unique : un président étranger faisant, du haut de son mètre soixante quatre, le procès de tous les habitants d´un continent, sommés d´oser enfin s´éloigner de la nature, pour entrer dans l´histoire humaine et s´inventer un destin. Remises au goût du jour par des auteurs français surtout soucieux de flatter la négrophobie ambiante, ces thèses servent à conforter une lecture révisionniste de la colonisation, du génocide des Tutsi du Rwanda et de la Traite négrière. La phrase “Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers d´autres Africains” est d´une colossale ineptie, elle est tout simplement indigne d´un président de la République. C´est une insulte à la mémoire des victimes et une infâme relativisation de la violence fondamentale du commerce triangulaire. Jamais, dans toute l´histoire de l´humanité, une nation n´en a opprimé une autre sans avoir bénéficié de la complicité, voire du zèle des élites du pays conquis. Aux dires de Robert Paxton – dont le travail sur Vichy est une référence absolue – Adolf Hitler n´était pas spécialement intéressé par l´occupation totale de la France : il lui suffisait de la neutraliser et d´en faire une simple base arrière. Ce sont les autorités étatiques françaises de l´époque qui l´auraient vivement pressé de se montrer un peu plus ambitieux, que diable. Et qui donc, sinon l´écrivain Charles Maurras, a salué comme une “divine surprise” l´entrée des chars allemands dans Paris le 14 juin 1940 ? Le constat vaut pour d´autres parties du globe. Sans les coupables hésitations de Moctezuma – un homme de faible caractère à la tête du puissant empire aztèque – et le concours des caciques de nombreuses tribus indiennes, Hernàn Cortès et sa poignée de conquistadors n´auraient pas réussi à soumettre à leur loi la quasi-totalité de l´actuelle Amérique latine.
    Le président francais a dépassé les limites du tolérable et – bien au-delà des fameux “pays du champ “ – beaucoup de descendants d´esclaves vont se demander comment on en est arrivé à une situation oú un responsable européen peut se permettre de tenir publiquement, sur le lieu même du crime, de tels propos sur la Traite négrière. La référence à Césaire n´y changera rien. Comparaison n´est certes pas raison mais Sarkozy n´a pas de chance : au moment même où il évoquait avec une émotion feinte “ le bruit d´un qu´on jette à la mer”, un Nègre – ou un Arabe - était enchaîné et roué de coups à l´aéroport de Roissy.
    A Dakar, le président de la République française a refusé d´appeler l´université par son nom, parce qu´il lui en coûtait sans doute de prononcer celui de Cheikh Anta Diop. Cette attitude ne le grandit pas, pour dire le moins. Elle met à nu les limites d´un homme pourtant visiblement décidé à montrer ce jour-là qu´il était capable de parler d´autre chose – et sur un autre ton – que de “racaille” et de “karcher”. Son désir de proximité avec un public qu´il devait savoir hostile l´a peut-être un peu perdu. Le rôle de composition qu´il s´est inventé (“Je suis jeune et je te parle à toi, jeune d´Afrique“) témoignait de toute façon – soit dit au passage – d´un réel manque de délicatesse à l´égard de son vénérable hôte.
    On n´aura pas la cruauté de faire remarquer à Sarkozy que le tutoiement nous rappelle, a nous autres, de bien mauvais souvenirs. Cela importe en définitive moins que son recours répété a un “je” plein de présomption. Il en faut pour s´imaginer que ni la vie, ni leurs parents ou leurs professeurs n´ont jamais rien appris aux jeunes Africains, qu´il y a toujours eu un abîme entre la Vérité et eux et que, lui Nicolas Sarkozy, allait une fois pour toutes le combler ce 26 juillet 2007. Mais l´étudiant le moins averti de l´assistance avait déjà maintes fois décortiqué Discours sur le colonialisme et entendu Césaire y réfuter l´un après l´autre, avec clarté et précision, les arguments servis par Sarkozy. Ce dernier ne le sait peut-être pas mais son discours de Dakar est bien plus vieux que lui-même. On peut se croire résolument tourné vers l´avenir alors qu´on a seulement les yeux rivés sur le rétroviseur de sa propre histoire.
    Nicola Sarkozy a en outre cru devoir inviter son auditoire à distinguer entre les “bons” et les “mauvais” colonisateurs. Admettrait-il qu´un Allemand applique la même grille de lecture à l´histoire de son pays ? La France n´a été occupée par l´Allemagne que pendant cinq ans – et dans des conditions infiniment moins cruelles que la colonisation – mais on attend le jour où, au lieu de réfléchir sur un système de domination étrangère, violent et illégitime par sa nature même, quelqu´un aura l´audace de faire le tri entre les nazis de bonne volonté et les autres.
