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Immigration clandestine: la "jungle" démantelée à Calais; 146 majeurs et 132 mineurs interpellés

L'opération de démantèlement de la "jungle", annoncée la semaine passée par le ministre de l'Immigration Eric Besson, s'est déroulée ce mardi matin à Calais. Plusieurs dizaines de CRS ont investi vers 7h30 cette zone boisée proche du port, où depuis la fermeture du centre de Sangatte, en 2002, des centaines de migrants Afghans et Kurdes étaient installés en permanence dans des abris de fortune. Lire la suite l'article
Le préfet du Pas-de-Calais Pierre de Bousquet de Florian a dressé un premier bilan de cette opération qui, selon lui, s'est "très bien passée" et précisé que 146 majeurs et 132 mineurs clandestins ont été interpellés.
Au cours de cette opération, une quarantaine de journalistes, cameramen et photographes ont été brièvement bloqués sans raison apparente avant d'être autorisés à reprendre leur travail peu après 9h40 alors que le ministre de l'Immigration Eric Besson, arrivé sur place, devait donner une conférence de presse en fin de matinée à Calais.
L'opération, qui a duré deux heures, s'est déroulée sous tension mais sans incidents majeurs. Depuis le milieu de la nuit, une petite centaine de migrants s'étaient rassemblés autour d'un feu, entourés de très nombreux membres d'associations locales, qui leur viennent habituellement en aide. Tous attendaient l'arrivée des policiers derrières des banderoles où l'on pouvait lire, écrits en anglais, des messages tel que "Nous voulons l'asile en Europe où nous pouvons bénéficier des Droits de l'Homme" ou "Nous ne voulons pas rentrer chez nous, même si on doit mourir".
Au moment de pénétrer dans la "jungle", les CRS ont dû faire face à une poignée de militants du collectif international "No Border", qui leur ont barré le passage en formant une chaîne humaine tout en criant "Ne faites pas ça" ou "C'est ça la France?". Après de longues minutes face à face tendus, les premières interpellations de migrants ont débuté. Un à un, les migrants, souvent mineurs, ont été extraits de la foule compacte, sous l'oeil des caméras, présentes en nombre. La plupart étaient de jeunes mineurs, et se sont laissé faire. Beaucoup pleuraient. En moins d'une demi-heure, plusieurs dizaines de migrants ont ainsi été rassemblés par petits groupes, où les forces de l'ordre, aidées d'une trentaine de tracteurs dépêchés sur place, ont commencé à procéder à leur identification.
Aussitôt les interpellations terminées, les membres des associations venant en aide aux migrants, qui ont tout au long de l'opération tentaient de s'opposer aux policiers, ont dénoncé "la violence de l'opération". "Ils ont fait preuve d'une violence inutile sur des gamins déjà très fragiles psychologiquement", a commenté en pleurs Sylvie Copyans, de l'association Salam, estimant que "dans le pays des droits de l'Homme, c'est inacceptable qu'on les traite de cette manière". "Je crois que les policiers ont été surpris par le nombre plus important que prévu des migrants", analyse Vincent Lenoir, secrétaire de la même association. "En tout cas, poursuit-il, je croyais qu'on allait leur proposait plusieurs solutions, et on voit bien que ce sont des solutions imposées par la force".
Pour Jean-Claude Lenoir, un des porte-parole du collectif C-Sûr, qui fédère les associations venant en aide aux migrants, "cette opération n'apporte rien et ne règle rien". Selon lui, plus de 800 migrants avaient devancé l'arrivée de la police et avaient quitté le camps ces derniers jours: "Les voilà tous dans la nature, encore plus sous la main mise des passeurs, estime-t-il". "Tous reviendront au compte-goutte dans les prochaines jours et prochaines semaines, parie Marcel Copyans, un autre bénévole du collectif qui suit les migrants depuis près de dix ans. Si l'on se fie on nombre de repas qu'on distribue chaque jour, on estime qu'ils sont encore environ 1.500 présents en permanence, dans le Calaisis".
Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, avait justifié en avril dernier lors d'une visite sur place que la fermeture de la "Jungle" "avait pour objectif de "restaurer l'État de droit" à Calais et de "démanteler les filières clandestines". La semaine passée, il a assuré que plusieurs solutions seront proposées à chaque migrant interpellé: le retour volontaire au pays accompagné une aide financière (2.500 euros), la demande d'asile avec hébergement avec autorisation de séjour provisoire à la clé, ou la reconduite pure et simple en cas de refus des deux propositions précédentes. AP