1. l’annonce d’un décès ;
2. l’annonce d’un événement devant mobilisé toute la population du village, particulièrement les jeunes et les moyens jeunes pour les travaux d’intérêt général, les chefs de famille (kagumu) pour les réunions...
Dans le premier cas de figure, traditionnellement, les toulelois ne recouraient pas aux mêmes méthodes de transmission de la nouvelle. S’ils sont en période d’hivernage, et que la population se trouvait aux champs, l’on faisait battre un tambour exceptionnel qui, retentissant dans les champs généralement non loin du village, avertissait les paysans de l’avènement d’une situation particulière au village. Ou, dans une seconde possibilité, il est désigné un homme devant aller avertir les gens aux champs. En langue soninké, l’homme ainsi désigné pour la transmission de la nouvelle d’un décès aux populations aux champs ou même dans les villages avoisinants, est appelé : hitinda, littéralement : celui qui transmet la nouvelle de la mort.
Dans le deuxième cas de figure, c’est-à-dire l’annonce des travaux d’intérêt général, des réunions villageoises…, le village de Toulel, traditionnellement, faisait recours à « la voix humaine ». Dans le village, de fait, il y avait (a) toujours un homme chargé principalement de ce genre de « travail ». Si l’objet de la communication est d’informer les toutefois sur une réunion convoquant les chefs de famille ou pour un travail d’intérêt général devant mobilisé les jeunes, notre homme sillonnait les ruelles, les rues du village en criant haut et fort la nouvelle. L’annonce de la nouvelle, ce qui la distingue d’une mauvaise nouvelle (décès, par exemple), est dans ce cas précis toujours précédée du terme soninké : hadamugukoye diameyani, littéralement : avez-vous entendu, il s’agit d’une bonne nouvelle. La nouvelle, ainsi précédée de ce terme, rassurait la population. L’usage de ce terme précédant l’annonce d’une bonne nouvelle persiste jusqu’à nos jours dans le village de Toulel.
Aujourd’hui, cependant, à Toulel assistons à la disparition plus ou moins totale des deux méthodes de transmission des nouvelles (tambour et voix humaine) susmentionnées. De nos jours, dès qu’un décès est constaté les villageois font recours immédiatement aux moyens modernes de communication : microphone (pour les nouvelles destinées uniquement aux habitants de Toulel), la radio et le téléphone. Depuis quelques années, en effet, il a été créé une radio sous régionale nommée Djida FM basée à Bakel au Sénégal dont le rôle est d’informer les populations villageoises des trois pays : La Mauritanie, le Sénégal et le Mali. Cette radio est maintenant renforcée par l’installation, dans le village de Toulel, d’une « antenne de réseau de téléphonie » en février 2008 balayant d’un coup tous les soucis de Toulelois en matière de communication. Dans la mesure où aujourd’hui à Toulel l’on peut communiquer avec le monde entier en restant enfermé dans sa chambre par le biais du téléphone portable qui connaît maintenant un succès considérable dans tout le village.
SOUMARE Zakaria Demba