    Dressant la liste des fléaux du continent, Sarkozy fait une discrète mention, “des génocides” dont la colonisation n´aurait en rien été “responsable”. Il faut s´y arrêter, comme chaque fois que l´on voit le mot “génocide” utilisé au pluriel par un représentant de l´Etat français. Le nouveau président est arrivé au pouvoir dans un contexte de très forte tension entre Paris et Kigali. L´implication de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda est si avérée que l´on sent parfois chez certaines autorités de l´Hexagone comme une tentation de passer aux aveux. C´est en réalité la seule option rationnelle dans ce difficile dossier. Malheureusement Paris court le risque, en créant un tel précédent, de voir s´ouvrir la boîte de Pandorre des sanglantes dérives de la Francafrique. Pour se tirer d´affaire, on essaie d´accréditer l´idée que le Rwanda n´était, tout bien considéré, qu´un génocide africain de plus et qu´on aurait tort d´en faire une grosse histoire. Avant Sarkozy, François Mitterrand et Dominique de Villepin – pour ne citer que ces deux-là – avaient essayé de se débarrasser, d´un haussement d´épaules désabusé, du million de morts rwandais. Or, cette étrange théorie des solutions finales quasi routinières en Afrique ne résiste pas à l´examen. Il se trouve en effet que le génocide, perçu comme le crime absolu par la communauté des nations, a été défini de manière particulièrement stricte par la Convention de Genève de 1948. Et au sens où l´entend celle-ci, le seul génocide sur le continent, au vingtième siècle, est celui des Tutsi du Rwanda en 1994. Les deux autres – la Shoah et le génocide arménien – ont eu lieu en Europe et le quatrième au Cambodge. Sarkozy ne pouvait ignorer cela. C´est donc à dessein qu´il a tenté de semer la confusion sur ce sujet douloureux, qui mérite mieux qu´un dérisoire traitement politicien.
    Plus soucieux, curieusement, d´évoquer notre passé le plus lointain que le présent, l´orateur s´est gardé de la moindre allusion à la Françafrique, “le plus long scandale de la République”, selon le mot du regretté Francois-Xavier Verschave. Sarkozy était pourtant très attendu sur le sujet, car il aurait eu bien des choses à dire sur la politique africaine de la France depuis le début des années soixante. Il sait bien qu´après des independances de façade Paris a continué, entre coups d'Etat, soutien à des régimes dictatoriaux et contrôle total des leviers économiques et du personnel dirigeant, à faire la loi dans ses anciennes colonies. Il en est ainsi depuis le temps du général de Gaulle et ses successeurs, de gauche ou de droite, s'en sont toujours tenus à une ligne de conduite en fin de compte si profitable : langue de bois lénifiante sous les ors des palais et, dans l'ombre, le langage de la force avec son lot de coups tordus de divers réseaux et services, d'interventions militaires et d'assassinats ciblés de personnalités politiques.
    On n'attendait certes pas de Nicolas Sarkozy qu'il regrette publiquement l´implication de son pays – qui ne fait plus l'ombre d'un doute – dans le génocide des Tutsi du Rwanda ; il n'allait pas non plus, dans un brusque accès de sincérité, se laisser aller à des états d'âme sur le rôle d'Elf et de certains grands groupes financiers – auxquels on le dit très lié – dans le pillage des ressources du continent. Personne, même dans ses rêves les plus fous, n'a jamais espéré le moindre aveu de cette nature : dans le monde tel qu'il va, les choses ne se passent pas ainsi. Qui ne s´est malgré tout surpris à guetter, ces dernières semaines, l´indice d´un début de changement ? La relation françafricaine a atteint, au sommet, un tel degré de putréfaction qu´elle se sait condamnée à terme. Du Rwanda à la Côte d´Ivoire – en passant par les péripéties de la succession d´Eyadéma – les avertissements n´ont pas manqué depuis bientôt quinze ans. Il eût été habile pour Sarkozy de se donner une aura de réformateur hardi en faisant de nécessité vertu. Mais même ce petit pas en avant, dicté par une prise en compte lucide des réalités du monde et des mutations de l´Afrique dite francophone, a paru d´une audace inouïe aux parrains de la Françafrique. Le candidat Sarkozy avait cru pouvoir déclarer que “la France n'a pas besoin de l'Afrique” mais il n´a pas dû être difficile de démontrer au président l´imprudence de tels propos. Son mutisme remarqué sur la Francafrique montre clairement qu´il n´a pas l´intention d´opérer une rupture qui mettrait dans l´embarras Idriss Deby, Sassou Nguesso et surtout son vieux complice Omar Bongo. Sans parler des amis qu´il ne va pas tarder à se faire : présidents en poste et jeunes dauphins encore imberbes se bousculent, paraît-il, au portillon…
