Rafle de la police à la gare de Taverny le 30/08/2007, un cousin risque l'expulsion

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Hier, Jeudi 30 Août 2007, vers 08H00, à la suite d'un contrôle d'identité visant à attraper des sans-papier (ce que j'appelle une rafle), un cousin à moi qui se bat depuis plusieurs années pour avoir sa nationalité française, a été raflé par la Police et est aujourd'hui menacé d'expulsion vers le Sénégal.

Ce cousin (M.S.) est venu en France avec un laisser-passer, espérant faire les démarches qu'il faut pour obtenir son certificat de nationalité française. Mais seulement, voilà, la justice refuse de lui donner ce certificat de nationalité française, le condamnant ainsi à rester sans-papier.

Son père (F.S.) qui n'est plus de ce monde aujourd'hui (Paix à son âme) avait fait la guerre 39-45. Ses autres frères ont déjà, eux, la nationalité française.

Bref, les policiers qui l'ont attrapé hier l'ont d'abord mis au commissariat de Taverny avant de le transférer à Cergy. Il a été jugé à Cergy aujourd'hui. Suite à ce jugement, il a été transféré au centre de rétention du Mesnil Amelot, près de l'Aéroport de Roissy CDG. Rares sont ceux qui sont transférés dans ce centre de rétention et qui sont ensuite relâché sans expulsion. Le procès verbal de son jugement stipule qu'ils laissent 2 semaines à son avocat pour prouver qu'il est bien français, mais, on connaît la chanson, car pour atteindre les objectifs des quotas d'expulsés, ils sont capables de l'expulser de force.

Voilà, je tenais à vous faire connaître cette affaire. Je sais qu'il y a des milliers d'autres cas comme ça, où on peut voir des gens, vraiment déchus de leur nationalité, pour ensuite être expulsé parce que "dame justice" en a décidé ainsi.

Le combat continue !

Fodyé, je vous conseille de faire des bouchées doubles. Car autant le jugement a été rapide, autant l'expulsion peut l'être aussi, d'autant que les autorités consulaires du Sénégal signent presque systématiquement toutes les reconduites aux frontières sans même permettre à leurs ressortissants de faire valoir tous leurs droits. Saissisez donc le consulat du Sénégal avant qu'il ne signe l'autorisation de reconduite aux frontières. Car juridiquement parlant, la France ne peut aucunement l'expulser sans cette signature. Vous leur dites clairement ce qu'il en est.
C'est exactement le cas A.S (malien) que nous avons eu à renconter plusieurs fois ensemble, sauf que lui a été rélâché et poursuit à coeur vaillant ses démarches. Les choses ne bougent toujours pas pour lui, bien que son père, ses autres frères et soeurs soient de nationalité française et vivant ici en France. Il est venu en France, il avait 17 ans, la préfecture a traîné les choses jusqu'à qu'il ait ses 18 ans, et on lui dit qu'il ne peut plus être rattaché à son père. Des cas pareils existent.

Prenez un(e) bon (ne) avocat(e) qui ne traine pas, car deux semaines, c'est court quand même.

Les jugements sont tellement rapides quand il s'agit des "sans papiers", alors que les autres affaires du droit commun peuvent faire des années et des années sans qu'elles ne soient jugées. Tout cela pour ne pas donner la possiblité aux gens de faire les démarches qui s'imposent.
Je lui souhaite un heureux dénouement.