Madame Viviane Wade a procédé, mardi, à la remise des clés aux bénéficiaires du projet « Taxis sisters ». Des femmes au volant de taxis, une première dans l’univers du transport urbain à Dakar.

Favoriser l’insertion des femmes dans le tissu socio-économique. C’est la principale ambition du projet « Taxi sisters ». Une initiative financée par le Fonds national pour la promotion de l’entreprenariat féminin. Lancé le 9 mai dernier par le président Abdoulaye Wade, le projet « Taxis sisters » est entré depuis mardi dans sa phase active. Pour un coup d’essai, dix (10) bénéficiaires ont reçu des mains de la Première dame du Sénégal, Viviane Wade, les clés de leur voiture. Dorénavant, le paysage du transport urbain à Dakar va changer de visage avec cette touche féminine. La manœuvre vise à assurer la promotion de l’entreprenariat et l’emploi des femmes. Une initiative qui « cadre parfaitement avec la politique de développement du gouvernement », a estimé dans son discours Mme Viviane Wade. Ainsi, avec une telle démarche, « bon nombre de contingences socioculturelles vont sauter, eu égard au caractère novateur du projet », a souligné pour sa part Awa Ndiaye, ministre de la Famille et de l’Entreprenariat féminin. Dans cette dynamique, il s’agira d’ « allier les exigences de ce nouveau métier et les obligations familiales », suggère Mme Wade.

Louant les mérites du projet « Taxis sisters », Serigne Mboup, Président directeur général de Espace auto, partenaire du projet, a relevé que « cette initiative traduit éloquemment la double vision du président Wade. Il s’agira de répondre à la nécessité du renouvellement des taxis traditionnels, mais aussi de venir en appui à la gent féminine ». Dans cette optique, « la parité ne doit pas être un simple slogan, elle doit investir la sphère économique », lance-t-il. « Les femmes doivent aller à l’assaut des métiers toujours conjugués au masculin ».

Visiblement grisée par la solennité du moment, Ndèye Mama Diallo, une des bénéficiaires du projet, habitant le quartier de Diaksao (la banlieue dakaroise), confie : « Toute la nuit, je n’ai pas fermé l’œil. J’étais trop stressée par l’idée de rencontrer de telles autorités ». A la question de savoir comment l’entourage familial a accueilli ce nouveau métier, elle concède : « Au début, mon mari était réticent, mais il a fini par y adhérer ». Du côté de sa collègue Sophie Diouck, originaire de Thiaroye, on ne se prive pas d’afficher la mine satisfaite. « Je trouve le projet remarquable, d’autant qu’il nous permettra de gagner honnêtement notre vie au lieu de rester à la maison à palabrer à longueur de journée », dit-elle. Un défi à relever. « La tâche sera difficile en ce sens qu’on est des filles, mais nous donnerons le meilleur de nous pour relever le challenge », affirme la « taxi-sister », vêtue d’une chemise jaune et d’un pantalon rouge comme tenue de travail.

Bon entretien

Dans ce registre, Mme Viviane Wade leur a gratifié de quelques recommandations. « Vous avez l’obligation de donner le bon exemple à la postérité pour mériter le choix porté sur vous. Aussi, devez-vous vous montrer calme, digne, mais déterminées devant les clients, quels qu’ils soient ». Outre ces conseils sur le plan comportemental, Mme Wade, visiblement rompue à la pratique de la mécanique, a invité les récipiendaires à se montrer très méticuleuses quant à la bonne tenue des voitures. Une fois leur clé en main, les « Taxis sisters » se sont payé un petit tour de piste. En plus d’une formation en conduite automobile, les heureuses bénéficiaires du projet ont été initiées aux arts martiaux. Gare aux clients indélicats. Pour des mesures de sécurité, les « Taxis sisters » travailleront de 7 heures à 19 heures.


EL HADJI MASSIGA FAYE

Source : Le Soleil