    Ceux-là l´ont entendu écarter toute idée de repentance le soir même de son élection et ils n´oseront jamais le fâcher par l´évocation de ce sujet, délicat entre tous. De toutes les anciennes puissances européennes, la France est la seule à avoir ce rapport quasi obsessionnel à son passé colonial. Le parlement y vote, avec une incroyable candeur, des lois négationnistes et sa classe politique semble faire de la question de la repentance une affaire d´Etat d´une importance exceptionnelle. On a envie d´inviter toutes ces personnes à plus de sérénité. Regretter les crimes de ses ancêtres est un acte que seule sa conscience peut dicter à un être humain. C´est, par ce fait même, un acte qui perd toute valeur s´il résulte d´une injonction extérieure. Il ne pourra certes jamais ressusciter les morts ou même guérir complètement les blessures de jadis mais il peut grandir celui qui est capable de s´élever à une telle hauteur et aider, parmi les nouvelles générations, à la réconciliation des coeurs et des esprits. Mais si on n´a pas la force de se repentir, on doit au moins avoir la décence de se taire. Lorsque Nicolas Sarkozy lance : “Jeunes d'Afrique, je ne suis pas venu vous parler de repentance”, il commet une grave inversion des rôles. C´est le privilège de la victime et non du bourreau de décider s´il faut évoquer ou non des crimes si abominables. La réaffirmation constante par le second de son refus du repentir est une véritable maladie de l´âme. Une société dont les dirigeants et tant de citoyens n´ont avec leur passé que ce rapport de dénégation, compulsif et grimaçant, révèle à son insu le malaise qui le tenaille et mérite, en vérité, plus de compassion que de haine.
    A entendre Nicolas Sarkozy en prendre ainsi à son aise avec la Traite négrière, on peut perdre de vue qu´elle a fait, sur plusieurs siècles, au moins deux cents millions de victimes. Ce dernier chiffre est donné par Senghor - dans l´important ouvrage qui lui est consacré par l´universitaire américaine Janet G.Vaillant. Peu porté à l´exagération en la matière, l´ancien président sénégalais explique très sobrement dans une lettre à sa biographe en quoi le “trafic de bois d´ébène” continue à peser à la fois sur le présent et sur le destin de l´Afrique.
    Le poète de Joal a été cité à plusieurs reprises par Nicolas Sarkozy en des termes élogieux. Le plus ironique c´est que, quoi que l´on puisse penser de Senghor, il n´est pas certain qu´il aurait laissé un invité du Sénégal dire de telles énormités ce 26 juillet sans lui porter la réplique d´une façon ou d´une autre. Etre un habile politicien ne l´empêchait pas d´avoir, lui, de la fierté et le sens de l´Histoire.
    Au-delà des rapports de suzerain à vassal que Sarkozy peut entretenir avec ses obligés de la Françafrique, ce qui est arrivé à Dakar interpelle aussi une certaine intelligentsia africaine francophone. Les désillusions nées des Indépendances – partis uniques, Guides-Infaillibles-de-la-nation. épidémie de coups d´Etat militaires et corruption – ont amené certains auteurs à soumettre l´Afrique à une critique sans complaisance. A partir de la fin des années 80 de nombreux textes ont été publiés par nos sociologues, historiens ou philosophes, avec l´intention louable de diagnostiquer le mal africain et de susciter les conditions psychologiques d´un sursaut. De façon moins élaborée mais souvent mus par la même volonté de favoriser un électrochoc, les romanciers faisaient de leur côté, avec la démesure et les effets de dilatation que seule autorise la fiction, le procès des systèmes politiques post-coloniaux. Les uns et les autres avaient malheureusement tendance à confondre Etat africain et société africaine. Celle-ci était soupconnée de couver, par le simple fait qu´elle restait elle-même, les germes de sa propre destruction, plusieurs fois annoncée à l´époque – puis aussitôt reportée sine die. C´était là l´exemple achevé d´une vision purement essentialiste de la réalité africaine, tournant autour d´elle-même, comme le serpent qui se mord la queue, avec une lassante monotonie. Négligeant les rapports de force politiques réels et l´impact décisif de l´Etat francais sur les luttes de pouvoir dans chaque pays de son ex-Empire d´Afrique subsaharienne, la réflexion se polarisait, avec une singulière obstination, sur les effets visibles du désastre au détriment de ses causes profondes, moins spectaculaires il est vrai. Cette littérature, en principe destinée aux Africains, a été en fait beaucoup plus lue par les Occidentaux. Ceux-ci en ont fait leurs délices et elle leur a procuré un exquis sentiment d´innocence. Ces auteurs balisaient à leur insu la voie à une négrophobie que l´on voit