Que pouvez-vous apporter à l'Afrique ?

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Bonsoir
Pour moi, il est impossible de développer l’Afrique à partir de l’extérieur. Il faut absolument un développement endogène comme nous l’avait suggéré Joseph Ki-Zerbo et un redéploiement de l’intérieur. Je m’explique : il faut, malgré que le fait que le chemin soit parsemé d’embûches, mettre le culte de l’excellence et de la bonne gouvernance en avant. Tant que tous ces hommes pourris, ces assoiffés du pouvoir, à l’image d’un Lassana Konté, d’un Oumar Bongo ne sont pas écartés, l’Afrique aura du mal à décoller. Tout se passe par la politique. Il faut que l’Afrique prenne ses distances par rapport au passé et aux mauvaises options.
Je pense qu’il est aussi plus qu’utile de mettre nos ressources humaines en valeur. Plus de 60% de la population africaine est jeune. Cet atout est à mettre en valeur, par une éducation saine et suivie.
C’est dire, pour récapituler, que l’éducation de la jeunesse et la bonne gouvernance sont des préalables utiles. Car il est bien beau d’aider nos pays en étant à l’extérieur, mais tant que la gestion reste gabegique et la jeunesse à la traîne, n’attendons rien du ciel, sinon l’état dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. Joseph Ki-Zerbo, dans son ouvrage intitulé: la natte des autres, a bien insisté sur un développement endogène, car pour lui vouloir toujours dormir sur la natte des autres, conduit à la dépendance et à la politique de la main tendue.
En conclusion, sans être contre l’aide de nos contrées, je pense qu’il urge de restructurer tout en profondeur, si l’on veut vraiment tirer l’Afrique de l’ornière dans laquelle elle se trouve aujourd’hui.
Pour finir, ce qu'on peut apporter et qu'on doit absolument apporter à l'Afrique, c'est l'éducation de sa jeunesse, c'est de s'occupper de la santé de sa population, c'est de faire de telle sorte que ses ressources soient bien gérées pour qu'elle ne continue pas à être la périphérie du centre capitaliste. Voilà mes petites recommandations. Bien à tout le monde.