5000 euros, ce n'est rien pour ce journal dont le propriétaires possède des milliards. Mais, la condamnation est symbolique. Nous savions que ce journal est expert pour refaire les photos des célébrités "amies" de son patron, comme ils l'ont fait pour Sarko. Mais, qui pouvait penser qu'ils pouvaient pousser leur cynisme à ce point?

Ce sont des informations de ce genre qui stigmatisent, qui attisent la haine. Les lecteurs de ces journaux, comme des moutons, "bouffent" tout ce qu'on leur sert chaque semaine.


Source: grioo.com
On se rappelle que l’année dernière, l’hebdomadaire "Paris-Match", dans son numéro du 1er mars 2006 avait publié une photo accompagnée d’un commentaire qui laissait perplexe. C’était dans le cadre d’un reportage sur le quartier de Clichy-sous-bois, point de départ des émeutes de décembre 2005.

Il s’agissait de la photo de Mélanie Merlin, 25 ans, jeune enseignante d'un lycée de Clichy-sous-Bois, entourée de jeunes Noirs. La légende de la photo disait ceci : "Prendre le bus pour attraper un RER au Raincy et atteindre le centre commercial le plus proche. Sur les portables, la musique, du rap, joue à fond. La passagère, pas rassurée, se plonge dans sa lecture et n’en sort pas".

Par la suite, il avait été révélé que les jeunes qui entouraient la jeune femme étaient pour certains scolarisés dans le lycée où elle enseignait. Moqueurs quelques uns lui avaient même demandé "si elle avait peur des Noirs".

La jeune femme avait demandé à "Paris Match" de publier un rectificatif en précisant que la photo avait été prise à son insu, qu’elle n’était pas au courant de son existence et que personne ne lui avait demandé si elle avait peur... "Paris Match" a d’abord fait la sourde oreille, lui demandant même de faire un procès si elle pensait être dans son bon droit. Avant de publier un minuscule rectificatif car entretemps, l’histoire avait été reprise par plusieurs journaux, notamment "l’Humanité", "Libération", "Le Canard enchaîné"...

On avait appris par la suite que le journaliste avait fait poser les jeunes élèves, et leur avait même fourni la voiture à taguer, afin d’avoir des photos correspondants au reportage qu’il voulait illustrer (des jeunes délinquants de banlieue...).

Mélanie Merlin a porté plainte pour préjudice lié à son travail, et avait demandé via son avocat la publication d’un démenti de la taille de la photo incriminée. Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné "Paris Match" à 5000 euros d’amende. Le journal devra publier "au même endroit, c'est-à-dire au milieu de la revue, une photo légendée de même format", précisant que Mélanie Merlin "qui est enseignante à Clichy-sous-Bois, n'a nullement peur de prendre les transports en commun".

Le tribunal a noté dans sa décision le caractère "arrangé" de la photo où la plupart des jeunes avaient un lien "avec l’auteur de la photo".