chaque jour un peu plus paisible et décomplexée mais qui sait être vulgaire et injurieuse à l´occasion. En quelques années, l´afro-pessimisme a été pour ainsi dire racialisé et vidé de l´énergie libératrice dont elle était potentiellement porteuse. En France et dans le reste de l´Occident, des essayistes africanisants s´en sont largement servis pour donner une seconde vie aux préjugés les plus incongrus sur le continent. Et très souvent ils se sont abrités derrière ces ouvrages pour convaincre de la pureté de leurs intentions un public assez peu averti. Il était en effet difficile de les accuser de racisme puisqu´ils ne faisaient que reprendre les analyses de leurs homologues de Dakar, Yaoundé ou Abidjan.
    Les propos de Nicolas Sarkozy viennent en droite ligne de cet univers vaguement africanisant, si prompt à fustiger la concurrence mémorielle et une soi-disant tendance des Nègres à se présenter comme d´éternelles victimes des autres. Son meeting d´Agen le 25 juin 2006 est particulièrement révélateur de cette intime filiation. Sarkozy y avait été très dur contre : « ceux qui ont délibérément choisi de vivre du travail des autres, ceux qui pensent que tout leur est dû sans qu'eux-mêmes doivent rien à personne, ceux qui veulent tout tout de suite sans rien faire, ceux qui, au lieu de se donner du mal pour gagner leur vie, préfèrent chercher dans les replis de l'histoire une dette imaginaire que la France aurait contractée à leur égard et qu'à leurs yeux elle n'aurait pas réglée, ceux qui préfèrent attiser la surenchère des mémoires, pour exiger une compensation que personne ne leur doit, plutôt que de chercher à s'intégrer par l'effort et par le travail, ceux qui n'aiment pas la France, ceux qui exigent tout d'elle sans rien vouloir lui donner, je leur dis qu'ils ne sont pas obligés de rester sur le territoire national.» Quatre jours plus tôt, il était l´invité de Franz-Olivier Giesbert à l´émission “Culture et dépendances”. Il y disait textuellement ceci : « J'ai reçu le père malien et le frère [d'un des deux jeunes électrocutés dans un transformateur EDF, origine des émeutes de novembre 2005]. Le père, qui est depuis trente ans en France, ne parlait pas français. Le fils, qui est né en France et va au Mali seulement pour les vacances, était en boubou.»
    Que ce leader politique ait pu en vouloir à des émigrés maliens en train de faire le deuil de leur enfant d´être “en boubou” ou de ne pas parler français, donne la mesure de son mépris pour les Africains et pour leur culture. On aurait cependant tort d´oublier que cette façon de penser est aujourd´hui assez répandue en France. La sortie dakaroise de Sarkozy a retenu l´attention parce qu´il est un chef d´Etat mais il n´a rien dit que l´on n´ait lu ou entendu, au cours de la décennie écoulée, de la part de nombre d´intellectuels européens mais aussi, il faut bien le dire, de la part des penseurs africains eux-mêmes. Pour l´afro-pessimisme, qui a d´ailleurs toujours été un courant philosophique diffus et quasi insaisissable, l´heure devrait être à une révision déchirante. D´une partie de l´Afrique à une autre, voire d´un pays à un autre, des processus historiques singuliers et complexes sont à l´oeuvre. Il n´est pas raisonnable de s´en interdire l´examen minutieux, loin des a priori réducteurs. Autrement dit, le choix n´est pas seulement entre une glorification béate du continent africain et sa diabolisation à outrance. Ce sont là deux façons identiques de s´enfermer dans un tête-à-tête pernicieux avec un monde occidental trop souvent pris à témoin – au nom de quoi ? – de nos “temps glorieux” ou de notre “malédiction”. Instruire le procès des sociétés africaines est légitime mais il est essentiel de savoir très précisément à qui l´on parle. Et si l´on ne trouve pas un moyen sûr de s´adresser en priorité aux Africains, les choses resteront encore longtemps en l´état, au grand dam de nos populations.
    On aimerait bien connaître le bilan que le président francais lui-même a fait, en son âme et conscience, de sa visite à Dakar. Se peut-il qu´il n´ait pas compris à quel point nous nous sommes sentis insultés ? D´un point de vue rigoureusement politique, son discours est une faute. Il ne tardera pas à s´en rendre compte : les Africains et les Nègres de la diaspora ne le lui pardonneront jamais. La bonne vieille langue de bois aurait mieux servi les intérêts de son pays. Elle lui aurait en outre évité ces effets oratoires si empruntés qu´ils en étaient parfois un peu pathétiques. A l´arrivée on a presque envie de remercier Nicolas Sarkozy d´être venu nous apporter, bien malgré lui, la bonne nouvelle : en Françafrique, depuis le 16 mai 2007, le Roi est nul.

