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Notes
1 Sans parler des références que nombre d’auteurs font au rapport dit « de sang » là même où cette symbolique n’existe pas.
2 En Australie, les Aborigènes, pour recouvrer leurs droits sur leurs anciens territoires, doivent prouver leur « traditionalisme » et font appel à des ethnologues professionnels pour leur construire des systèmes de parenté conventionnellement acceptables par l’administration.
3 « A brief reference to our own system of consanguinity will bring into notice the principles which underlie all systems » (Morgan [1877] 1963 : 404).
4 David Schneider (1984) fait remarquer que Rivers (1924 : 75), bien qu’ayant mis en garde les chercheurs contre la conception biologique de la parenté, insistait pour que ses informateurs emploient les équivalents de « père », « mère », etc., au sens génétique anglais. « I was able to make the natives understand very thoroughly that I wanted the “proper father” », écrit-il. On conçoit le quiproquo qui peut naître de cette exigence, si, pour l’informateur, son « proper father » est celui qui lui a été désigné comme tel et qui peut être à son insu un père social, puisqu’il est, moins que quiconque, capable de témoigner de celui qui a fécondé sa génétrice, et qu’il est tout autant incapable d’identifier celle-ci, sinon par ouï-dire. Connaître à coup sûr les géniteurs d’un individu implique une enquête auprès de tierces personnes qui auraient été témoins personnellement de la conception, de la « fidélité » de l’épouse, de l’accouchement, de la non-substitution du nouveau-né jusqu’au moment de la dévolution des noms, etc. Le « père » désigné est toujours un père social et donc « the proper father ».
5 Parentèle : ensemble des individus apparentés cognatiquement à ego et répondant aux diverses obligations qu’elle entraîne.
6 La datation de ces termes en montre le caractère relatif.
7 Ces deux dernières définitions renvoient à celle de parent (Webster’s TNID : 1641a) qui lui donne un double sens, biologique et nourricier ; parent : « one that begets or brings forth offsprings » (mes italiques).
8 La daughter est une child et non un offspring comme le son. Child : « an unborn or recently born human being » (Webster’s TNID : 388a). Offspring : « something that springs from an animal or plant reproducing its kind » (ibid. : 1568a).
9 Le français n’a pas non plus un équivalent du wife anglais, converse de « mari » et distinct de spouse (« épouse », « époux »), bien que le vieux français ait connu ossur, du latin uxor. Le français ne connaît pas non plus d’équivalent de sibling qui désigne soit les descendants de la ligne paternelle ou maternelle à l’exclusion de l’autre, soit les frères et sœurs. En revanche l’anglais n’a pas l’équivalent d’un terme spécifique comme « aïeul ».
10 Certains auteurs emploient « réciproque » pour signifier ce que j’appelle « converse ». « Frère », terme réciproque en français, traduit souvent un terme converse dans d’autres langues. Nous ne nous arrêterons pas ici, malgré leur intérêt, à l’emploi de termes converses par métonymie (comme « père » ou « mère » employés comme termes d’adresse entre époux, par exemple).
11 D’aucuns emploient le mot « descriptif » dans le sens de « vocatif ».
12 Les termes élémentaires référentiels de parenté peuvent aussi être utilisés comme termes d’adresse indépendamment de toute relation parentale, consanguine ou sociale, par exemple, dans les rapports de voisinage, dans les ordres religieux, entre individus appartenant à une même classe d’âge, à un même ordre ou un même parti ou pour marquer une profonde amitié. Ces usages soulèvent le problème de savoir si ces termes de parenté sont employés en extension ou en réduction ; si le sens restreint s’est étendu à des catégories plus larges ou si, au contraire, le sens large s’est appliqué à des catégories plus restreintes ; par exemple, le terme désignant le chasseur adulte, pourvoyeur de nourriture dans les sociétés cynégétiques, a pu désigner, par réduction successive, une catégorie d’âge, celle des adultes mâles pourvoyeurs de nourriture, puis dans les sociétés domestiques ou dynastiques, une catégorie parentale restrictive (le père).
13 Parfois dits aussi descriptifs. Le mot anglais denotative a un sens différent puisque, selon Murdock (1949 : 98), il englobe « souvent plusieurs personnes de connexion parentale identique », comme frères, fils, etc., que je considère comme des catégories classificatoires. Benveniste (1969, I) oppose « classificatoire » et « descriptif ».
14 Émile Benveniste (1969, I : 235 sq.) constate « cette instabilité du nom du “fils” », dont l’étymologie renvoie au nourrisson ou au rejeton. Il oppose cette indétermination à la stabilité de nepos « neveu ». Tous les enfants d’une même génération peuvent en effet être classés sans équivoque dans cette catégorie par rapport aux adultes de la génération précédente, expressément parce qu’aucun lien ne les lie de façon privilégiée à l’un d’entre eux ; « fils » suppose une filiation univoque qui n’opère pas dans la société domestique. Ainsi, par rapport à notre vocabulaire, les termes « père » et « oncle » paternel se confondent, de même que « fils » et « neveu ».
15 Benveniste rappelle à ce propos des glissements de sens indicatifs du passage d’un mode parental historique à un autre (selon moi, passage du système adelphique au système dynastique).
16 Ce système parental s’élabore et évolue dans les sociétés aristocratiques.
17 Système parental de la société domestique, à succession collatérale, de senior à junior.
18 Voir Tax 1937 ; Goodenough 1956 ; Lounsbury 1956, 1964 ; Wallace & Atkins 1960 ; Notes and Queries 1964 : 81-82 ; Coult 1967 ; Panoff 1965, 1976 ; Augé, ed. 1975 : 48, etc.
19 Un essai d’analyse componentielle de Nelson Graburn (1964 : 203), constatait, en s’appuyant sur la remarque de Spencer (1914) concernant la résidence, « that an analysis whose components are derived from behavioral norms provides criteria for differentiating kin classes that are likely to be more meaningful to the actors within the system that those criteria which are purely genealogical ».
20 Par exemple, les termes inuit traduits par « cousin » ou « beau-frère » pourraient se rapporter à la notion de collaboration, ou de corésidence, sans relation stricte avec la parenté ou l’affinité (Meillassoux 1993, 1994).
21 Il faut donc accorder une importance particulière à la tentative de Christian Geffray (1990) pour décrire une société domestique, dite matrilinéaire (Makhuwa du Mozambique), sans recourir à la notion de consanguinité, ni dans son principe ni par son vocabulaire, et qui met au jour, par cette méthode, les structures parentales dans leur essence.
Claude Meillassoux, Parler parenté, L'Homme, 153 - Observer Nommer Classer, 2000
http://lhomme.revues.org/
Claude Meillassoux
CNRS, Paris.
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