Ségolène Royal "clarifie" sa situation personnelle à l'aube d'une "nouvelle étape"
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PARIS (AP) - Ségolène Royal justifie lundi matin sa décision d'annoncer sa séparation d'avec François Hollande par une volonté de "clarifier" sa situation personnelle à l'aube d'une "nouvelle étape" où elle entend "prendre (s)es responsabilités" au PS. "J'ai envie de continuer si je le peux cet itinéraire politique", explique-t-elle.

"Ça fait un certain temps qu'un certain nombre de supputations ou de rumeurs circulent sur moi et sur François Hollande. Voilà, donc je crois qu'il était nécessaire à un moment de clarifier les choses et donc je voudrais dire très simplement que nous avons décidé de ne plus être ensemble", confirme l'ancienne candidate à la présidentielle sur France-Inter, dans un entretien enregistré samedi dernier et qui ne devait être diffusé que mardi.

"J'ai proposé à François de vivre sa vie de son côté et il l'a accepté", ajoute-t-elle, précisant qu'ils ne vivent plus "au même domicile". "J'ai besoin de vérité et de clarté, de transparence", "les rumeurs ont fait beaucoup de dégâts", dit-elle. Ségolène Royal présente aussi cette "clarification" comme un "élément d'apaisement" pour les quatre enfants qu'elle a eus avec le Premier secrétaire du PS.

Le couple, qui s'est rencontré sur les bancs de l'ENA, vivait maritalement depuis près de trente ans. Dans son livre d'entretiens "Maintenant" publié en mars dernier, en pleine campagne pour l'Elysée, l'ex-candidate avait assuré que le couple n'était pas séparé.

"Comme tous les couples, nous avons connu des difficultés" que "j'avais choisi de mettre entre parenthèses pendant la campagne", justifie-t-elle, évoquant la nécessité de "protéger (s)es enfants".

De son côté, François Hollande a assuré sur France-Info que cette séparation "n'a pas de cause politique" ni "de conséquence politique", se refusant à tout "autre commentaire". "J'ai toujours veillé à séparer la vie politique" et "la vie privée qui doit être protégée", dit-il. "Je veillerai toujours pour les semaines et les mois qui viennent à avoir cette ligne de conduite".

Surtout, Ségolène Royal explique sa décision de "clarifier" sa situation personnelle par l'entrée dans une "nouvelle étape", où elle entend prendre ses "responsabilités" au PS. Elle confirme en creux qu'elle briguera le poste de Premier secrétaire au prochain congrès, alors que son ex-compagnon a annoncé qu'il ne se représenterait pas.

"Ce n'est pas être Premier secrétaire pour être Premier secrétaire, c'est continuer un engagement politique fort que j'ai entamé" lors de la présidentielle, dit-elle. "J'ai envie de continuer si je le peux cet itinéraire politique, et je vais le faire en femme libre assumant ses responsabilités et ayant clarifié sa situation personnelle".

"On dit souvent que j'agis seule. Non, j'ai aussi le sens du collectif, mais j'ai aussi le sens de la décision et les échéances à venir me permettront sans doute de prendre mes responsabilités et s'il le faut je les prendrai", prévient-elle, ajoutant qu'elle ne fera "rien" contre François Hollande.

"Les choses aujourd'hui seront beaucoup plus claires" et la privatisation du PS par un couple est "un reproche qu'on ne pourra plus nous faire", conclut-elle. Elle prévient qu'elle ne s'exprimera plus sur sa vie privée, "droit fondamental" qu'elle fera "respecter".

"Il faut respecter la vie privée des gens", a sobrement commenté le porte-parole du PS Julien Dray, proche de Mme Royal, sur France-Inter. AP