    Source : rewmi.com
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    Les valeurs qui font de moi ce que je suis sont tirées des valeurs du Sooninkaaxu. Ces valeurs sont mes repères…

    Nul bien sans peine !!!
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  2. 13/08/2007, 17h28 #32
    hamady
    Guest

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    Citation Posté par Alhadji Timera Voir le message
    Je suis également choqué qu il puisse se permettre de venir en Afrique à Dakar et balancer un tel discours. Comme toi Cheikhna, j'avoue être déçu qu'une telle arrogance n'ai pas générée une vcontestation massive.

    Est ce que quelqu'un pourrait m'expliquer les relations Wade - Sarkozy ?
    J'ai l'impréssion que Sarkozy a marabouté Wade, ou Wade était déja Sarkozié depuis longtemps ?
    moi je dirais que M.VLADIMIR SARKOZY lui a injecté un calment(made in russia) dans son jus de gingembre.
    apres disant le clairement certains pays sont soumis a la france,
    heuresement qu'il y a des pays qui garde leur fierté tel que l'algerie (3eme fourniseur de, gaz a la france).

    ces presidents africains(mali,senegal)font trop le BISA BILI LAYE au telephone de l'elyssée.
    Dernière modification par hamady 28/08/2007 à 12h25
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  3. 13/08/2007, 17h51 #33
    hamady
    Guest

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    pourquoi ne pas souligné les points positifs de son grand oral
    Dernière modification par hamady 28/08/2007 à 12h26
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  4. 13/08/2007, 18h22 #34
    Ibrahim Soukouna
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    Citation Posté par makalou Voir le message

    Abdoulaye WADE : 'Nous allons rapatrier tous les clandestins sénégalais en France' Ainsi qu'il l'a fait avec l'Espagne, le Sénégal va rapatrier tous les émigrés clandestins sénégalais en France. Le président Abdoulaye Wade l'a annoncé, hier, lors de la conférence de presse conjointe avec le chef de l'Etat français. Comme quoi, Nicolas Sarkozy a trouvé un allié sûr pour se lancer tranquillement aux trousses des clandestins.
    Franchement je ne reconnait plus Abdoulaye Wade!
    A moins que je ne l'ai jamais vraiment connu?!

    Je dit ça car l'année dernière il n'avait pas les mêmes propos.

    Alors comme ça il va rapatrier tous les clandestin Sénégalais comme il l'avait fait en Espagne?

    Au faite ça veut dire qu'il a déjà rapartrier des candestins parti en Espagne auparavant

    Mais la c'est grave ce qu'il dit car ça devient de la dictature là!

    Est ce que le sénégalais parti lui a dit qu'il voulais revenir?

    Pourquoi irait il le chercher sans son consentement?

    Lui apartient-il?

    Franchement il faut raisonner le président car il est entrain de partir droit dans le mur là.
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    Si tu prend le chemin de je m'en fout,tu va arrivé au village de si je savais !
    http://www.hisnulmuslim.com/index-pa...6-lang-fr.html
    Abou Hourayra rapporta que le messager d’Allah(saw) dit : »chaque dernier tiers de chaque nuit, Allah descend au ciel le plus bas et dit : Qui m’invoque afin que Je l’accueille, qui Me demande afin que je lui donne, qui M’implore pardon afin que Je lui pardonne » [Boukhari, Mouslim, Abou Daoud, An-nasaî, at -thirmidi et Ibn Majah]
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  5. 14/08/2007, 10h50 #35
    Fodyé Cissé
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    Une autre analyse intéressante sur ce discours historique de Sarkozy à Dakar.
    Finalement, les avis de tous les journalistes, politologues, historiens, etc, convergent .
    -
    Sarkozy au Sénégal: le flop

    Par Zineb Dryef (Rue89) 17H45 27/07/2007


    La presse sénégalaise n'a que très modérément apprécié le discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Dakar le 26 juillet. Récit d'un flop.

    Des pisse-copies pris en charge par les services de l'Elysée
    L'arrivée même de Nicolas Sarkozy à Dakar a soulevé des critiques. L’As, quotidien sénégalais, est perplexe: le vol spécial affrété pour les journalistes français serait-il destiné à assurer au Président français "une couverture médiatique qui restera gravée pour longtemps dans sa mémoire": "Nos confrères, qui foulent le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor aujourd’hui vers midi, seront logés à l’hôtel Méridien. Chose bizarre, c’est la France qui prend en charge tous les frais liés au déplacement des dizaines de journalistes devant accompagner le chef de l’Etat français. Tout comme c’est l’Elysée qui assure les frais d’hôtel et de restauration des pisse-copies devant couvrir la visite du successeur de Jacques Chirac." Puis le quotidien se fait moralisateur: "En tout cas, l’acceptation par la presse française de se faire prendre en charge par son Président n’aurait pas enchanté la presse sénégalaise. Car, lors de la dernière présidentielle, une manne financière que le candidat de la coalition "Sopi 2007" avait voulu offrir aux pisse-copies qui l’accompagnaient avait suscité de vives condamnations."

