Pour ma présentation, je vais essayer d'étaler les caractéristiques les plus importants de mon identité. De la sorte, Je refuse de croire à l'identité monolithique. En effet, celle-ci est composée de plusieurs éléments que je vais essayer de classer selon leur degrés d'importance, bien que ces derniers ne soient pas immuables. Tout dépend du contexte. Ainsi, ma réponse à la question "Es-tu français ou africain?" (par exemple) différera selon la personne qui me le demande, l'endroit où on me questionne et le contexte dans lequel on me la pose. Ces deux caractéristiques font bel et bien partis de mon identité, mais l’évaluation de leurs importances change au fil des temps.
Au jour d'aujourd'hui, je suis étudiant et j'ai bientôt 22 ans. Mes parents sont immigrés soninkés originaires de Gambie. Aucun lien n'est plus sacré pour moi que la filiation légitime qui me lie à mes parents. De ce fait, je suis avant tout un Soninké. Je suis un traditionaliste qui est prêt à défendre ardemment la préservation de notre patrimoine culturel de nos us et coutumes. Ainsi, je rends hommage à nos ancêtres et à tous les fondateurs du Sonikara. Les traditions soninkés sont toujours en vigueur dans les terres soninkés mais elles sont menacées par une remise en question qui devient de plus en plus vive dans certains villages et qui fait rage chez les jeunes franco-soninkés qui sont confrontés à deux cultures opposés, le libéralisme européen et le conservatisme africain.
Il s'avère, officiellement, que tous les soninkés sont des musulmans. De la sorte, l'islam est une composante qui à une grande place dans mon identité et en particulier le sunnisme malikisme. J'ai une grande affection avec cette prestigieuse école de jurisprudence et son glorieux Imam, l'Imam Malik, qu'Allah l'agrée ainsi que tous les savants et les docteurs malikites. Ce rite est celui qui domine dans les contrées soninkés d'Afrique de l'Ouest, mais il est actuellement en concurrence avec le wahabisme. Mon affection pour le malikisme est tout à fait personnelle et partisane. Je transige avec le pragmatisme voulu par certains lorsqu'il s'agit me de la culture et des traditions soninkés, mais je suis dogmatique lorsqu'il s'agit de la jurisprudence malikite. Notons que je suis mieux versé en religion musulmane qu'en ethnologie soninké.
Je suis par la suite français avec une affinité particulière pour ma ville de naissance, Le Havre, ce havre de paix que je n'oublierais pour rien au monde. Alors, français car le destin à fait que je suis né dans ce pays. J'ai grandi en France, j'étudie en France, j'ai la nationalité française et je suis francophone. Malgré tous ces liens, la France est classée au moins en troisième position comme on peut le constater. Cela est dû au sentiment de rejet qui ce fait de plus en plus sentir chez nombre des enfants d'immigrés et le racisme qui se propage de manière épidémique dans l'héxagone.
Et enfin, pour finir, je vais dire que je suis africain (de l'Ouest). A fortiori, c'est la première constatation qu'on peut faire en m' apercevant étant donné la mélanine qui recouvre ma peau. Africain, aussi parce que je ressemble drôlement aux habitants de ce continent et que mes parents viennent de l’Afrique Noire ainsi que tous les soninkés. En quatrième position car, à part des liens virtuels qui nous lient, je ne connais que peu ce continent même si je l'aime de tout mon coeur, peut être parce que je n'y suis pas!
Tels sont les éléments centrales de mon identité. Celle-ci est bien évidemment composée d'autres caractéristiques qui n'ont pas raison d'être évoquer ici. Tel est mon empreinte digitale qui fait de moi une personne unique à laquelle personne ressemble, un soninko-malikito-franco-africain.
Vive le Soninkaraland! Vive le Malikisme! Vive la France et Vive l'Afrique...