CHEIKHNA XA SALAMALEIKOUM
Dis moi Ganda Fadiga a dit " an nganati lenmbouré nda économie, doulé ngna na karini " que voulait t'il dire selon toi? s'il te plaît.
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Wa aleykoume salam Gory!
Oui c'est Ganda qui avait bien dit cela.
En soninké : "An ganaa ti lenburen da economie, dulle ñaana a karini", c'est-à-dire : "Quand tu dis à un radin de faire des économies, il risque de se condamner à la mort à cause de la faim".
Ganda veut dire par là que les personnes radines sont capables de passer à épargner abusivement tout ce qu'elles gagnent au point de ne plus manger correctement. Allah sait qu'il y a des Soninkés qui agissent de cette façon. Ils économisent tout ce qu'ils gagnent pour aller soit acheter des maisons, se marier et divorcer sans cesse avec des femmes, sans qu'ils ne pensent à se nourrir correctement. Ces radins sont capables de faire le tour des maisons de leurs parents, cousins pour y manger, question de ne pas débourser un seul rond pour leur ventre, a fortiori d'en donner à un parent pauvre. Regardez autour de vous, vous verrez des gens qui n'ont ni foi ni loi. En vérité, Ganda ne disait que la stricte vérité.
Bonjour !
Ganda, rahmatu lâhi alayhi, disait très souvent ceci :
«Lenki on ta selinŋe kiye, o na wandallen kiye ña». C’est-à-dire : «Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans l’ère des poules, mais plutôt dans celle des canards ».
Entendez par l’ère des poules, la période où c’étaient les parents qui décidaient en lieu et place pour leurs enfants. Ces derniers ne faisaient que suivre leurs parents. Cette allusion à l’ère des poules se justifie à tout point de vue. Car si vous remarquez, les poussins des poules restent toujours derrière leur maman. Ils suivent toujours, sauf accident ou égarement, leur maman. Ganda veut dire que s’agissant des hommes, cette période où les enfants se rangeaient derrière les décisions prises par leurs parents est, sinon révolue, du moins menacée de disparaitre.
Quant à l’ère du canard à laquelle le philosophe soninké faisait allusion dans sa jolie métaphore, elle est celle que nous vivons actuellement. Ganda voulait dire qu’aujourd’hui, les enfants peuvent devancer leurs parents dans certaines prises des décisions. Ils ne consultent pas souvent leurs parents dans leur prise des décisions. Il mettait cette attitude en corrélation avec l’ère du canard, car si vous remarquez les poussins des canards ne restent jamais derrière leur maman. Ils se mettent toujours au devant.
Je ne sais pas, si vous vous rendez compte de ce qu’on a perdu en la personne de Ganda Fadiga. En ce qui me concerne, je ne me lasserai jamais d’écouter ce monument. Allah, dans Ton immense bonté, accorde Tes faveurs paradisiaques à Ganda et à tous les musulmans, morts ou vifs.
Bonjour
Voici une autre des nombreuses belles phrases de Ganda :
«In ta a konno an jo ke lawa ñaana, xa in ta a konno an palle, ken ni gaare ña», c’est-à-dire : «Penser qu’on ne parle pas de vous [en mal] à votre présence, cela est possible. Mais penser que l’on ne parle de vous [en mal] à votre absence, cela est faux».
Ganda veut dire quel que soit l’individu, il n’échappera pas à la calomnie de ses détracteurs en son absence. On peut ne pas le faire en sa présence, mais rien ne lui permet de penser qu’il aura la même faveur quand il s’absente. On peut avoir des certitudes et se protéger quand on est en face de ses détracteurs, mais dès l’instant que l’on n’est plus là, le champ leur est libre. C’est inhérent à la nature humaine.
Ganda, aimait racontait l’anecdote de Maymouna Hatouma.
Il disait : «Mayimuuna hatuma da kamee renme ya saara, xa jin panmi ñan da a kari », c’est-à-dire : «Maymouna Hatouma avait mis au monde cent enfants et pourtant elle était morte de soif ».
L’on sait que biologiquement parlant, il très est improbable, voire impossible, qu’une seule femme mette au monde cent enfants, même avec des naissances gémellaires. Cette hyperbole utilisée par Ganda consiste à dire aux gens qu’il ne s’agit pas simplement d’avoir un nombre important d’enfants pour penser qu’on a tout dans la vie, qu’on est à l’abri du besoin et des catastrophes. Cette anecdote veut donc dire qu’il vaut mieux avoir un seul fils (ou une seule fille) bien éduqué qu’une tonne et demi d’enfants vauriens, qui ne te créent que de soucis et d’amertume. Bonne progéniture à tout le monde.
Bonjour!
Ganda, pour parler de l'amour entre mère et fils (ou fille) ou entre grand-mère et petit fils (ou petite-fille), disait ceci :
«An maa sore, an maama taxandi, an ganaa hayi wuyiyi gunne ña an ta kumeene », c’est-à-dire : « Quand c’est ta mère qui cuisine et que c’est ta grand-mère [paternelle] qui procède au partage du repas, tu peux être persuadé que même si tu venais à passer la nuit ailleurs tu auras ta part à ton retour».