    [Précision: les voyages de la presse présidentielle sont à la charge des organes de presse. Voir notre blog making of sur les journalistes et les invitations...]

    Le discours "civilisateur" du Président français
    Très sarcastique, Sud Quotidien analyse la méthode Sarkozy toute en "politique-spectacle" et ne digère pas le discours "civilisateur" du Président français: "Quand je l’ai entendu parler aux étudiants, dans un amphithéâtre plein à craquer, j’ai pensé à ces missionnaires venus en Afrique 'civiliser' nos arrière-grands-parents. Il parle du paysan africain qui 'vit avec les saisons', dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles." Et d’ajouter, parlant toujours du paysan africain: "Jamais il ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer. Des clichés, encore des clichés, toujours des clichés. Quelle injure! Le paysan africain serait-il dépourvu de raison au point de s’enfermer dans un mimétisme 'bestial'?"

    Le président de la République française ne connaît pas l’Afrique
    Walf a titré sur le même thème "Sarkozy fait la leçon aux Africains", et rappelle que son discours prononcé devant les étudiants de l'université Cheikh Anta Diop II n’a pas convaincu: "Pour une leçon inaugurale, Nicolas Sarkozy n’a pas eu droit hier, à l’Ucad II, à des ovations à la fin de son discours. Parce qu’une grande partie de son auditoire n’a pas du tout apprécié de le voir ainsi s’ériger en donneur de leçons. [...] C’est à peine si des étudiants, exacerbés, n’ont pas été tentés de le huer. La mine peu réjouie de nombre de personnes au sortir de la salle de l’Ucad II en dit, aussi, long sur la réception mitigée que le discours a eu auprès de l’assistance." La raison de ce flop? "Le théoricien de 'l’émigration choisie' a donné raison à ceux qui doutaient qu’il venait chez nous, non pas pour échanger et voir ensemble comment rendre plus fécondes, et dans un respect mutuel, les relations séculaires entre la France et l’Afrique, mais pour tenter de nous humilier. […] Comment dans ce prestigieux temple du savoir où d’éminents intellectuels français ont contribué à former d’illustres fils du continent et qui font aujourd’hui la fierté de l’Afrique entière, Sarkozy a-t-il osé soutenir que nous portons en nous les germes de l’anti-développement, se sont demandés bien des membres de son auditoire. En fait, ainsi que l’ont souligné des universitaires présents dans l’amphithéâtre, le président de la République française ne connaît pas l’Afrique. Sinon, croient-ils savoir, il n’aurait pas considéré que, dans notre 'univers où la nature commande tout', nous restons, nous autres Africains, 'immobiles au milieu d’un ordre immuable où tout est écrit d’avance'."

    Le démenti de toute volonté de pillage des élites africaines par la France
    Mamadou Sèye, l’éditorialiste du quotidien Le Soleil, n’a pas le même point de vue que ses confrères: "Comme le Président Sarkozy, le Président Wade pense que cette Afrique doit être construite par ses fils. Le ton franc sur l’émigration et le démenti de toute volonté de pillage des élites africaines par la France sont, à ce sujet, rassurants. De même, l’annonce d’une volonté d’ouverture aux migrants, sans vendre l’hypothèse démagogique d’accueillir tout le monde, ouvre une porte aux candidats à la mobilité transnationale. En clair, avec l’appui de ses partenaires économiques, l’Afrique doit offrir à ses enfants des raisons de vivre leur rêve, loin des sentiers de la fatalité, mais aussi loin des marécages de l’impunité. Ce dernier mot est prononcé dans le cadre de l’appui promis par la France pour la tenue du procès du l’ancien Président tchadien, Hissène Habré." Après un long passage consacré à louer le Président Wade et la voie moderniste dans laquelle il a engagé le Sénégal, Mamadou Sèye ne cache pas avoir été flatté par le discours du Président français: "N’est-ce pas une victoire qu’à la suite du travail d’authentiques fils de ce pays, l’état de santé de la démocratie sénégalaise ait été certifié par un témoin franc nommé Sarkozy?”

