Quelqu'un nous disait qu'il fallait travailler plus pour gagner plus. Mais, en réalité, en travaillant plus, on devient ... bête selon une étude sérieuse de scientifiques :
Le travail intensif peut altérer les capacités mentales. C'est à cette conclusion qu'aboutit une étude, parue dans la livraison du mois de mars de The American Journal of Epidemiology. Le phénomène est d'autant plus préoccupant que le sur-travail est monnaie courante. "Les longues plages horaires sont communes dans le monde entier ; dans les Etats membres de l'Union européenne, entre 12 % et 17 % des actifs ont effectué des heures supplémentaires en 2001", rappellent les auteurs de l'étude.

Une équipe finlandaise a étudié le cas de 2 200 fonctionnaires britanniques, âgés de 35 à 55 ans, sur une longue période, entre 1997 et 1999, puis entre 2002 et 2004. Parmi les sondés, 39 % ont rapporté des horaires hebdomadaires inférieurs à 40 heures, alors que 53 % ont déclaré un emploi du temps de 41 à 55 heures.
Les résultats montrent que ceux qui travaillent plus de 55 heures par semaine ont des capacités mentales amoindries par rapport à ceux qui ont une durée de travail hebdomadaire de 40 heures. Ceux qui avaient une surcharge de travail sont moins bons dans les tests d'évaluation du raisonnement et du vocabulaire.
RAISONS OBSCURES
Les effets constatés sont par ailleurs cumulatifs : selon l'étude, plus la semaine de travail est dense, plus les effets indésirables se font ressentir. Pour parvenir à de tels résultats, les employés ont été soumis à cinq tests différents. Parmi ceux-ci, les scientifiques ont soumis à l'échantillon une liste de vingt mots de une à deux syllabes, en leur donnant deux minutes pour en retenir un maximum.

Si le diagnostic est désormais établi, les causes sont plus obscures. Les scientifiques n'ont pas pu déterminer pour quelles raisons précises la surcharge de travail affectait les facultés mentales. Ils ont toutefois relevé un faisceau de facteurs explicatifs, parmi lesquels figurent une qualité de sommeil inférieure, de la dépression et, d'une manière générale, une hygiène de vie moins bonne.
Cette étude ne constitue qu'une base de départ pour ceux qui l'ont réalisée, car, de leur propre aveu, elle demeure limitée. "La durée de la période d'étude ne semble pas suffisante pour détecter le déclin des fonctions cognitives en général", jugent les auteurs. L'analyse, qui prend pour base des fonctionnaires, "n'est pas représentative de la population active globale", poursuivent-ils.
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