Quelle vérité ! Ganda voulait dire qu’il n’y a pas au monde deux personnes qui nous aiment plus que nos mères et nos grands-mères. Elles sont prêtes à tout sacrifier pour nous, à nous faire des traitements de faveur. Quand on remarque, ces deux personnes sont toujours là pour nous soutenir, nous soigner quand on est malade et nous apporter de consolation quand on est démoralisé.
À titre d’exemple, je me souviens encore quand j'étais gravement tombé malade l’année de mon baccalauréat. Ma mère ne fermait plus l’œil durant toute la nuit. Elle était nuit et jour à mon chevet. Moi qui étais malade avais pitié de cette dame qui ne voulait pas me laisser sombrer dans la maladie, qui, à chaque moment de silence, pensait que j’étais mort. Comment je peux oublier cet amour que ma mère m’apportait. C’est pourquoi, je demande à Allah de me faire périr si je venais un jour à manquer de reconnaissance à l’égard de cette mère protectrice.
Bonsoir !
Ganda disait ceci :
«I ga da seren katu di i kuyun ŋa a da laxami ya », c’est-à-dire : « Quand on châtie un individu au sujet de son rêve, c’est parce qu'il a raconté son contenu ».
Cette belle parole que Ganda aimait à dire signifie que celui qui ne sait pas tenir sa langue, garder un secret, qu’il ne soit pas étonné des retours malveillants que l’on peut lui réserver. On ne doit pas ébruiter tout ce qu’on sait sur soi-même et sur d’autres personnes ; il y a des choses qui doivent rester dans la stricte vie privée. Chacun doit avoir son jardin secret. Le linge sale ne se lave pas en public, si l'on veut se protéger contre les agissements des détracteurs et des ennemis. Paix à l'âme de Ganda, le philosophe de tout le temps.
Bonjour!
Voici encore et encore une phrase de Ganda qui m'a marqué :
«I ga ti seren da a li an paaba, an ga da an doroken bagandi, an paaban ta haabanu moxon di», c’est-à-dire : «Quand on dit à quelqu’un qu’il ressemble à son père et qu’il se déshabille pour se battre [contre la personne qui vient de dire cela], c’est que son père n’est pas un père digne de ce nom».
C’est dire, par cette phrase, qu’un père n’est vraiment une référence, un modèle que quand il montre un bon exemple à ses enfants. Un fils peut avoir honte d’afficher publiquement son affiliation à un père qui mène une vie dissolue, qui est de mœurs légères. Tout enfant souhaite d’avoir un père correct. Ganda veut lancer une sorte de pique aux pères, qui s’écarte de leur rôle de père, que leurs enfants ne seront vraiment à l’aise dans leur vie de tous les jours, avec leurs voisins d’âge, que quand ils leur montrent un bon exemple. Bien à tout le monde et paix à l’âme de Ganda.
Bonjour
Ganda aimait dire ce proverbe soninké :
«Badagen ñan ñaana yitti xoore», c’est-à-dire : « C’est l’arbuste qui deviendra l’arbre».
Cette parole, très répandue en pays soninké et que Ganda aimait à dire à travers ses nombreuses cassettes, invite les gens à ne pas négliger les enfants, car ce sont eux qui deviendront les hommes et les femmes de demain. On ne doit pas dire que parce que tel est un enfant qu’il ne doit pas être respecté et considéré. Ganda faisait de cette parole un vade-mecum. C'est en ce sens qu'il avait fait dans les années 1980 une cassette pour Abdoulaye Khaliou Tandia de Gori (Djéol), alors qu’il était non seulement jeune, mais aussi sans moyen. Le jeune lui avait simplement témoigné son amour. Touché, Ganda lui avait fait une cassette dans laquelle, il n’avait de cesse de dire que l’on ne doit pas déclasser quelqu’un parce qu’il est enfant. Tout cela montre que les enfants et les jeunses se doivent d'attendre aussi du respect de la part des personnes adultes. Bien à tout le monde.
Bonjour!
Je n'ai pas encore fini d'irriguer ce thread. En voici une autre phrase de Ganda :
"an ga naayi wasunu, wasu ti barike, xa maxa wasu ti naabure", c'est-à-dire : "Quand tu décides de te mettre en avant, fais-le parce que tu as la bénédiction [de tes deux parents] et non pas parce que tu es riches".
Cette belle phrase de Ganda veut dire que tout bien matériel est périssable. Il peut à tout moment s'épuiser. Un riche d'aujourd'hui peut devenir pauvre demain ou à un moment où il s'y attend le moins. A ce titre, la richesse matérielle ne doit pas être une référence par laquelle on s'en vante. L'individu doit chercher la bénédiction de ceux qui l'ont mis au monde, de ceux qui ont gouverné ses premiers pas, de ceux qui ne dormaient pas quand il souffrait, de ceux qui souffrent quand il souffre. Quand on a la bénédiction de ses deux parents, on n'a plus peur de rien, car Allah est avec nous. Avec les bénédictions de nos parents, on est prioritaire dans la réussite. La bénédiction des parents est quelque chose qui ne périt jamais, contrairement à la richesse matérielle. En conclusion et quand on décortique la phrase de Ganda, il vaut mieux chercher en priorité la bénédiction de ses deux parents que de passer le plus clair de son temps à courir derrière la richesse que l'on est jamais sûr d'avoir. Qu'Allah et nos deux parents nous bénissent. Bien à tout le monde.