    "L’ami" européen qui veut aider les éternels "jeunes" africains
    Du côté des blogueurs, l’opération séduction de Nicolas Sarkozy a échoué. Moubaracklo se dit “déçu” par sa vision “provocatrice” de l’homme africain: “Selon lui, l’Africain, représenté par le paysan, serait incapable de se tourner vers l’avenir, d’innover et de changer l’ordre des choses, d’entrer dans l’Histoire et de s’inventer un destin. On croirait entendre Stephen Smith qui, dans son livre 'Négrologie, comment l’Afrique meurt', défend les mêmes thèses fallacieuses. De la bouche d’un chef de l’Etat, une telle attitude est inacceptable et répréhensible. En vérité, M. Sarkozy s’est lourdement trompé en croyant bien faire. Souhaitant tendre la main à la jeunesse africaine, il n’a fait que prouver sa méconnaissance de l’Afrique, son alignement sur l’esprit paternaliste de 'l’ami' européen qui veut aider les éternels 'jeunes' africains à lire d’une certaine façon leur passé et leur identité.” Sa conclusion est sans appel: “En définitive, les relations entre M. Sarkozy et l’Afrique sont très mal parties et tout permet de penser que la rupture tant annoncée ne serait que mirage.”
    Sarkozy au Sénégal: le flop | Rue89
    Dernière modification par Fodyé Cissé 14/08/2007 à 10h54
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  6. 14/08/2007, 21h00 #36
    Cheikhna Mouhamed WAGUE
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    Bonjour

    C'est bien que tous ces intellectuels, journalistes aient eu le bon reflexe de déchiquéter ce discours qui n'a rien de vrai, sinon du mépris pour les Africains.
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  7. 15/08/2007, 08h49 #37
    Ibrahim Soukouna
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    Par défaut Petit rappel

    voilà quelques vidéo de son discours :

    YouTube - Sarkozy a Dakar (Le discours) 5/8


    YouTube - Sarkozy a Dakar (Le Discours) 6/8


    YouTube - Sarkozy a Dakar (Le Discours) 7/8



    YouTube - Sarkozy a Dakar (Le discours) 8/8



    YouTube - discours raciste de sarko à dakar - 26/07/07



    Ps: Tonnerre d'aplaudissement!
    Dernière modification par Ibrahim Soukouna 15/08/2007 à 09h45
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    Si tu prend le chemin de je m'en fout,tu va arrivé au village de si je savais !
    http://www.hisnulmuslim.com/index-pa...6-lang-fr.html
    Abou Hourayra rapporta que le messager d’Allah(saw) dit : »chaque dernier tiers de chaque nuit, Allah descend au ciel le plus bas et dit : Qui m’invoque afin que Je l’accueille, qui Me demande afin que je lui donne, qui M’implore pardon afin que Je lui pardonne » [Boukhari, Mouslim, Abou Daoud, An-nasaî, at -thirmidi et Ibn Majah]
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  8. 15/08/2007, 16h04 #38
    hamady
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    Je dirais que ça était un raté pour ça 1er grande sortie sur le continent africain.
    comme la dit m.kaniaganké ce bien son conseiller m.guaino qui a écrit ce discours et ce n'est pas un pro de l'afrique.
    donc soyons indulgent avec le petit nagy-bosca il va se rattrapper a son prochain oral mais pas devant les presidents fisa bilaye mais des MBEKI/BOUTEFLIKA/M6.
    Dernière modification par hamady 28/08/2007 à 12h28
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  9. 17/08/2007, 22h30 #39
    Fodyé Cissé
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    Présidents d’Afrique : l’Histoire vous somme de répondre aux inepties de Sarkozy

    mercredi 15 août 2007 El Hadji Gorgui Wade Ndoye, Journaliste sénégalais accrédité à l’ONU, Genève

    Me Wade aviez – vous lu ou reçu le discours de Nicolas Sarkozy ?
    Le 26 juillet, accueilli à Dakar dans la plus haute considération par Me Wade, Me Sarkozy en a profité pour violer sans précaution la mémoire des Noirs. Jamais, il n’était arrivé dans l’Histoire de notre pays même sous domination coloniale qu’un Chef d’État étranger ait eu autant d’arrogance et d’irrévérence face aux Aînés de la terre sans qui la terre ne serait pas terre.


    Contacté depuis Columbia, l’historien Mamadou Diouf m’écrit : « Le gouvernement sénégalais a-t-il protesté ou exigé des excuses parce que Dakar a été le lieu où le crime contre l’humanité africaine a été perpétré ? ». Ma première réaction à la suite du résumé que j’ai eu de la déclaration révisionniste du Président français via Euronews et des télévisions françaises est « Où est la réponse de l’avocat de l’Afrique Me Abdoulaye Wade ? ». J’ai contacté la présidence par email alors que je me trouvais à Carthage où depuis le 4ème siècle avant Jésus Christ, les Africains annonçaient déjà les principes même de la République dans la « Constitution de Carthage ». Que Sarkozy relise Aristote ! Il y a plus de 5 000 ans, les Africains connaissaient le Code d’Hammourabi : « Ne fais point à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse ». C’est dire pour qui la Traite et la colonisation étaient – ils nécessaires ? Donc, à la Présidence, on m’a répondu que : « Me Wade avait improvisé un discours qui est en train d’être retranscrit et qu’on me le remettrait ». Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas reçu de réponse. Le dernier discours du Palais disponible sur le site Internet de la présidence remonte au mois d’avril passé. J’ai repris mon portable pour me renseigner auprès de certaines autorités étatiques et des collègues journalistes notamment à Sud quotidien. Mes contacts m’ont affirmé que « Wade n’était pas à l’Université » au moment où Sarko débitait ses débilités sur l’âme noire. Mais ma question reste valable. Me Wade aviez – vous lu ou reçu le discours de Nicolas Sarkozy ?
    Quoiqu’il en soit M le Président de la République au nom de l’Amour que nous partageons pour le Sénégal et l’Afrique notre Mère – Patrie, je vous suggère de répondre à votre homologue. Cette réponse est attendue par les peuples d’Afrique et notamment la Diaspora noire. Elle devrait être courtoise car chez nous, nous sommes éduqués et nous savons le poids des mots mais votre réponse devrait être ferme et claire. Je vous interpelle très poliment et dans la pure tradition de notre pays quand l’Honneur de la famille est entaché ainsi que tous vos collègues africains. Car l’Histoire vous somme de répondre pour ne pas être les complices de la souillure de notre mémoire.
    S’adressant à la jeunesse intellectuelle de notre continent, Nicolas Sarkozy a fait fi de la courtoisie politique et de la sensibilité humaine de ses auditeurs africains. Comme disaient nos vieux africains : « Le Blanc ne voit que ce qu’il connaît ». Comme ses ancêtres, Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa, ce fils d’immigré hongrois devenu le Chef d’État d’une des plus grandes puissances économiques et militaires du monde, « est venu mais il ne nous a pas vus ». Je suggère par ailleurs à mes frères et sœurs étudiants en collaboration avec la tutelle de l’Université et au nom de leur valeureux parrain, l’antiquisant hors – pair, le digne fils de l’Afrique et le théoricien émérite de la Renaissance africaine que Sarkozy a ignoré dangereusement de décréter le 26 Juillet « Journée noire ». Non pour sécher les cours et les examens mais pour nourrir la réflexion des Noirs sur leur propre histoire pour rappeler à nos martyrs. Ceux qui ont mêlé leur sang au sang français pour la Liberté du monde, que leur mémoire nous serve de lumières dans ce monde trouble. Que leur acte sacrificiel, loyal et rédempteur est encore aujourd’hui vivace.
    « Car nous faisons face à un tournant historique très profond » assure Doudou Diène rapporteur des Nations – Unies contre le racisme. À Dakar, Sarkozy s’est fait l’avocat d’une expression politique d’un courant idéologique profondément révisionniste.
    Pour Amadou Mactar Mbow, l’ancien directeur général de l’UNESCO qui a la gentillesse de me répondre depuis Paris : « Nous ne demandons pas la repentance mais la reconnaissance objective de notre histoire » et d’ajouter : « L’heure n’est plus où les Blancs devaient venir nous donner des leçons sur nous – mêmes ». De New York, Boris Diop me confiera : « Désormais il sera bien difficile de nier la signification politique de cette négrophobie et la nécessité d’y répondre de manière appropriée ».
    C’est d’ailleurs ce qui fait que je ne comprends guère l’attitude de l’opposition sénégalaise qui a bu les propos empoisonnés de Nicolas Sarkozy. L’opposition a raté une belle occasion de rallier le peuple à sa cause. Leur adversité contre Wade ne devrait point les aveugler au point d’oublier l’outrance faite au peuple noir.
    Certes justifie depuis Dakar, l’ancienne ministre de la Culture, le Professeur Penda Mbow : « On a l’impression que nos chefs d’État n’aiment pas leur pays ou rares sont ceux qui nous démontrent le contraire ! On est tellement outré qu’on se dit que Nicolas Sarkozy a raison ».
    |El Hadji Gorgui Wade Ndoye
    [Afriqu’ Echos Magazine] : Présidents d’Afrique : l’Histoire vous somme de répondre aux inepties de Sarkozy
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  10. 17/08/2007, 22h38 #40
    Cheikhna Mouhamed WAGUE
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    Fodyé, merci. Moi, je lis tout ça avec admiration et respect. Oui, là je reconnais trés bien nos éminents intellectuels. Je savais trés bien que ce discours ne peut pas ne pas retenir leur attention. Moi, je me pose toujours la question de savoir quelle mouche qui avait piqué Sarkozy pour tenir un tel discours à Dakar.
    Dernière modification par Cheikhna Mouhamed WAGUE 19/04/2009 à 20h27
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